Fairy's Story

An X778 (2)

J'ai... rien de spécial à dire à part : 

Bonne lecture mes chats ! Bisous bisous !

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Asta rit en voyant les Raijin se féliciter les uns les autres d'avoir si bien réussi cette mission. Ils avaient de quoi, c'était leur première mission S et elle avait été menée parfaitement. Le village enfermé dans les miroirs avait été libéré sans trop d'encombre et Evergreen avait même pu visiter ce monde parallèle. Si la jeune fée n'avait pas beaucoup apprécié, Asta avait rit en qualifiant ce voyage involontaire d'enrichissante expérience. Bixrow n'avait pas manqué de se moquer presque gentiment et s'était reçu un coup d'éventail sur la tête sous les rires du reste du groupe.

La fée à la peau sombre les avait emmenés avec elle à la demande de Luxus, n'y voyant aucun inconvénient au vu de leur puissance plus que convenable. Ils n'étaient pas encore prêts à être des mages de rang S par eux-mêmes mais ils avaient un beau potentiel. De plus elle ne faisait que rarement des missions en groupe et cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas passé de temps avec son filleul ; ça avait été une occasion en or pour renouer avec Luxus.

Asta leva son regard vers le mage de tonnerre qui s'approchait d'elle avec ce sourire qu'il tenait de sa mère, un sourire rayonnant, bien qu'il soit devenu rare avec l'adolescence. Il leva la main et Asta tapa dedans, rieuse. Elle était heureuse d'être avec eux, ils étaient joyeux, de bonne compagnie et combattre ainsi en groupe lui avait rappelé sa jeunesse. Il n'y avait pas grand-chose de commun entre les deux groupes et la guerre entachait la majorité de ses souvenirs ; malgré cela, c'était l'une des périodes de sa vie qu'elle chérissait le plus. Tout était plus simple alors, il ne s'agissait que de survivre et de protéger le monde. Il y avait eu des pertes, des chagrins et des blessures irrémédiables, ça avait été une période dure à vivre ; malgré tout elle était encore humaine en ces temps lointains et ses proches vivaient.

« —Alors qu'est-ce que tu en dis Asta ? fanfaronna Luxus. Pas mal hein ?

—C'était très bien joué, rit-elle, amusée par ses vantardises. Votre travail de groupe à la fin était parfait, je n'ai eu aucun mal à briser le sort grâce à vous.

—On peut devenir mage S cette année, tu penses ? demanda-t-il, presque avide.

—Pas avant quelque temps encore, dénia-t-elle avec un sourire. Laisse-toi le temps de grandir. »

Elle rit de nouveau devant son air déçu et ne s'appesantit pas plus dessus. N'importe quel mage serait déçu qu'on lui dise qu'il avait encore quelques années de travail avant d'être promu mage de classe S. Luxus était sur la bonne voie, il serait promu rapidement, la fée violette ne se faisait pas d'illusion. Asta lui tapota amicalement le bras avec un sourire rayonnant pour le consoler.

« —Pas la peine de faire cette tête, tout vient à qui sait attendre.

—Toi et tes phrases à deux joyaux, grommela-t-il. Je suis plus puissant que Klein ou Haïna et ils sont mages de rang S...

—La puissance ne fait pas tout, corrigea-t-elle avec un léger sourire. La mentalité, le cœur et la réflexion sont aussi importants. Tu es peut-être un mage à la puissance impressionnante Luxus, mais tu as encore des réflexes stupides. Dans une mission de classe S, ça peut être fatal, même avec tes compagnons à tes côtés. »

Asta détourna le regard pour ranger sa flûte précautionneusement, devenue prudente par les trop nombreuses fissures qui la parcouraient. Tout en sachant, quelque part, que ce n'était pas seulement un problème de solidité. Elle sentait le poids du regard de Luxus sur elle mais ne s'en formalisa pas, le lui rendant avec sérénité. Elle savait qu'il réfléchissait à sa leçon, la fée ne pouvait qu'espérer qu'il la comprenne et la retienne. Ce n'était pas si simple, avec un père comme le sien qui lui empoisonnait l'esprit depuis tout jeune. Malgré son bannissement, Ivan gardait une certaine emprise sur l'esprit de son fils. Asta s'en inquiétait mais ne pouvait pas faire grand-chose, c'était à Luxus de vaincre dans cette bataille familiale.

Asta repoussa une mèche bouclée derrière son oreille, dévoilant sa marque de Fairy Tail, et tourna un sourire amical vers le commanditaire qui les rejoignait. Evergreen, Freed et Bixrow commencèrent à se disputer la répartition des récompenses promises et Asta s'en alla intervenir avec un léger sourire désabusé. L'homme devant eux, bien apprêté et auparavant sûr de lui, semblait perdu devant la réaction enfantine des puissants mages qui avaient libéré son village. Rieuse, elle vola à son secours pour calmer les Raijinshuu et répartir le tout dans le calme – relatif – et la bonne humeur.

Luxus, bras croisé sur son torse et sourcils froncés, resta en arrière, réfléchissant à ce qu'Asta venait de lui dire. Elle avait toujours été la seule dont il écoutait véritablement les leçons ; la fée à la peau sombre était la seule qui avait toujours eu un semblant d'autorité sur lui depuis sa petite enfance. Il la considérait presque comme sa mère, celle qu'il n'avait jamais eu ; malgré tout il y avait toujours cette barrière entre eux, celle qu'Asta mettait entre le monde et elle. Comme si elle n'appartenait pas à leur réalité, détachée de leurs préoccupations par des soucis plus importants. De temps à autre, lorsqu'elle pensait qu'elle ne serait pas remarquée, son regard s'assombrissait dans une expression qui lui faisait froid dans le dos. Cela allait au-delà de l'inquiétude et, comme un petit garçon, il était presque effrayé de voir une telle expression sur le visage de sa marraine.

Cela faisait bien longtemps qu'il avait pris conscience de tout ça mais il n'en avait jamais dit un mot, témoin silencieux abrité derrière ses écouteurs pour sembler inatteignable. Les autres appelaient Asta « la Mère de Fairy Tail » mais, malgré la manière dont sa marraine avait pris soin de lui lors de sa jeunesse, il ne pensait pas que ce soit un bon surnom. Asta avait cette aura chaleureuse et maternelle d'une mère, c'était vrai. Mais pour qui savait regarder, elle avait aussi cette aura terrifiante de mélancolie et inquiétude mêlée, comme si elle possédait une autre vie, une autre personnalité, quelque part derrière cette barrière. Il savait que Gildarts l'avait perçu aussi et il se doutait que son grand-père savait quelque chose mais les autres, imbéciles qu'ils étaient, ne voyaient rien. Aveuglés par les sourires débordant de tendresse et de douceur chaleureuse de leur fée à la peau sombre.

Elle avait de belles paroles, Asta, à propos de la mentalité, du cœur, de l'attente et du temps. C'était beau ce qu'elle disait, et certainement juste. Mais Luxus connaissait la fée sombre depuis sa naissance, elle était sa marraine, elle l'avait élevé, elle avait fait partie intégrante de son éducation. Asta avait toujours de belles paroles à offrir en guise de conseils. Asta avait presque toujours raison. Mais Luxus savait une chose qu'il avait été le seul à voir au fil des années.

Asta mentait à tout le monde.

Le Chasseur de dragon n'avait aucune idée du pourquoi, pas plus qu'il ne savait pas ce qu'elle cachait. Tout ce qu'il savait était fondé sur ses propres observations et sur des discussions espionnées entre son grand-père et Gildarts. A propos d'une magie à la puissance écrasante qui s'échappait lorsqu'Asta perdait le contrôle sur son humeur, à propos de secrets auxquels elle faisait allusion parfois. Sans compter sa flûte qui semblait à deux doigts de se briser et qu'elle refusait de faire réparer ou de l'étrange magie qui avait surgit le jour de sa naissance. Luxus avait un casque sur les oreilles en permanence mais le jeune homme était un chasseur de dragon de seconde génération, ses sens étaient bien plus aiguisés que ceux des humains. Il laissait ses oreilles traîner, en particulier quand on parlait de sa marraine, et il apprenait des choses.

Luxus ne savait pas ce que Asta cachait mais il était certain d'une chose : c'était énorme. Et si c'était énorme alors il n'y avait pas d'autres solutions que devenir un plus grand mage, plus fort, plus puissant que quiconque. C'était la seule manière, la seule manière qu'il puisse trouver pour être à ses côtés, avec elle, quand tout exploserait. Parce qu'il était certain que ça exploserait, ça le faisait toujours à un moment.

Luxus secoua la tête, poussa un soupir et releva la tête pour voir ses compagnons se chamailler comme des enfants. Un semblant de sourire se dessina presque malgré lui sur les lèvres et il s'avança vers eux pour calmer le jeu avant qu'il y ait des dommages collatéraux. A quelques pas, Asta discutait de la mission avec des villageois débordants de gratitude, son sourire aussi rayonnant que le soleil graciant toujours sur ses lèvres, inconsciente des pensées de son filleul. Il était rare qu'elle soit de si bonne humeur ces derniers temps et elle savourait cette sensation de sérénité avec délice.

Il semblait que rien ne pouvait arriver pendant les journées de ce genre. Radieuses. Inaccessibles aux malheurs.

Quel dommage qu'elle ne puisse pas figer le temps pour savourer ce bonheur un peu plus longtemps.