Impossible (Fanfic Black Butler) **TERMINEE**

4. Pardon

P.D.V. Ciel Phantomhive

Le lendemain, je me réveille difficilement. La dispute que j'ai eu hier avec Rosalie pèse encore sur ma conscience... Je suis certain d'être allé trop loin, et ne pas m'entendre avec elle me fait froid dans le dos. Autant aller s'excuser dès ce matin. Sebastian m'apporte mon thé et m'habille. Je trouve un sourire en coin satisfait sur ses lèvres. Qu'a-t-il à sourire comme ça, cet idiot ? Je lui demande expressément de s'en aller, puis je sors à mon tour de ma chambre pour rejoindre celle de ma petite sœur après le petit déjeuner. Je m'apprête à toquer à la porte, quand celle-ci s'ouvre, laissant apparaître ma jolie cadette. Elle porte aujourd'hui une chemise blanche nacrée très simple, un veston noir, un pantalon assorti et des bottes foncées. Ses cheveux rouges sont toujours coiffés en tresse et ornés de la pince doré et bleue que lui a offert notre tante Angelina, Madame Red. Elle me regarde avec curiosité mais accompagnée d'une pointe de tristesse ; elle aussi doit s'en vouloir... Je lui lance un regard sincère et désolé puis la prend dans mes bras.

-Pardonne-moi... Je... je suis allé trop loin.

Elle me rend mon étreinte et, du coin de l'œil, je vois un sourire décorer ses lèvres roses.

-Ne t'en fais pas, c'est moi qui aurait dû garder mes paroles pour moi-même...

L'honnêteté s'est toujours faite sentir dans la voix de ma petite sœur. Je la serre contre moi puis l'embrasse sur la tempe. Je me sépare d'elle et lui sourit doucement. 

-Nous avons cours de théâtre, maintenant, pas vrai ?

-Tu as raison ! s'écrie-t-elle avec un sourire, allons-y !

Avec enthousiasme et motivation, elle m'attrape par le poignet et m'entraîne jusqu'à la salle de théâtre où nous attend Sebastian. Il nous détaille à tour de rôle et semble deviner que nous sommes réconciliés. Cela le fait sourire.

-Mademoiselle, et si nous reprenions cette délicate scène ? Je suis certain que vous y arriverez aujourd'hui.

P.D.V. Rosalie Phantomhive

Je rougis suite à de tels propos. Bon sang, cette scène ! Il est vrai que je dois la jouer avec Ciel, ce matin... Je respire un bon coup, je peux le faire ! J'ai réussi avec Sebastian, je peux embrasser mon frère ! Dit comme ça... C'est assez étrange mais c'est le script ! Pas le choix ! Je m'avance sur ce qui nous sert de scène, Ciel se positionne quelques mètres plus loin. Nous répétons la scène sans problèmes, Ciel joue même encore mieux, il y met tout son coeur, cette fois ! Puis vient le moment fatidique.

  -Tu as le droit de faire tout ça ! Tu as le droit de m'emmener au bout du monde ! Tu as le droit de mourir pour mes yeux ! Et surtout... surtout... Tu as le droit de m'embrasser...  

Mon grand frère se rapproche rapidement de moi, il fixe mes yeux. Il passe un bras autour de ma taille et une main entre mon cou et ma joue. Son frêle corps est collé contre le mien, je me sens rougir encore. Allez, ce n'est que mon frère ! J'agrippe ses épaules et clos mes paupières tandis qu'il approche ses lèvres entrouvertes. J'appréhende et fronce légèrement les sourcils, mais me rappelle que j'ai un rôle à tenir ! Je me détends et sens la bouche de Ciel se poser contre la mienne. En fait, Ciel m'avait déjà embrassée une fois. Il m'avait demandé, il y a quelques mois déjà, si j'avais un jour embrassé quelqu'un dans ma vie. Comme je lui ai répondu que non (et c'est également son cas), il m'avait embrassée et ensuite dit que, comme ça, la personne la plus importante pour lui lui aura voler son premier baiser, et vice-versa. Ca m'avait fait un choc à l'époque, je ne m'attendais à ce que Ciel fasse une telle chose. Que son premier baiser soit volé par Lizzy ne m'aurait pas dérangée, je sais qu'il tient quand même à elle malgré son attitude froide avec elle. Notre cousine était une jeune fille adorable avec qui j'appréciais beaucoup passer du temps. Elle était pour moi une amie et une confidente. 
Mon aîné resserre sa prise sur ma taille, l'action devient de plus en plus passionnée. Mais dans le script, le baiser n'est censé durer que quelques secondes. Ciel se détache donc de moi, mais ne détourne sous aucun prétexte son regard du mien. Je brise le contact visuel en tournant de quelques degrés la tête sur la gauche. 

-Et toi, alors ? Qu'avais-tu à me dire ?

Il sourit doucement et pose ses mains sur mes joues.

-Je t'aime, Lauren ; ma belle rose de nuit.

Je laisse échapper un sourire de soulagement, me rendant compte que la scène prend fin. Sebastian nous applaudit et nous félicite. Ce n'était pas de tout repos, mais j'ai finalement réussi... ! 

-Bien, dans deux jours, le comte Axel Chabberet logera quelques temps au manoir afin de répéter avec vous, mademoiselle, annonce le majordome avec gaieté.

-Axel Chabberet ? Le comédien français qui a écrit plus de 50 pièces en dix ans ! Mais c'est fantastique !

-J'ai en effet pensé que jouer cette pièce avec lui vous ferait plaisir, j'ai donc pris le soin de le contacter.

-Merci beaucoup, Sebastian.

-Fais tous les préparatifs nécessaires pour que notre futur invité se sente le mieux possible ici.

-Yes, my lord.