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Enfin un dimanche calme. Avec James nous n'avons rien prévu de spécial, juste du repos et de la détente à l'UDM. Depuis l'averse d'hier, la pluie ne s'est pas arrêtée. Il nous est donc impossible de se refaire une sortie au lac aujourd'hui.

A mon initiative, nous nous dirigeons à la salle d'arcade juste après avoir pris notre déjeuner. Sam m'avait déjà proposé d'y aller mais je n'avais pas pu ce jour-là et depuis je n'y ai jamais mis les pieds. Une bonne occasion d'y aller avec James et de découvrir ce qu'il y a.

Je pousse en première la porte. Et comme si je venais de découvrir un autre monde, je reste sur place bouché-bée. A l'UDM, tout est dans les mêmes tons neutres, froids, tout le contraire de cette immense salle : les murs sont colorés accompagnés de graffitis, de cadres photos ainsi que d'un grand mur où les étudiants peuvent s'exprimer. On peut y lire des dates, des prénoms, des poèmes, des dessins ; toute la créativité de chacun sur un mur. Enfin un endroit où j'ai l'impression que les étudiants sont à leur place, qu'ils peuvent encore profiter de leur insouciance.

Les bruits de billes, de touches qui claquant et des tintements me font tourner la tête dans tous les sens. Il y a des tables de jeu avec des boules ou des palets, des sortes de boîtes avec des personnages sur un écran, des tapis de danse accompagnés de mélodie ... Tout un tas de jeux dont je ne connaissais pas l'existence.

Bloquant l'entrée, j'avance dans la pièce avec de nouveaux arrivants. Je ne sais pas par quoi commencer ni où aller.

- Tu n'es jamais venue ? me demande James.

- Non et toi ?

- Pas celui de l'UDM mais il y en a un au centre.

- C'est vrai ?

- Je t'y emmènerai.

Je n'étais même pas au courant qu'il y avait une salle d'arcade au centre du Continent, j'ai l'impression de venir d'un autre monde. James me prend par la main, il me guide jusqu'au mur des écrits. Il me tend une craie. Je ne sais pas ce que je vais bien pourvoir inscrire, je le regarde juste faire. James cogite une minute puis fait frotter sa craie. De la poussière tombe par terre à chaque fois qu'il dessine une nouvelle lettre, il y en a une tonne qui s'est accumulé sur le sol tapissé de moquette noir.

Une fois qu'il a fini, il me regarde avec son grand sourire, fier de lui. Simple comme bonjour, il a écrit nos deux prénoms l'un au-dessus de l'autre. Ce n'est rien d'extraordinaire mais ce petit quelque chose me donne le sourire.

Ensuite, il m'emmène à un « babyfoot ». C'est une table entrecoupée par des barres de fer où des joueurs de foot sont incorporés. Des poignées nous permettent de tous les faire bouger d'un seul coup. Le but du jeu est simple, chacun à ses joueurs et il faut mettre une balle dans le camp adverse.

- Prête ?

- Et toi prêt à te prendre une raclée ?

- Ne parle pas trop vite, affirme James d'un ton taquin.

Nous nous lançons un défi du regard, il lance la balle, je me saisis d'une poignée dans chaque main. Je me débrouille assez bien pour le moment, il ne mène que d'un seul point. Des buts plus tard, nous sommes à égalité. Un dernier point de James ou de moi et celui-ci l'emporte.

Je le regarde avec insistance pour essayer de le déconcentrer, rien n'y fait il veut gagner autant que moi. La balle se rapproche d'un de mes joueurs, d'un grand coup je fais vriller ma main de toute mes forces. A quelques centimètres de marquer, la main de James se saisit de la balle. Je tente de la reprendre, comme d'habitude il lève son bras en l'air sachant que je suis bien trop petite pour l'atteindre. Il la met dans sa poche.

Retrouve Moi Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant