Impossible (Fanfic Black Butler) **TERMINEE**

20. Rideau

Ce fut une expérience disons... hors du commun ! J'ai failli mourir sur scène, une mort pas banale, mais au moins, j'ai été crédible. Tous les journaux de Londres ne parlent plus que de "La spectaculaire Rosalie Phantomhive sur scène samedi soir qui a fait vibrer la capitale !". On me reconnaît dans la rue, on me félicite et dès que je retourne au théâtre pour régler des affaires, je suis applaudie. On m'a même demandé de reproduire le regard de prédatrice de Lauren que je fais apparemment à la perfection. Le comte Chabberet a été beaucoup acclamé lui aussi évidemment. Le théâtre de Londres m'a demandé si je voulais rejoindre une troupe, voire même une comédie musicale, mais j'ai refusé. Jouer de temps en temps est un réel plaisir, mais je ne peux pas me permettre de partir en tournée ou de passer autant de temps sur scène. Ciel a besoin de moi, comme j'ai besoin de lui et je ne peux me résoudre à quitter la maison et la société dont je suis tout de même la vice-directrice ! 

Bien sûr, j'ai mûrement réfléchi à la question, et Ciel m'a presque fait la tête en apprenant mon refus d'intégrer la troupe ou une comédie musicale. Mais mon choix est fait, je veux rester là où je suis maintenant. Il peut se passer tellement de choses en si peu de temps, surtout quand on est le Chien de Garde de la Reine...

- Vous semblez perdue dans vos réflexions, mademoiselle.

Je sursaute et souffle en m'apercevant que Sebastian est entré dans mon bureau sans même que je ne l'entende. Il dépose sur la table un gâteau aux mandarines et une tasse de thé au lait.

- Oui, je repensais juste à toute cette histoire...

- Eprouvante, n'est-ce pas ? Après tout, vous avez failli perdre la vie ce soir-là.

- C'est de ta faute, je gronde. Tu savais très bien que la fiole était empoisonnée.

- Oui, mais je me suis dit que ce serait l'occasion de laisser parler votre talent naturel...

- Espèce de... !

- N'êtes-vous pas fière ? Tout Londres vous acclame depuis une semaine. Et ce n'est pas prêt d'être terminé... 

Il se penche vers moi et me chuchote à l'oreille :

- Sachez que je n'ai jamais été autant ébloui que durant cette représentation, My Lady.

Le rouge me monte aux joues. Je sens ses lèvres embrasser ma tempe. Il se recule, un sourire sur le visage. Ce n'est pas l'un de ses sourires narquois ou ironiques. Non, il est sincère. Je souris à mon tour et resserre l'élastique qui emprisonne ma tresse rouge.

- M-Merci. Tu peux disposer, si c'est tout ce que tu avais à me dire.

Le démon s'incline et me laisse seule dans mon bureau. Quelle histoire ! Je soupire et m'affale dans mon fauteuil pour éplucher le courrier reçu. Ca fait bien quatre jours qu'il attend d'être lu, et comme Ciel n'a pas la motivation de le faire, c'est à moi de répondre à toutes les nombreuses invitations que nous recevons... Il déteste les bals, mais dans le doute, je garde les invitations encore valables au cas où. Une réduction pour une exposition de verrerie ; un tract pour la prochaine parade et encore et toujours des bals... Je m'apprête à abandonner, quand une enveloppe m'interpelle. Elle est un peu plus grande que les autres et l'encre bleue attire mes yeux de la même couleur. Je la sauve de la mer de lettres sous laquelle elle gisait et en lit la devanture écrite en français :

"De la part de l'Opéra de Paris, à l'attention de Mademoiselle Rosalie Phantomhive."

FIN