C'était donc ça. Le vrai Bucky ne dormait pas et voulait savoir si ce qu'avait dit le blond pour le faire sortir un peu plus n'était que du pipeau.
- Je n'en sais rien Bucky.
Le brun se crispa un peu plus à côté de lui. Steve se mit sur ses gardes mais ne bougea pas pour autant. Même s'il risquait d'énerver l'un des deux occupants du corps de son meilleur ami (ou les deux, puisqu'après tout Bucky pouvait tout aussi bien s'énerver), Steve tenait à dire la vérité. Le mensonge ne faisait qu'aggraver les choses.
- Donc tu as menti.
- Non !
Steve se redressa, persuadé que le brun allait l'attaquer. Mais Bucky le regarda dans les yeux. Même dans la pénombre, maintenant que le blond s'était habitué à l'obscurité, il pouvait voir ses yeux sombres le pénétrer. Il le regardait durement, comme s'il se sentait trahi.
- Je savais déjà que tu m'aimais avant que tu le hurles hier soir, repris le blond. Tu me l'avais déjà dit en 1941. T'étais bourré alors j'ai fait comme si c'était pas vrai, mais t'étais sincère, et ça se voyait. J'ai jamais oublié ça.
- T'aurais dû si ça comptait pas pour toi.
Steve soupira, glissant une main dans ses cheveux pour essayer de se les arracher. Comme si la douleur pouvait rendre la conversation moins difficile. Comment pouvait-il lui dire sans le froisser un peu plus ? Mais tout cela l'agaçait vraiment. D'avoir l'impression d'être fautif parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait. Ce qu'il ressentait même. Toute cette histoire prenait une tournure à laquelle il ne s'attendait pas, et maintenant il fallait qu'il gère toute cette merde sans mettre Bucky en colère. Qui sait ce qui pourrait se passer s'il enrageait. Il redeviendrait le Soldat de l'Hiver en un claquement de doigts et tout ça serait la faute de Steve.
- Ça me touche énormément que tu tiennes à moi comme tu le fais Bucky. Et je tiens beaucoup à toi aussi. Mais je ne sais pas comment. Ça... cette fois-là, où tu m'avais embrassé, la nuit avant de partir... pour la première fois depuis que je suis né, quelqu'un me regardait autrement que le gringalet malade que j'étais.
- T'as jamais été un gringalet à mes yeux, répondit le brun, la gorge nouée.
Steve posa sa tête sur le cadre de lit. Il était déjà fatigué de cette discussion. Tout ça ne l'aidait pas.
- Ecoute Bucky... j'en sais rien. C'est pas en parler qui va m'aider. Mais maintenant que t'es redevenu toi-même, faut qu'on s'en aille d'ici.
- Pas possible. Si on s'en va, ils le verront.
- Ils qui ?
Bucky pointa son crâne.
- Ceux qui m'ont mis ça dans la tête. Ils surveillent l'appartement constamment.
- On reste là alors. Et on ouvre les volets pour y voir plus clair.
Le brun soupira.
- Sérieusement Steve, pour un super-héros, j'te trouve un peu limité mentalement.
- Qui tu traites de limité là ? s'offusqua-t-il.
- Pourquoi tu crois que HYDRA s'est arrangé pour que le SHIELD t'envoie toi, en mission ici ?
Steve n'osa pas répondre. A bien y repenser, il s'était fait avoir comme un bleu, juste parce qu'on lui avait montré la photo de son meilleur ami. Bucky enchaina :
- Déjà, dis au SHIELD de se méfier, ils ont une taupe. C'est elle qui s'est arrangée pour que tu viennes ici tout seul. Ensuite, si j'ouvre les volets, tous les sous-fifre d'HYDRA vont penser que tu es mort, parce que c'est ce que veulent dire les volets ouverts. Et si on sort d'ici ensemble, ils sauront que j'ai pas rempli ma mission.
- Et ?
- On meurt tous les deux. Toi en premier.
Steve ne répondit rien. Il réfléchit. Comment faire ? Simuler sa mort pour que HYDRA les laisse partir ? N'importe quoi. Personne n'était dupe, ils trouveraient la supercherie avant même qu'ils aient mis leur plan en action. Essayer de filer en douce ? Seul Bucky pouvait savoir comment, vu qu'il faisait partie du plan, mais ça pouvait certainement se tenter. Il ne savait pas. De toute façon, la décision ne lui revenait pas vraiment.
- Steve ? Tu crois que passer en force ça irait ?
Le concerné haussa un sourcil. Il avait vraiment entendu son meilleur ami suggérer quelque chose de purement suicidaire ? Dieu que oui, et ça lui arracha même un frisson. Il se perdit un instant dans ses yeux bleus et se pinça la lèvre. Même en bataille, les cheveux longs lui allaient si bien.
- J'ai un truc sur le visage ? coupa le brun, sortant Captain America de ses pensées.
- Non...
- Alors arrête de me mater comme ça si tu fais rien derrière.
Steve n'arrêta pas.
- Steve... prévient Bucky, la voix tremblante d'hésitation.
Le blond ne cligna même pas des yeux, les iris fixés sur les lèvres fines de son meilleur ami. Il ne prêta pas attention à la main masculine qui venait saisir la manche de son t-shirt. Steve ne fit pas attention. En fait, son esprit était totalement ailleurs maintenant que sa bouche s'était posée sur les lèvres du brun. Naturellement, et c'était ce qui l'avait d'abord surpris, quand il comprit ce qui était en train de se passer. Mais il avait à présent la sensation d'être là où il le devait, avec l'homme qui avait toujours été là pour lui, qui l'avait chéri et à qui il devait la vie plus d'une fois.
Steve avait bel et bien menti, sans le savoir. Bien sûr qu'il était au courant de ce qu'il ressentait pour Bucky Barnes, mais il n'avait jamais pu l'avouer à qui que ce soit, même pas à lui-même. Mais il l'aimait, profondément, amoureusement, vitalement. Beaucoup trop de tout ça. Il s'était battu pour lui, il n'avait jamais cessé. Non pas parce que justice devait être faite mais parce qu'il savait au fond de lui que si Bucky mourrait réellement, Steve le rejoindrait aussitôt qu'il le saurait. Peut-être même que comme les âmes sœurs, il le sentirait, même à des milliers de kilomètres de lui. Alors tenter une mission suicide pour pouvoir s'aimer librement, pour enfin s'échapper de toute cette merde de la guerre, de cette foutue guerre qui leur courrait après comme une maladie incurable, c'était soudainement pensable. Mais le blond n'avait pas envie de lâcher les lèvres qu'il avait tant désiré pour laisser la réalité le rattraper et lui dire :- D'accord. Fonçons dans le tas. Mais pas avant demain. Et pas avant ça.
Et avant que Bucky n'ait pu dire ou faire quoi que ce soit, le héros fondit à nouveau sur sa chair. Celle de sa bouche, de sa joue, de son cou, partout. Partout où son meilleur amant le laissait aller, il alla. Le brun le lui rendit bien, et dans l'obscurité de cet appartement trop bien surveillé, Bucky fit enfin taire le Soldat de l'Hiver, enveloppé des bras puissants de Steve Rogers, le seul et unique homme qu'il ait jamais aimé.
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Salut salut !
On a atteint les mille vues sur Remember me *o*
Si on m'avait dit un jour que ça serait celle-ci qui les aurait en premier, j'aurais ri comme si c'était la meilleure blague du monde.
Enfin, j'espère que ce chapitre vous aura plu !
Le chapitre 9 arrive vendredi, et les deux fins arrivent simultanément dimanche. Qui a hâte ?
Love,
Alice
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Remember me [CAPTAIN AMERICA - TERMINEE]
Fiksi PenggemarCaptain America est chargé par le S.H.I.E.L.D (une organisation secrète des USA) d'explorer un appartement abandonné mais qui semble appartenir à son ennemi juré, l'organisation HYDRA. Il se retrouve alors piégé, à son grand damne comme un débutant...