Chapitre 8

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Stiles regardait d'un œil distrait les informations quand Derek décida de pointer son nez ; cela faisait plusieurs heures qu'il dormait.

— Bonjour, dit-il en s'étirant.

— Salut, tu as faim ?

— Ouais...

Stiles se leva et alla cuisiner un petit déjeuner complet et typique du pays ; thé noir, toast, œufs au plat, tomates, pommes de terre, champignons et bacon. Il posa les assiettes sur la terrasse tandis que Derek regardait le met avec un œil dégoûté. Ils prirent place et mangèrent, pendant un moment, en silence.

— C'est meilleur que je le pensais.

— Merci, dit Stiles sans être sûr si Derek était sincère ou non.

Stiles débarrassa les vestiges du repas sous l'œil avisé de Derek puis leurs regards se rencontrèrent, faisant rougir le plus jeune et sourire le sportif.

— Est-ce que... tu veux visiter Londres ?

— Ouais... Où sont Scott et Allison ?

— Partis il y a une ou deux heures. On se verra ce soir dans un restaurant.

— Okay.

Derek monta se préparer tandis que Stiles essayait de reprendre contenance. Face à Derek, il perdait ses moyens et cela lui posait problème ; il ne voulait pas faire une nouvelle chose qu'il finirait, à coup sûr, par regretter. Il soupira, puis alla aussi dans sa chambre.

En entrant, il constata que Derek était torse nu. Il avait l'air de chercher quelque chose.

— Où est-ce qu'il est ?

— Tu as perdu quelque chose ?

— Mon t-shirt préféré, répondit Derek puis il se releva, le Graal en main.

Stiles loucha sur le torse musclé et déglutit puis il se réfugia dans la salle de bain. Il se maudissait d'être aussi faible face à Derek Hale et ne savait plus quoi faire ; Stiles pensait ne plus jamais le revoir en revenant à Londres mais il l'avait rejoint pour le ramener. Le jeune homme se laissa glisser sous le jet d'eau tiède, en espérant que son petit problème disparaisse sans qu'il ait besoin de se prendre en main. Il dut abaisser la température et termina sa douche avec de l'eau glacée. Lorsqu'il sortit de la cabine, il se regarda dans le miroir et se détailla.

Comment quelqu'un comme Derek pouvait s'intéresser à lui ? se demanda-t-il. Il mérite tellement mieux.

Stiles soupira, se sécha et alla s'habiller quand il remarqua qu'il avait oublié de prendre des vêtements. Il se maudit sur plusieurs générations et retourna timidement dans la chambre, avec uniquement une serviette autour de la taille.

— J'ai oublié mes vêtements.

Derek se retourna et regarda le plus jeune. Il déglutit tandis que son regard suivait une goutte d'eau qui glissait le long de son torse pour aller se perdre dans le linge. Stiles se pencha pour récupérer des vêtements quand la serviette glissa au sol. Il devint aussi rouge qu'une pivoine tandis que Derek se régala de la vue pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Stiles remette en place le linge, puis il fit une retraite précipitée dans la salle de bain. Son cœur battait trop vite et il avait l'impression qu'il allait sortir de sa cage thoracique.

Après quelques minutes à angoisser, il s'habilla et sortit discrètement de la salle de bain. Mais Derek l'attendait, appuyé contre le mur.

— Tu es enfin prêt ? demanda-t-il.

Stiles hocha la tête et sortit de la maison. Au loin, il vit le bus rouge à deux étages donc il se mit à courir pour monter. Derek, surpris, le suivit. Stiles s'occupa des billets et alla se mettre au fond. Comme il y avait beaucoup de monde, les deux étudiants étaient très proches l'un de l'autre. Stiles garda son regard fixé sur un point invisible tandis qu'il essayait de faire ralentir son cœur qui s'emballait à chaque fois qu'il était proche du sportif.

Ils descendirent à Trafalgar Square et se mirent en route. Stiles fit visiter de nombreux endroits à Derek ; Piccadilly Circus, London Eye, Westminster, Buckingham Palace...

Ils finirent par rejoindre les jardins de Kensington et Stiles s'assit devant la célèbre statue de Peter Pan. Derek la regarda un moment avant qu'il prenne place aux côtés de Stiles.

— Tu aimes Peter Pan ?

— Oui..., acquiesça le plus jeune. Quand j'étais petit, je m'imaginais m'envoler jusqu'à Big Ben, puis deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.

— Pourquoi tu aimes ce personnage ?

— J'aurais voulu rester un enfant. Ne pas vivre ce que j'ai vécu. J'aime ce qu'il représente. L'innocence des enfants... L'insouciance...

— Il faut bien grandir un jour, Stiles.

— A quoi bon ? Être adulte n'est pas génial. C'est de la souffrance la majorité du temps.

— Tu peux faire des choses d'adultes.

— Je n'ai pas envie d'en parler, Derek. On ne sera pas d'accord, mais ce n'est pas grave.

— D'accord...

Stiles fut soulagé qu'il accepte facilement.

— Tu vas faire quoi après tes études ? demanda Derek pour briser le silence.

— Je vais revenir ici.

— Ah..., dit Derek, dépité.

— Je n'allais pas rester indéfiniment à Los Angeles. Ma vie est ici. Je vais rentrer à Scotland Yard en tant que criminologue. Je vais rejoindre la brigade de mon père.

— C'est pour ça tes caleçons Batman ?

Stiles rougit et allait répliquer quelque chose quand son téléphone sonna. Il répondit et parla un moment avec son interlocuteur avant de raccrocher.

— On est en retard.

— En retard ? demanda Derek.

— Oui, on va manger avec Alli et Scotty.

Il hocha la tête et se leva puis aida Stiles à le faire pendant qu'il rougissait.

Côte à côte, ils rejoignirent le restaurant pour passer un excellent moment avec un plat typique, le Fish and Chips.

La soirée se passa tranquillement, entre discussion et rires. Derek était complètement détendu. Stiles avait l'impression qu'il s'agissait d'une soirée entre couples. Il se dit qu'il devait faire attention de ne pas tomber dans un cercle vicieux. Lorsqu'il posa sa tête sur l'oreiller, plusieurs heures plus tard, il s'endormit en pensant.

Je suis foutu. Je suis amoureux et il s'agit d'un amour à sens unique. Qu'est-ce qui se passe encore dans ma tête ?

Entre deux continents [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant