Parfois, il nous arrive de consciemment ignorer la voix de la raison pour nous tourner vers celle que nous savons pertinemment désavantageuse.
Tel était mon cas lorsque je déçus Angèle, alors qu'elle était venue me chercher pour qu'ensemble nous allions assister à ce que je considérais de pire séparation de ma vie.
En effet, comme avisé, Elle (Angèle) devait passer à la maison pour que nous allions à l'aéroport et assistions à l'envol de Floriano.
J'imagine qu'elle était persuadée que je le ferai, vu que je n'avais rien fait qui aurait prétendu le contraire lorsqu'elle me le signala par message bien avant.
Environ deux heures avant le vol, elle arriva chez moi et on la fit monter dans ma chambre sans lui toucher un mot sur mon état de santé selon que j'avais recommandé.
Elle pensait certainement qu'elle me trouverait déjà prête - me connaissant toujours ponctuelle - puisque grand était son étonnement lorsqu'elle entra dans la chambre et me trouva assise sur mon bureau en petite tenue.
Je pouvais clairement lire sur son visage, une expression paradoxale, mais aussi une sorte de dilemme.
Floriano était son ami au même titre que moi. Avoir à choisir l'un tout en délaissant l'autre, dans une situation pareille, n'était pas ce à quoi elle s'attendait.
Elle ne voulait pas manquer le départ d'un ami cher, mais ne voulait également pas en délaissée une autre qui se trouve blessée et choquée.
Je m'en voulais entièrement en voyant cela car j'en étais la cause. Du moins, ma faiblesse maladive était la principale responsable.
Du fait, je décidai de l'aider. Je lui demandai clairement de choisir Floriano ; car, après tout, c'est lui qui s'en allait et pas moi. Elle et moi aurions tout le temps pour nous après ça!
Naturellement, elle hésita beaucoup. Ceci étant dû à l'impression que je lui donnai : là, assise à mon bureau, des papiers froissés autour et un stylo en main.
Elle savait parfaitement que, derrière ce masque de fille sereine dans la douleur que je portais dans l'unique but de ne point l'embarrasser davantage, se cachait la Ana super sensible qu'elle connaissait depuis toujours.
Cela se confirma, j'imagine, lorsqu'elle vint à lire les contenus de certaines de ces feuilles.
Ne pouvant placer un mot, elle vint à moi et me serra tout simplement fort contre elle.
Il me sembla même un moment, qu'elle coula quelques larmes ; profondément affectée par une chose qu'elle aurait réalisée à mon insu en lisant ces feuilles.
Qu'à cela ne tienne, j'appréciai énormément ce moment d'étreinte. J'avais la sensation agréable que procure le fait de partager sa peine avec une personne de confiance et de surcroît affable...
Je me sentais moins pesante et moins morose...
[Pause]On dura un long moment dans cette position. Mais consciente de l'heure et du fait qu'elle ne devrait pas manquer ce départ à cause d'un caprice de ma part, je lui susurrai de vite courir à l'aéroport en la rassurant que ça irait pour moi.
Elle se releva, me fit un magnifique sourire. Du genre de ceux qui vous disent : "D'accord ! Je te fais confiance pour la suite !".
Puis, elle partit.
"Une bonne chose de faite !" Jubila ma conscience incroyablement rongée par le remord.
Je n'aurais pas pu supporter davantage si Angèle avait eu à manquer ce départ par ma faute.
Le petit relâchement de pression que cela m'apporta, eut pour effet de m'assoupir. Puis sans m'en rendre compte, je m'endormis finalement.
Aux environs de 20h, je me relevai en sursaut suite aux "toc-toc" à ma porte.
C'était ma nourrice qui venait se rassurer que tout allait bien et aussi me demander de descendre pour le dîner.
Après le petit échange que cela occassionna, je me jetai immédiatement sur mon téléphone et constatai des appels en absence de Manuel ainsi que d'Angèle. Il y avait aussi des messages.
En regardant l'heure, je realisai que deux heures s'étaient écouler. Et donc, Floriano était parti déjà finalement.
Un peu perdue encore, je reconsultai mes appels en absence en espérant par un heureux coup du hasard de tomber sur ceux de Floriano.
Mais rien de récent venant de lui.Je fis pareil pour les messages.
Hélas ! Toujours rien.
Cet état des choses me fit bien réaliser qu'il était vraiment sorti de ma vie cette fois. Cela ne faisait que deux heures, que voici, j'avais l'étrange sensation d'une histoire lointaine dont les reliques s'effritaient au fur et à mesure que les secondes passaient.
Mon souvenir de lui menaçait de disparaître.
Restée figée quelques minutes à subir cet enchaînement d'états psychologiques sans rien faire, pensant très probablement que c'était la meilleure chose qui pouvait m'arriver à cette triste période de ma vie, j'accourai de manière totalement machinale, vers un album photo que nous avions en commun.
Lorsque je le saisis de mes deux mains et le sortis de ma boîte à objets précieux dans laquelle il était soigneusement rangé, le processus s'interrompit brusquement : mes esprits reprenant peu à peu le dessus.
Ô la peur que j'avais ressenti à l'idée de le (Floriano) perdre à jamais !
C'était totalement incongru mais, je ne voulais pas que son souvenir disparaisse. Cela malgré toute la douleur du monde.
Soudainement, une alerte m'effleura l'esprit : "Floriano ! Qu'a t-il pensé de notre* absence?".
Note : Le "nous" ici, se réfère à ma conscience (que je considère comme une personne à part entière plus raisonnable que moi et qui est mon guide) et à moi.
"Je n'en ai aucune idée !" Opinai-je sans perdre une seconde.
En réalité, au fond de moi, je savais bien qu'elle était la réponse. Je ne voulais tout simplement pas l'admettre craignant que cela ne m'affecte une fois encore.
Je savais très bien qu'il a dû en souffrir. Du moins, c'est ce qu'une partie de moi espérait!
Mais tout compte fait, cela n'avait plus aucune importance maintenant qu'il était parti. Il fallait tourner la page.
Je rangeai l'album où je l'avais pris et je mis une tenue plus adéquate avant de descendre dîner.
Ce triste chapitre de ma vie devait être clos !
--- FIN DE LA PARTIE I ---
Merci à chacun d'être arrivé jusque là avec nous (moi et mon être intérieure que je nomme affectueusement "Mon pp". Se lit littéralement 🙈😊) !
En espérant que ce ne fut pas un supplice 😅.
Pour la suite, nous (toi et nous) vivrons la continuité de l'histoire du point de vue de Floriano Masachi. Mais avant, nous (mon pp et moi) ferons d'abord plus ample connaissance avec Ana Paula. Celle qui nous a fait vivre l'histoire en premier.
En attendant, merci de faire tes remarques (défauts, suggestions, ajouts et questions) par rapport à ce qui a déjà été fait.
Nous nous ferons le plaisir de les prendre en considération pour la suite. 😊
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CE VIDE QUE JE RESSENS...
No FicciónC'est l'histoire d'une adolescente qui vit difficilement le départ soudain d'un ami pour l'étranger. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Après le départ soudain de Floriano (qui va poursuivre ses études au Japon), Ana se rend compte qu'ell...