Chroniques d'un Passeur de Mondes (M/M)

- Épisode 3 -

Vous commencez à être habitués maintenant : ceci est l'introduction de l'épisode 3 comme il y en a eu pour les épisodes précédents (c'est une partie de l'histoire à part entière, pas un blabla autour de l'écriture ou je sais quoi x)). D'ailleurs je pense renommer les épisodes en "parties" (tout simplement) mais je me tâte encore et, dans tout les cas, ce ne sera pas pour tout de suite (y a plus urgent !). Bref, trêve de bavardage :)

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LEHREÏ

2 semaines et quelques jours plus tard...

Je franchis le seuil de la grande porte du palais d'Esmerin pour m'enfoncer dans la nuit encore claire. Cet aspect était renforcé par les milles lumières de la capitale que la porte taillée de cristal faisait miroiter.

À mes côtés avançaient quatre gardes. Nos bottes claquaient contre le chemin dallé au même rythme, orientées vers l'étoile du Sud.

Nous nous dirigions quelques résidences plus loin, à la rencontre de mon beau-frère. Et cela, pour que nous discutions ensembles, tels les deux amis de longue date un peu perdus de vue que nous étions.

C'est du moins ainsi que j'avais présenté ma visite. En réalité, je voulais que cette banale conversation nous mène à traiter de nos affaires de familles. À défaut de pouvoir lui en parler sérieusement, je comptais du moins tâter le terrain de ses intentions politiques.

En effet, les fruits de tension entre son épouse Izelea et moi avaient connus une recrudescence ces derniers temps.

Plus de trois semaines auparavant, une mission que l'on m'avait confiée - un prétexte en réalité - m'avait tenu loin de la capitale. Fort de cet éloignement, ma sœur et concurrente pour le trône en avait profité : à la première occasion, elle avait tenté de me salir auprès du gouvernement.

"Qui domine, qui trône" définissait la succession depuis des siècles, certes. Mais mes deux sœurs ainées l'avaient un peu trop pris à cœur. Nous devions avant tout faire nos preuves en montrant nos aptitudes à gouverner et à étendre nos influences en termes de relation - entre autres choses. Aussi, je considérais les coups bas tels que la diffamation ouverte contre-productifs et surtout puérils.

Il m'apparaissait que mes sœurs admiraient à l'excès la Reine, qui n'avait jamais fait dans la dentelle... Lorsque cette dernière s'était assis au pouvoir, ses mains étaient encore gantées de sang.

Sous son règne, elle avait voulu instaurer plus de discipline dans les conflits de succession. Ainsi, Izelea n'avait fait guère plus que m'écarter de certaines affaires politiques, envoyer des espions dans mes appartements et tenter de m'empoisonner... Je faisais face actuellement à l'une de ses dernières piques : la remise en cause de mon honneur qu'elle avait suscitée chez les chefs d'armée et autres notables. Elle avait impliqué que je fuyais mes obligations dans le Sud alors même qu'un conflit dans le Nord nécessitait ma présence de général...

Comme si j'étais allé à Enkaria volontairement. J'en levais presque les yeux au ciel.

Nous arrivâmes devant le portail d'un petit palais. Aux alentours se trouvaient d'autres demeures presque tout autant sophistiquées, celles des hauts-nobles, qui s'étendaient en corolle autour de la résidence royale.