An X762

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La suite, avec un peu plus de mystère encore ! 

J'espère que vous aimerez ! N'hésitez pas à me le dire dans les commentaires !

Bisous bisous et bonne lectuure !

...

Assise sur un banc, dans un parc de Magnolia, Asta contemplait la fissure qui parcourait la longueur de sa flûte en un dessin de mauvais augure. Celle-ci était apparue un an plus tôt alors qu'elle avait perdu le combat face à ses instincts, suite à la mort de Yuna.

Makarov avait proposé de lui donner le nom d'un réparateur d'objets magiques doué, un ami de longue date.

Elle avait décliné.

Sa flûte n'était pas réparable. La fissure n'était qu'un funeste présage dont elle connaissait parfaitement la signification. La fée savait qu'elle ne pourrait garder le contrôle sur ce qu'elle était encore longtemps sans perdre sa santé mentale. La fissure était là pour le prouver.

Des pas retentirent quelques mètres plus loin, résonnèrent aux oreilles d'Asta comme s'il s'était s'agit de pas d'éléphant. Un amer sourire gracia délicatement ses lèvres. Mélange inhabituel d'émotions sur le visage si aimable de la fée à la cicatrice. Son ouïe trop développée n'était qu'un autre signe qu'elle n'était plus aussi humaine qu'il y avait un an de cela.

« —Asta, comment vas-tu ?

—Elle me manque, répondit-elle avec un sourire nostalgique en caressant doucement la fissure.

—Elle manque à tout le monde, répliqua Gildarts. C'est normal. »

Elle hocha la tête, agréant avec facilité. Cette fissure l'empêchait d'oublier son désespoir, son chagrin, comme la flûte l'avait empêché d'oublier la mort de l'être le plus précieux à ses yeux, il y avait si longtemps. La fissure lui rappelait également combien elle avait été proche du meurtre pur et simple à ce moment-là. Si elle n'avait pas regardé Polyussica dans les yeux... Elle ne voulait pas imaginer la suite. Mais malgré tout son chagrin, elle savait avoir fait son deuil depuis longtemps. Elle avait perdu trop de proches pour rester prostrée dans la douleur longtemps. Cela n'aurait pas été digne d'une guerrière.

« —Tu es sûre que tu ne veux pas la faire réparer ?

—Certaine, répliqua-t-elle. Ça ne fonctionnerait pas de toute façon.

—Si tu le dis. (Il fit une pause, reprit la parole d'un air sombre.) Tu me diras un jour ce qu'il s'est passé ? Ce qu'était cette magie ?

—Oui. (Elle ne releva pas son mouvement de surprise, il ne devait pas s'attendre à cette réponse.) Un jour tout le monde saura. Mais pas maintenant, ce n'est pas encore le moment. »

Asta leva la tête vers son ami et lui offrit un sourire, une ombre dans le regard que Gildartz n'avait pu surprendre que de rares fois. C'était la première fois qu'elle le confrontait directement à ses secrets.

« —Changeons de sujet, décida Asta avec un revirement d'esprit inattendu.

—De quoi veux-tu parler ? la suivit-il avec amabilité, un large sourire illuminant son visage. »

Il était loin de l'adolescent qu'elle avait connu, à présent il était homme. Et un homme à femmes si elle se fiait aux rumeurs. Elle aurait pu le prédire lorsqu'elle l'avait connu, il avait un charisme certain et tous l'appréciaient, même ses adversaires le respectaient. Il avait la graine d'un commandant mais il aurait fait un piètre soldat. Il n'était pas capable d'obéir aux ordres.

« —N'es-tu pas avec Cornelia ?

—Ahh, ouais, Cornelia... »

Il fit la grimace et se frotta la nuque sous le regard curieux d'Asta. Celle-ci grimaça un sourire alors qu'elle se demandait ce qu'il avait encore fait. Gildarts avait rencontré Cornelia quelques semaines auparavant seulement. De ce qu'elle avait compris, Cornelia n'avait pas l'intention de n'être qu'une passade et était décidée à s'accrocher. Elle avait le potentiel pour se frayer un chemin dans le cœur de Gildarts, la fée en était certaine. Savoir si Gildarts la laisserait faire en revanche était une autre paire de manche, même s'il paraissait bien mordu.

« —Qu'est-ce qu'il y a Gildarts ?

—Disons que... il est possible que... je l'évite un peu ? »

Sous la surprise, Asta éclata de rire. Gildarts, le grand Gildarts, celui qui avait plus de conquête qu'elle n'avait de doigts et d'orteils pour les compter, le Dom Juan de Fairy Tail, ce Gildarts évitait une femme. C'était irrésistible.

« —Ohhh, j'aime déjà cette femme, rit-elle.

—Ce n'est pas sympa Asta, se plaignit-il. J'ai besoin d'aide là !

—Oui, oui, pardon, gloussa-t-elle encore un peu avant de reprendre son calme. D'accord, qu'est-ce qu'elle a fait pour que tu l'évites ?

—Ce n'est pas vraiment qu'elle a fait... quoique ce soit, répondit-il en rougissant quelque peu. Mais... je ne sais pas, j'ai... peur... quand je suis avec elle... Pas d'elle hein ! Mais... j'ai... j'ai peur quand même, tu sais, comme quand si j'allais sauter dans le vide et que la seule chose qui me retient c'est une corde. Et je ne sais pas quoi faire... »

Asta, redevenue sérieuse, le regarda s'asseoir à côté d'elle avec un air attendri au fond des yeux. Oh, Mavis, n'as-tu pas d'adorables enfants, mère des fées ? Ils grandissent si vite. Elle le bouscula doucement d'une épaule pour qu'il la regarde et lui offrit le fier regard d'une mère qui voit ses enfants grandir. Elle avait beau ne pas avoir physiquement changé depuis leur première rencontre et être devenue une amie plus qu'une mère au fil du temps, Asta l'avait connu à seize ans et l'avait vu grandir. Elle avait ce côté sage et expérimenté qui cachait tant de secrets. Gildarts se demandait s'il les connaîtrait véritablement un jour et s'il le supporterait. En même temps, un chaleureux sentiment grandissait dans son cœur sous le doux regard violet de son amie.

« —Je vais te donner le même conseil qu'on m'a donné il y a très, très longtemps de cela, confia-t-elle en se levant. Laisse-toi aller, lui sourit-elle. »

Elle lui pressa l'épaule en guise d'encouragement et s'éloigna pour rentrer à la guilde. Sur ses lèvres flottait un sourire heureux qui illuminait son regard en une douce fierté maternelle, sans égale. Dans son esprit, le souvenir d'une présence et d'une félicité infinie. Dans son cœur, une chaleureuse douleur, nostalgie des temps passés et joie pour son ami.

Asta leva les yeux sur les quelques nuages gris qui surplombaient Magnolia et sa pensée voleta vers l'être qui occupait ses pensées. Tu me manques. Dans son expression, lorsqu'elle baissa de nouveau son visage vers la route devant elle, une pointe de chagrin cette fois-ci. Et, dans son cœur, un deuil qu'elle se refusait toujours à faire.

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