03 - Chapitre 2

295 20 5
                                    

La professeure nous explique la politique de l'université et le déroulement des cours.

« Soyez conscients que cette année vous demandera davantage de travail qu'au lycée, qui dit études supérieures dit entrée imminente dans le monde professionnel, n'est-ce pas ? »

Je ne sais même pas ce que j'ai envie de faire plus tard, d'ailleurs. J'aurais aimé faire un métier qui regroupe tous les domaines qui existent, évidemment c'est impossible et ça demanderait toute une vie.

D'après ce qu'elle raconte, on aura des cours dans des énormes salles s'appelant des amphithéâtres, et des cours normaux dans des salles de classes standards, où on fera de la théorie et des travaux pratiques. J'ai hâte de voir comment ça va se dérouler. Je suis moins emballée par les travaux pratiques, parce que ce sera forcément par deux au moins, et que je ne veux pas me retrouver dans cette situation gênante ou tout le monde sait avec qui aller, sauf moi, puisqu'aucune tête ne m'est familière. Mais bon, avec un peu de chances on sera plusieurs dans la même situation.

« Bien. Maintenant que tout ça est dit, sachez que vous tous qui êtes réunis dans cette salle, vous êtes un groupe, le groupe A, comme écrit sur le panneau d'affichage au rez-de-chaussée. Vous ne changerez donc pas de groupe pour les cours de théorie ainsi que ceux de pratique, vous comprenez que vous avez grand intérêt à vous reconnaître les uns les autres, au moins pour ne pas vous tromper de classe ! »

Les étudiants rient, certains en se regardant les uns les autres. Je n'ai malheureusement personne à regarder, moi. C'est pas grave, ça ne me dérange pas tant que ça. Pas la peine de connaître quelqu'un en particulier, repérer quelques têtes caractéristiques suffira.

En m'écoutant, j'ai l'impression d'être très asociale, mais en vrai, j'aimerais bien me faire des amis. Ça fait du bien d'avoir quelqu'un avec qui traîner, manger et faire ses devoirs. Mais je suis effrayée par l'idée de ne pas être intéressante. C'est pour ça que je laisse les gens prendre l'initiative de parler, au moins s'ils regrettent, ce ne sera pas ma faute.

La réunion de rentrée se termine, la professeure la clôture en nous distribuant nos emplois du temps et nous laisse partir.
Je le trouve plutôt léger, cet emploi du temps. Ça me laissera du temps pour faire autre chose. Ou peut-être qu'ils le font léger parce qu'ils sont conscients que le taux de travail à fournir en contrepartie est lourd. Je me fais déjà des films alors que les cours n'ont même pas officiellement commencé... Chaque chose en son temps, Mia. Pour l'instant, ce que je sais, c'est qu'il est 10 heures et que mon estomac crie famine. Je crois bien qu'il est temps d'aller découvrir les fameux commerces autour de la faculté.

Je me dirige vers la sortie de la faculté et marche vers les devantures de magasins. En fait, en observant, pas mal d'étudiants font la même chose que moi.
J'aperçois une épicerie qui m'a l'air sympathique et je ne tarde pas à y entrer. J'achète un petit paquet de biscuits, je le paie, je sors du magasin et... une envie de me balader me prend. Après tout, pourquoi pas ? C'est peut-être mon dernier moment de liberté avant les cours.

Je commence donc ma balade, en observant chaque élément du paysage. Bon, la majorité du paysage est constituée de commerces, mais il y a bien des espaces verts où des personnes se reposent. J'en profite pour imaginer comment je m'organiserai quand je serai étudiante, tout en mangeant mes biscuits.
« Quand je serai fatiguée, j'irai sur ce banc, là-bas, et après une bonne journée de travail j'irai boire un cappuccino dans ce café. »
Mes élans d'imagination se retrouvent troublés au moment où je sens une tape sur mon épaule.

« — Excuse-moi... je me retourne par surprise.
— Oh ! Euh, oui ?
— Il me semble que tu es dans le Groupe A, le groupe qui était en réunion tout à l'heure, je ne me trompe pas ? Mais, c'est la fille qui était assise à côté de moi ! Miracle, un contact dès la rentrée, je ne pouvais pas rêver mieux.
— Ah oui c'est ça, je suis dans le groupe A.
— Je ne te dérangerai pas longtemps, c'était juste pour savoir si les cours correspondaient. J'ai entendu des personnes dire qu'il y avait des incohérences.
Elle approche son emploi du temps du mien, et je remarque en effet des différences.
— On dirait bien que tu as raison ! Pourtant la professeure a bien dit que tout le monde avait le même, non ?
— C'est pour ça, j'ai trouvé ça bizarre, et ensuite je t'ai reconnue donc je t'ai demandé.
— Eh bien, on dirait que tu as eu raison. Mais... Qu'est-ce qu'on est censés faire à ce moment-là ?
— Sincèrement, je n'en sais rien... Peut-être demander à l'administration ?
Je trouve que ça fait beaucoup de faux-pas pour l'administration, en un seul jour.
— Pourquoi pas ? On a qu'à y aller tout de suite ! »

Éclosion | Mark LeeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant