Chapitre 4 : Bonne discussion.

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Quelqu'un toque à ma porte mais je ne répond pas, fixant le plafond, allongée sur mon lit depuis plus d'une demie-heure.

La personne se permet tout de même d'entrer. Si cela avait été un de mes frères et sœurs, il se serait pris ma chaussure dans la figure mais il s'agit de BG.

Je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'il a toqué, après tout, ma chambre, c'est aussi sa chambre, il a le droit d'y entrer quand il veut. Il tient une boîte tuperware fermée dans ses mains. Il la dépose délicatement que la table de chevet avant de s'asseoir sur le bord du lit, dos à moi.

- Qu'est-ce qu'il y a dans le tup ?

Ma voix est faible.

- Des pattes. L'appétit te reviendra sûrement après notre conversation.

- Comment ça ?

- Je sais très bien pourquoi tu es sortie de table. Et j'aimerais dénouer la boule qui s'est formée dans ton estomac.

- Je t'écoutes.

- Tu sais, ce que je t'ai dis à la patinoire...on a encore le temps. On peut encore profiter un maximum. Et, ce n'est peut-être pas une fin en soit. On ne sait pas ce qu'il peut arriver. S'il faut, on ne se trouvera pas de copine, copain. Ce que je voulais te faire comprendre c'est que tu as le droit d'avoir d'autres amis, de faire des rencontres. Je suis très flatté de toute la considération que tu m'apportes mais tu ne seras pas comblée avec seulement moi.

- Et si je le suis ? Comblée.

- C'est tout ce qui m'importe. Si tel est le cas, je veux bien sacrifier ma vie futur pour la passer avec toi parce que tu le sais, je te placerais toujours devant tout.

- C'est pareil pour moi.

- Allez, viens la !

Il me prends dans ses bras, en caressant doucement mes cheveux de haut en bas.

- BG ?

- Hmm ?

- J'ai peur.

Il s'écarte un pour me regarder dans les yeux, attendant que je poursuive.

- J'ai une sensation étrange à chaque fois que je pense à l'avenir, je ne veux pas grandir, je ne veux pas que mon monde change. Je ne suis pas prête à quitter le nid, à partir de chez mes parents pour m'installer dans mon propre appartement...j'ai peur de l'inconnu, de ne pas arriver à me débrouiller seule, et je sais que ça arrivera dans très peu de temps et je ne penses pas pouvoir assumer...parfois...je voudrais simplement tout mettre sur pause.

- Je comprends ton point de vue. Moi aussi j'étais terrorisée quand je suis parti du cocon familiale pour aller dans cette école militaire. Mais toi, c'est différent, tu ne seras jamais seule. Tu sais très bien que tes parents seront toujours derrière toi pour te soutenir que tu es raison ou tord. Et il n'y a pas qu'eux. Ton cousin, incapable comme il est, tu l'imagines sérieusement vivre seul à l'extérieur ? Ça crève les yeux qu'il fera tout pour avoir une colocation avec toi princesse ! Et il y a moi...j'ai toujours vécu avec toi...sauf ces deux ans...mais tu me vois, libre, dormir avec quelqu'un d'autre que avec toi ?

- Avec ta futur copine...

- Fais pas ta tête de mule.

- OK...Tu as raison BG. Mais ça n'empêche pas que le temps passe et que c'est flippant.

- Le corps se transforme mais...les choses importantes ne changeront jamais.

- Comme ?

- Notre amitié.

Je ris faiblement et le serre un peu plus contre moi. Il a vraiment les mots juste quand il faut. C'est normal, c'est moi qui l'ai éduqué pour qu'il est tout pour plaire...même s'il avait déjà tout de son côté, sa gentillesse, sa générosité, ses belles paroles...etc ! Je n'ai fait que lui apprendre les bons mots à employer, et encore, si ce n'est pas lui qui m'en a appris au final, l'élève dépasse le maître.

Demain, nous irons au lycée ensemble pour la première fois. Et pour la première fois de toute ma vie, je n'ai plus très envie de me retrouver dans le même endroit que lui. Je n'ai pas honte de lui bien sûr, mais il risque d'attirer toute l'attention sur lui et je serais le poids qui l'empêchera d'avancer et je sais à quel point ce sentiment peut être déprimant.

Le lendemain, comme prévu, BG nous dépose au lycée et entre dans la classe en même temps que moi. Nous nous asseyons côté à côte dans le fond de la classe près des fenêtres.

Tous se tournent vers nous en arrivant, c'est souvent comme cela lorsqu'il y a un nouveau. Puis, une fois tout le monde en place, la professeur de math demande à BG de se présenter.

- Je m'appelles Martin et je sors d'une école militaire, je faisais cours à domicile jusque là, c'est donc la première fois que je met les pieds dans un établissement comme celui ci.

- Et tu connais des gens quand même ?

- Oui, j'ai mon amie d'enfance, Lilou. J'ai de la chance d'être tombé dans la même classe qu'elle.

- C'est parfait ça !

Tout le monde nous regarde étrangement et je ne peux m'empêcher de baisser la tête, honteuse.

J'entends des filles chuchoter à quel point BG est beau est mes points se serrent automatiquement. Impossible de me rappeler des noms de ces personnes. Pour moi, c'est Barbie et Fiona. Je ne sais pas comment Fiona fait pour être si populaire avec sa tête d'homme de cro magnon alors que moi qui n'est pas si dégueulasse, on me rejette comme une pestiférée.

BG répond à quelques question que lui pose les élèves en essayant d'être discret avant de reposer ses yeux sur moi.

- Ta classe a l'air sympas.

- Elle est aussi sympas que sapin de noël est gothique.

- Sapin de noël ?

- Le voisin quand on avait 8 ans.

- Ah oui ! Steeven ! Je l'avais oublié.

La professeur de math nous rappelle à l'ordre. Pourquoi nous engueule-t-elle nous alors que certains parlent bien plus fort et elle ne leur dis absolument rien ? Les professeurs me dépassent parfois...leur logique est illogique.


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⏰ Last updated: Oct 27, 2018 ⏰

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