8. Derniers préparatifs

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P.D.V. Rosalie Phantomhive

Quand je me relève, je vois Sebastian qui s'approche tel un fauve en m'applaudissant. 

-Vous n'aviez pas répéter cette scène depuis un moment, pas vrai ? me demande-t-il.

Je passe une main dans mes cheveux pour les démêler un peu.

-Tu as raison, mais elle me manquait un peu et c'est l'une des seules scènes que je peux jouer seule.

Sebastian sourit, d'un sourire de prédateur. 

-Vous devriez vous exercer un peu plus à pleurer.

-Tu trouves que j'en fais trop ?

-Non, justement, vous n'en faites pas assez. 

Je plisse les paupières. Je pensais pourtant forcer autant que possible sur mes larmes...
Il semble lire mes pensées, car il me dit ensuite :

-Le problème n'est pas que vous ne pleurez pas assez. Il vous manque l'expression de remords, le sentiment de culpabilité, le regret d'avoir été si cruelle !

Je l'écoute en silence ; tout bon conseil est à prendre. 

-Vous devriez bouger un peu plus, et casser votre voix. Forcez vos jambes à trembler.

-Et pour la mort ? je demande.

-Rien à redire, c'était parfait. Vous n'êtes allée ni trop vite, ni trop lentement.

Je hoche la tête, et recommence une seconde fois la scène sous l'œil attentif de mon diable de majordome. Je crois rêver, me dire que j'hallucine (après tout, j'ai les yeux brouillés par les larmes), mais je sens son regard parcourir tout mon corps. Après un long silence, Sebastian reprit la parole :

-Il est encore tôt mademoiselle, ne voulez-vous pas retourner dormir ?

Je secoue alors la tête.

-Non pas la peine, je suis suffisamment réveillée, je n'arriverai pas à me rendormir.

-Mais alors...

Je le coupe et sourit :

-Tu n'as qu'à répéter avec moi, en attendant le réveil de Ciel !

Il semble surpris par mes propos, mais très vite un sourire vint étirer ses lèvres vicieuses.

-Yes, my Lady.

J'ai donc révisé pendant des heures avec mon diable de majordome, jusqu'à ce qu'il fut l'heure de lever mon grand frère. Sebastian et moi nous rendîmes alors à sa chambre. Lui s'occupa d'ouvrir les rideaux pour laisser passer les rayons du soleil, tandis que je secouai très doucement mon jumeau par l'épaule en lui parlant d'une voix tendre :

-Ciel ? Il faut que tu te lèves...

-Mhm..., fit-il avec un grognement.

Je pouffe et passe une main dans ses cheveux pour écarter une mèche de ses yeux encore à moitié clos. Il faut se rendre à l'évidence, mon frère est une beauté. Son regard est d'une intensité et d'une profondeur inimitable, ses cheveux sont doux comme de la soie, sa peau est d'une perfection et d'une blancheur laiteuse tout à fait adorable. Son air hautain est la cerise sur le gâteau, mais un sourire est encore mieux. 

-Le comte arrive dans très peu de temps... Tu dois te préparer...

-Moui...

Je souris, attendrie, tandis que Sebastian verse du thé dans une tasse en porcelaine. Mon jumeau décide enfin de se lever et s'assoit sur le bord du lit en bâillant. Je me rends compte alors que je suis toujours en chemise de nuit. Je parviens à m'éclipser de la chambre après avoir déposer un baiser sur la joue de Ciel et file dans mon dressing pour me changer. Je vais jouer avec l'un des plus grands dramaturges et acteur de l'époque... J'ai intérêt à ne pas faire d'erreur.
J'opte pour une chemise blanche très simple, un short bleu foncé, un veston assorti et des bottes pareilles. Aujourd'hui, le bleu est couleur dominante. Exceptionnellement, j'orne mon index droit d'un anneau décoré d'une perle que Ciel m'a offerte il y a un an. J'entends Mey frapper à ma porte mais lorsqu'elle franchit le seuil, je lui sourit et lui dit que je n'ai pas besoin d'elle ce matin. Elle me salue et sort très rapidement. J'ai envie, pour une fois, de laisser mes cheveux rouges tomber en cascades sur mes frêles épaules. Ils sont légèrement ondulés, comme l'étaient ceux de ma mère. Je les brosse un minimum, ils ont l'habitude d'être bataillés comme pas possible...

En attendant l'arrivée de notre invité, j'ai un cours de chant avec mon professeur, pendant que Ciel doit régler quelques petites choses pour l'entreprise, et que Sebastian prépare un festin pour midi en l'honneur du comte de Chabberet. 

Aux alentours de midi, je n'ai plus rien à faire et avance inconsciemment dans le manoir, me perdant à travers les longs couloirs. Soudain, quand je prends un virage à gauche, je sens un bras passer autour de ma taille derrière moi et me retenir. Je pousse un cri, croyant à un enlèvement et me débats, avant que je n'entende une voix qui me fait stopper tout mouvement.

Impossible (Fanfic Black Butler) **TERMINEE**Où les histoires vivent. Découvrez maintenant