Épisode 2 - Chapitre 5

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Hey ! (ça fait longtemps !)

Un nouveau chapitre sous le signe du (gros) changement !

Je vous laisse un long blabla à la fin du chapitre.

Rappel : "saïn" veut dire "monde". Aerrel utilise parfois un terme, parfois l'autre.

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❝ N'ayez pas peur de l'éther. Il s'agit de l'énergie que vous savez manier, que vous savez créer. L'araignée qui tisse sa toile ne peut se coincer dedans, il en va de même pour les Essaïn et leur magie... ❞

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[PDV d'Aerrel]

Je tombai brusquement.

Mes jambes et mon dos pliés formèrent une boule qui roula tout le long d'une surface descendante, molle et rêche. Après quelques roulé-boulé où des choses non identifiées troublèrent ma vue et frôlèrent désagréablement mon visage et mes bras, j'atterris sur le sol.

La cerise sur la gâteau de cette arrivée sportive, mon dos percutant violemment des dalles, me fit gémir de douleur. Essoufflés, mes poumons expirèrent des souffles forts et rauques. Comme si cela ne suffisait pas, j'avais un mal de crâne dingue.

Je me déplaçai - me trainai plutôt - à la recherche de la surface souple qui avait précédé celle où j'avais finalement atterris. Ou du moins, n'importe quoi d'autre de plus agréable que ces pierres froides et inégales. Gardant ma position assise, je reculai et la trouvai. Mes doigts devinèrent sa matière : de la paille. Je ne réfléchis pas plus et me laissai choir sur celle-ci. Je remontai mes doigts vers mon visage pour y retirer les brins sec qui s'y étaient collés, puis m'étendis complétement.

Le tas de pailles fraiches sous moi et les poutres rustiques du plafond laissaient à penser que j'étais dans une étable, une grange ou quelque chose s'y approchant.

Éreinté comme je l'étais, je ne m'étais pas préoccupé des éventuelles occupants de ce lieu. Une pointe d'inquiétude me fit donc me redresser et jeter un regard périphérique aux alentours.

Ouf, personne. Même pas un cheval ou une vache...

La porte était néanmoins ouverte et je m'empressai de bouger d'un mètre, de manière à ce que la paille me camoufle, pour m'assurer que l'on ne me voyait pas de l'extérieur.

Calé dans mon coin, je pris un temps pour reprendre des forces. J'attendais également que mon mal de tête disparaisse peu à peu, ce genre d'élancement étant intense mais bref. Je fermai les yeux, occultant le monde autour de moi l'espace d'un paisible instant.

Après une minute de récupération, je me décidai à ouvrir les yeux. Ils tombèrent sur la vue de ma main gauche. Il ne restait plus aucune miette de son ancien contenu.

La désagrégation de ce dernier raviva dans ma mémoire les récents évènements...
J'avais pris la décision de quitter Svana, enfin. J'aurais dû prendre cette décision plus tôt, plutôt que de m'embourber dans mes soit-disant devoirs envers la communauté en même temps que dans les ennuies.

Toutefois, dès le début, je n'étais pas dénué de solutions de replis.
La communauté, bien que peu présente dans nos vies sur de nombreux points, était consciente des problèmes auxquels nous pourrions faire face. Son administration nous envoyait, après chaque arrivée dans un saïn, un bout de papier imprégné de magie pour nous rendre au suivant. Je l'appelais "le papier", tout simplement ou le "passeport", faute d'un meilleur terme. Il générait une spirale par les mots inscrits sur sa surface : le nom d'un monde.
Néanmoins, entre le moment où nous arrivions sur une terre et celui où nous recevions le nom de la prochaine, nous pouvions avoir des ennuies. Aussi, tout Essaïn avait un "papier de secours", qui nous menait à un autre monde pour fuir celui qui nous causait des ennuis. Pour moi, cet autre saïn était "Ysephan".

Chroniques d'un Passeur de Mondes (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant