Impossible (Fanfic Black Butler) **TERMINEE**

14. Quelques heures avant...

P.D.V. Rosalie Phantomhive

Ca y est... C'est le grand jour. Ce matin, je pars pour le théâtre de Londres afin d'effectuer ma répétition générale. Ciel a insisté pour venir mais le comte de Chaberret lui a expliqué qu'il serait préférable qu'il reste au manoir pour travailler et nous laisser nous concentrer. J'ai trouvé dommage, je me serai sûrement sentie plus en confiance avec mon frère à mes côtés. Au moins il y aura Sebastian. Axel voulait lui demander de partir également, mais au moment où Ciel lui a donné l'ordre de rester avec moi, notre majordome ne peut plus passer outre cette obligation, et ce n'est certainement pas le comte qui empêchera le diable de me suivre.

Le théâtre de Londres était vraiment grand, capable d'accueillir trois milles personnes. Le parquet de la scène avait été soigneusement lavé et ciré, pas un grain de poussière ne trainait sur les sièges en velours rouge. J'étais impressionnée par l'immensité du lieu dans lequel je me trouvais.

-Êtes-vous prête, mademoiselle ?

Sebastian me tire de ma rêverie. J'hoche la tête et replace une mèche de mes cheveux aux nuances plus foncées que celles du rideau. Le comte et moi commençons par de simples échauffements, dirigés par mon majordome. Nous n'enfilons pas les costumes tout de suite, j'ai besoin de me familiariser avec l'environnement, pieds nus et seulement vêtue d'une longue chemise et d'un short noir.

Pendant des heures, j'ai répété, répété, répété... J'ai l'impression de n'avoir fait que ça durant des semaines même des mois ! Heureusement, après ce soir, je laisserai de côté le théâtre pour un moment, je n'en peux plus de jouer...

À quinze heures trente, je me laisse tomber sur le parquet de la scène. Je vois le plafond sans vraiment le regarder. J'ai mal aux pieds et à la gorge. Je ne respire pas bien, si ça continue, je n'aurai plus de voix pour ce soir. Sebastian m'apporter alors une tasse de thé.

-Je suis confuse de te demander ça Sebastian, mais pourrais-je avoir un lait au miel à la place s'il te plaît ?

Sans aucune plainte, il s'incline en souriant.

-Yes, my Lady.

Quelques minutes plus tard, il est de retour avec ma commande. Je porte la tasse à mes lèvres et me délecte de la douceur du miel qui appaise ma douleur gutturale. Je regarde autour de moi et questionne mon majordome.

-Tiens ? Où est passé le comte ?

-Il est allé prendre l'air, il semblait tout pâle. Vous devriez sortir un moment, vous aussi.

Je pose ma tasse et me relève en m'étirant.

-Oui, tu as raison. Prépare les costumes, je te prie.

-Oui, mademoiselle.

J'emprunte les coulisses pour me diriger vers la sortie. Le comte est accoudé à la barrière de sécurité, les yeux fermés. Je m'avance vers lui et agrippe la barrière avec mes mains.

-Tout va bien, comte ? Vous semblez soucieux.

Il a un petit sursaut, il ne s'attendait visiblement pas à mon arrivée.

-Oh ? Oh hum, oui, j'ai seulement un peu la nausée...

-Vraiment ? Voulez-vous que Sebastian appelle un médecin...?

-Non, cela ne sera pas nécessaire... Il m'arrive souvent d'être un peu malade avant une représentation ; c'est juste le stress.

Je reste droite comme un piquet et le regarde avec surprise.

-Vous, stressé ? Mais vous êtes l'un des meilleurs acteurs de France !

-Cela ne veut pas dire que je ne ressens pas de nervosité. Vous même, vous êtes la jeune comédienne la plus talentueuse que je n'ai jamais rencontré et pourtant, une semaine à l'avance, vous trembliez déjà comme une feuille !

Je rougis à l'entente de tels propos, je suis beaucoup trop gênée lorsque les gens vantent mon talent...

-Ne dites pas de choses pareilles ! Je ne les mérite pas...

Le comte Axel pose soudainement une douce main amicale sur mon épaule et il me sourit gentiment d'une voix claire :

-Je ne vous permets pas d'être si modeste ! Mademoiselle, vous ne vous rendez absolument pas compte du talent que vous possédez, je ne connais pas de meilleure partenaire que vous !

-C-cessez enfin ! V-Vous me faites rougir...

Il éclate de rire sous mon visage écarlate et embarrassé.

-Vous êtes vraiment adorable, Miss Phantomhive ! Vous me plaisez beaucoup !

Je me dandine d'un pied à l'autre en scrutant le sol, priant pour que Sebastian intervienne. Mes prières se voient être exaucées, le démon se retrouve à mes côtes en un clin d'œil.

-Si vous le voulez bien, nous allons reprendre.

-Oh ! S'exclame le comte. Bien sûr !

Il retourne dans le théâtre tandis que je remercie Sebastian de son intervention.

-Vous ne vous sentez pas à l'aise avec lui ?

-C'est une personne polie, gentille et flatteuse mais... Il pourrait contenir un peu plus son admiration... Je n'aime pas les compliments...

Ce n'est pas tout à fait. J'aime les flatteries, évidemment, comme tout le monde, mais j'ai horreur que l'on m'en fasse trois, quatre, cinq d'affilée... Ça devient lourd et je ne sais plus quoi dire.

-Dans ce cas, cela signifie-t-il que je ne peux vous dire à quel point je vous trouve belle ?

La couleur rouge est définitivement mon fléau. De mes cheveux jusqu'à mes pieds, je rougis et me tourne vers mon majordome en bégayant stupidement :

-Qu... Qu'est ce que tu racontes, e-enfin...? T-Tu as perdu la tête ?

Le diable pouffe puis me regarde de ses yeux rubis.

-C'est vrai qu'il m'arrive de perdre la tête face à vous...

Ça suffit, je ne tiens plus. Je m'enfuis avec lâcheté à l'intérieur et court me réfugier dans ma loge. Je pousse un soupir de soulagement tandis que mes rougeurs disparaissent. Qu'est ce qui lui prend ? Je n'avais jamais entendu Sebastian parler comme ça... C'est vrai qu'il est un peu bizarre en ce moment avec moi, il fait plus attention à moi, comme si j'étais devenue une chose fragile. Et tous ces baisers... Rah, non ! Je ne dois pas penser à ça ! Sebastian est mon majordome, point final ! Réfléchir me donne la migraine, je glisse contre la porte et m'assois par terre en tripotant la pince que j'ai retirée de mes cheveux. Je ne sais plus trop ce que je ressens. Ça fait deux ans seulement que Sebastian est à notre service, et il a toujours été très méticuleux. Je ne connais pas plus perfectionniste que lui. Je me souviendrai éternellement de la première fois que je l'ai vu ... Lors de ce mois-ci...