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-          Tu ne peux pas la fermer un peu ?

Je me réveille encore en sursaut, congelée sur la chaise en bois, les yeux gonflés après avoir trop pleuré. La fenêtre à côté de moi est ouverte, la tête de James dépasse. Je me lève précipitamment.

-          Tu n'arrêtes pas de geindre et de te tortiller sur la chaise, ça m'empêche de lire tranquillement mon livre.

-          Désolée...

-          Enfin elle s'excuse quand il le faut !

Je me gratte nerveusement la tête et détourne mon regard. Le vent glacial me frappe le visage, je suis frigorifiée, je ne peux pas rester encore longtemps dehors. Il faut que je rentre chez moi mais je suis tétanisée à l'idée de m'aventurer encore une fois seule dans le noir et surtout dans des rues inconnues. Les bras derrière le dos, je me pince un bras pour me donner du courage et j'annonce tout bas.

-          Je peux entrer ?

-          Pardon ? Je n'entends rien.

Il me le mime en se bouchant les oreilles.

-          T'es en train de copier mon expression là ?

-          Je ne vois pas de quoi tu parles... et d'ailleurs tu voulais ?

-          Laisse-moi entrer, j'ai froid.

-          De 1) je croyais que j'étais un connard. De 2) tu ne m'as pas suivi quand je te l'ai proposé ... et je ne propose jamais plus d'une fois dommage pour toi. Et de 3) Tu n'es jamais polie ma parole ?

Je reste bouche bée par ce qu'il vient d'énumérer. Je me sens extrêmement mal à l'aise par mon attitude de tout à l'heure, cela ne me ressemble pas du tout. Je le regarde avec mes yeux de merlans frits.

-          Je suis désolée pour tout, excuse-moi. Et « Laisse-moi entrer, j'ai froid, s'il te plait ».

-          Hm laisse-moi réfléchir deux secondes. La réponse est : non.

Et il referme la fenêtre. Je reste comme une statue, la bouche grande ouverte. Je m'approche de la fenêtre pour taper dessus. Je ne vais pas rester dehors, je n'en ai pas envie !  La vitre se réouvre toute seule.

-          Bon tu me fais pitié, aller entre.

+++

Il me tend une main pour que j'enjambe la fenêtre et j'atterris dans ce qui semble être le salon.  Une fois à l'intérieur avec les esprits bien placés, je suis éblouie par l'endroit malgré qu'elle soit plongée dans le noir. Seul un petit écran illumine la pièce. La maison est immense, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. La décoration est sobre mais élégante, ils ont très peu de meubles, ce qui fait tout le charme de la maison. Je parcours la salle, et effleure de mes doigts certains objets que je n'avais jamais vu avant. James me regarde faire sans adresser un mot.

En voyant la grande porte d'entrée, je déclare pour briser le silence :

-          T'aurai pu me faire entrer par la porte...

-          Pourquoi faire ? Réveiller toute la maison ? Et c'était bien plus drôle de te voir escalader cette mini fenêtre, dit-il taquin.

Après avoir fait un peu tout le tour du salon, de la salle à manger, je m'arrête et reste plantée près de l'immense cuisine ouverte. James a repris la lecture de son livre, allongé sur le canapé. Je peux voir toutes les provisions qu'ils ont sur le plan de travail et je n'ose même pas ouvrir le frigo pour en voir le contenu. Je n'ai jamais vu autant de nourriture, tout cela représente au moins un mois de provision chez moi.

Retrouve Moi Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant