Chapitre 3

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Stiles s'était levé tôt en ce lundi matin. Il commençait les cours plus tard, car un des enseignants était exceptionnellement absent. Donc il en profita pour échanger des messages avec son père quand il constata qu'il en avait reçu d'un numéro inconnu. Il l'ouvrit.

Salut, c'est Scott.

Allison m'a donné ton numéro de téléphone.

Je t'attends au terrain de basket-ball à 8 h 30 précise. Derek sera aussi là.

Ne sois pas en retard, Derek déteste ça.

Il regarda l'heure et constata que s'il voulait aller au rendez-vous, il devait partir tout de suite. Il se mordit la lèvre, dans une intense réflexion, puis décida de ne pas y aller. Il allait tout faire pour fuir Scott et il était persuadé que Derek ne se rappelait même pas de lui. Il décida de se plonger dans un livre mais avant de le faire, il enclencha un réveil afin de ne pas perdre la notion du temps, ce qui lui arrivait souvent quand il se plongeait dans un ouvrage.

Il arriva en classe de psychologie, tête baissée, car il avait croisé le regard d'Erica. Il s'assit à sa place et par manque de chance, il constata qu'elle était située juste devant celle de sa nouvelle Némésis. Il ne l'avait jamais remarqué depuis son arrivée et il trouva surprenant alors qu'il essayait toujours d'avoir le contrôle sur ce qui l'entourait. Depuis qu'il était arrivé, il perdait ce contrôle et ça lui faisait peur.

Il se dit qu'il n'avait rien fait de grave. Il avait juste percuté Derek. Mais Erica l'avait pris comme une insulte tandis que le concerné s'en foutait royalement. Stiles se demandait s'il n'était pas né sous une mauvaise étoile pour avoir aussi peu de chance.

Le cours avait commencé depuis une dizaine de minutes quand il reçut un papier roulé en boule sur la table. Il la fixait comme s'il s'agissait d'une bombe puis il regarda ses camarades pour voir qui avait écrit ce mot. Mais tout le monde était concentré sur quelque chose donc il prit la décision d'ouvrir le mot. Il le fit prudemment comme si le papier allait s'enflammer entre ses mains puis il regarda le message.

18h au terrain de basket-ball. Si tu n'y es pas, je t'étripe. DH

Stiles fut surpris de voir que c'était Derek l'auteur du mot puis il reçut un coup de pied dans sa chaise. Il se retourna et remarqua qu'Erica le regardait avec un regard si noir qu'elle pourrait tuer si ses yeux étaient des armes. Il déglutit et trembla un peu. Il prit son stylo et griffonna un mot.

Tu vas perdre ton temps avec moi. Et je crois que ta copine ne va pas accepter que tu m'entraînes.

Désolé que tu aies été importuné avec cette histoire. Stiles

Il attendit que le prof ait le dos tourné puis il jeta la boulette sur la table de son voisin, priant qu'elle atterrisse au bon endroit. Bingo. C'était réussi. Il n'eut pas le temps de se concentrer à nouveau que la boulette de papier était de nouveau sur son bureau.

Tu veux que je vienne te chercher par la peau du cul ? DH

Stiles déglutit à nouveau et cacha l'échange dans son sac ; il ne fallait pas qu'un prof tombe dessus. Voir même un élève qui pourrait s'en servir contre lui.

Durant le reste de l'heure de cours, Stiles essaya de trouver une solution pour échapper à cette torture mais sans succès. Étrangement, son cerveau semblait vide, un vide abyssal impossible à surmonter.

Au lieu de la sonnerie stridente habituelle, ce fut les haut-parleurs qui annoncèrent que tous les cours étaient annulés pour le reste de la journée. Stiles vit dans cette annonce une bonne raison de ne pas aller le soir même sur le terrain de basket-ball. Mais à peine avait-il mis un pied à l'extérieur de la classe que Derek était à ses côtés.

— On y va maintenant, dit-il sans le regarder.

— Heu... Mais ce n'est pas encore l'heure, répliqua Stiles pour s'échapper.

— J'ai dit maintenant, c'est maintenant.

— Euh... d'accord, capitula le Britannique.

Derek les mena jusqu'au terrain puis alla chercher des ballons. Il regarda Stiles puis lui en lança un. L'étudiant étranger eut de la peine à le rattraper et rougit face à sa médiocrité.

— Dribble, ordonna-t-il.

Stiles regarda le ballon et essaya de le faire, sans trop de succès. A cet instant, il voulait que la terre s'ouvre sous ses pieds et l'engloutisse.

— Maladroit.

— C'est mon deuxième prénom, dit Stiles en essayant de faire de l'humour. Et ce n'est pas le seul.

La réplique ne fit pas rire Derek qui commença à dribbler pour montrer comment faire au plus jeune. Stiles essaya de l'imiter mais n'y arriva pas, n'ayant pas assez de coordination et de confiance en lui. Derek grogna et se mit derrière l'étudiant, le faisant déglutir.

— Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il, incertain.

— Calme-toi, je ne vais pas te violer, ironisa-t-il en prenant son poignet pour l'aider à dribbler.

Stiles essaya de se concentrer mais la proximité de Derek ne l'aidait pas. Ce dernier le rappela à l'ordre mais cela ne servit à rien. Il finit par s'éloigner, en lui donnant l'ordre de courir. Stiles prit le ballon à deux mains et courra. Derek leva les yeux, exaspéré et lui ordonna de s'arrêter, puis leurs regards se croisèrent.

— Tu dois courir en dribblant, dit-il exaspéré.

— ZONE ROUGE ! cria Stiles, avec une pointe de peur dans la voix.

— Pardon ? demanda le sportif, surpris.

— Je n'ai aucune coordination. Je vais finir à l'hôpital.

— Essaie quand même, ordonna le brun.

Stiles pria tous les dieux connus puis il commença à dribbler. Quand il fut plus ou moins rassuré, il commença à courir mais il perdit immédiatement son ballon, faisant soupirer l'Américain.

— Laisse tomber. Je te fais perdre ton temps. Le seul truc où j'avais un peu de coordination, c'est au l...

Stiles devint très rouge quand il constata ce qu'il allait dire. Cette réaction fit hausser un sourcil à Derek qui entendit vaguement un « laisse tomber ». Derek le regarda quelques instants puis commença à dribbler.

— Attrape le ballon, dit-il en courant.

Stiles le regarda, bouche-bée puis commença à courir derrière lui. Derek n'était pas un champion pour rien ; il distança rapidement le châtain qui s'essouffla rapidement.

— Scott avait raison. Tu n'es pas du tout sportif.

— Pas du tout. Mes amis ont l'habitude de dire que j'ai tout dans la tête, rien dans les muscles, dit Stiles plié en deux afin de retrouver son souffle.

— Je vais y remédier. Demain à quatre heures. Du matin. On ira faire un footing tous les deux.

— Heure locale ? plaisanta Stiles.

— Évidemment. Rentre, mange léger et va dormir. Ne soit pas en retard.

Derek recommença à dribbler.

Stiles retourna dans sa chambre. Il se connecta à internet puis commanda à manger ; un bon hamburger et des frites.

Derek rêvait s'il croyait que Stiles allait se réveiller aussi tôt pour courir. Qu'est-ce qu'il pouvait faire de toute façon ? il ne savait pas où l'étudiant britannique logeait.

Stiles mangea avec appétit puis s'endormit sur ses cours, sans programmer de réveil...

Entre deux continents [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant