Je dormis ce soir-là jusqu'au matin sans me lever au courant de la nuit pour réviser comme à mon habitude. Je ne me souviens pas avoir fait de rêve cette nuit-là : on aurait dit que la peine me poursuivit jusque dans mon sommeil!
Quelque part en moi, j'avais une lueur d'espoir que rien de tout ce que j'avais subi cette journée fatidique, n'était vrai. "C'était sûrement une blague de mauvais goût!" Me repetais-je dans mon subconscient. Mais curieusement, cela n'enlevait pas une once à ma douleur.
J'avais dormi durant plusieurs heures qui me parurent insignifiantes lorsque le lendemain matin, ma nourrice, vint toquer à ma porte pour me signaler qu'il était temps de s'apprêter pour l'école. D'emblée, je voulus rester sur la même position et ainsi, continuer à dormir. Tellement ce matin-là, je n'avais goût à rien. Mais je décidai finalement de ne pas éveiller de soupçons afin d'éviter d'avoir à en parler.
Mais comme je traînais quand-même qu'à la normale, la nourrice ajouta :
- Mademoiselle ! Vous allez rater les premiers rayons du soleil que vous aimez tant si vous tardez encore. Faîtes donc vite !Elle savait pertinemment quels étaient les meilleurs moyens pour que je me dépêche. Et ça marchait à tous les coups. Même ce mardi matin! Je pris rapidement une douche, enfilai mon uniforme et rangeai mes cahiers dans la hâte. Puis, je sortis sans faire attention à ma coiffure. Heureusement, ma nourrice était une femme hyper pointilleuse. Elle me retint quelques minutes pour me coiffer. Et c'est alors que je me souvins de ce que Floriano venait tous les jours me chercher pour que nous allions ensemble en cours. Et naturellement, je voulais tout, sauf avoir à repartager un moment avec lui.
Je pressai donc ma nourrice pour éviter que l'heure de Floriano me trouve à la maison. Et dans mon empressement, elle finit par s'en persuader : quelque chose n'allait pas!
- Mademoiselle Ana ! Auriez-vous des soucis avec votre ami Floriano ? Me sortit-elle d'une manière incroyablement persuadée mais d'un ton rassurant. Elle était surtout toute ouïe. Comme s'attendant à une confidence qui suivrait inéluctablement.
Je voulus d'abord dissimuler, surmontant ma douleur et prétendant que rien ne s'était passé, mais le reflet de ses yeux attendrissant dans le miroir me convainquit du contraire. Finalement, ce ne furent que des larmes chaudes de tristesse qui lui répondirent.
Elle m'enlaça fortement et me chuchota à l'oreille : "Ça ira ! Soyez forte!".
On resta dans cette position pendant plus de 10 secondes incroyablement longues et paisibles. Puis, ayant fini de natter mes cheveux raides et bruns et attaché un ruban rose de manière à former un noeud juste aux 1/2 de la natte, elle me dit de me dépêcher. Sinon, Floriano ne tarderait pas à me rejoindre.
Je lui fis un bisou à sa joue droite et je courus monter dans le véhicule qui m'attendait déjà sous l'ordre de mon incroyable nourrice qui me connaissait comme ses 5 doigts de la main.
Mes parents, bien entendu, étaient déjà partis alors que je dormais encore. Mais, j'avais appris à me contenter de ma nourrice et du magnifique paysage qu'on avait juste à porter de la maison. Cela semblait me suffire. Quoique, quelques fois, j'aurais aimé un peu plus leur présence.
Je pris donc la route pour l'école qui était à une centaine de kilomètres de la maison. Je contemplais les premières heures du levé du soleil à travers la vitre de mon côté, assise dans le siège arrière, ma main droite soutenance ma tête légèrement inclinée un peu comme si je rêvassais.
Avec cette ambiance, revinrent des pensées tristes. Comment allais - je réussir à passer toute une journée encore près de celui qui m'avait brisée ? Pourquoi n'étais - je pas finalement restée à la maison?
Et à mesure que les questions se multipliaient, à mesure, j'envisageais l'éviter par tous les moyens pour le tenir loin de moi.Quelques minutes plus tard, j'étais à l'école et Angèle m'attendait comme toujours, à l'entrée de l'établissement. Je la regardai une fois puis baissait immédiatement ma tête ; signe que je n'étais pas au meilleur de ma forme. J'imagine qu'elle confirma la véracité de mon dernier message, puisqu'elle courut aussitôt pour me serrer dans ses bras.
![](https://img.wattpad.com/cover/162819362-288-k55551.jpg)
VOUS LISEZ
CE VIDE QUE JE RESSENS...
Não FicçãoC'est l'histoire d'une adolescente qui vit difficilement le départ soudain d'un ami pour l'étranger. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Après le départ soudain de Floriano (qui va poursuivre ses études au Japon), Ana se rend compte qu'ell...