oser avant de mourir pt.2

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Il se disait qu'il avait raison.
C'était plus une fête de vieux qui se prenaient pour des jeunes qu'une crémaillère, musique forte, alcool, joints, et contrairement à ce qu'il avait fait pendant vingt de sa vie, il en avait marre, et il avait véritablement tiré un trait sur cette époque.
Apparemment pas comme son ami Guillaume, qui devait en être à son cinquième verre de vodka et qui avait encore deux shooters dans les mains.

Lui s'était mis en quête de la copine de Guillaume, Maura.
-Eh Mau, t'as vu dans quel état est Guillaume?
-Oh laisse le, il travaille beaucoup, quand il sort c'est avec moi, on peut bien le laisser souffler, c'est moi qui conduit.

Elle lui avait fait un clin d'oeil avant de se resservir un verre de jus d'orange.
Il n'était pas surpris de la patience dont était dotée la douce femme blonde, elle avait connu le Guillaume fêtard et il fallait avouer qu'il avait toujours été très sérieux dans sa relation avec elle.
-Au fait Aurélien, tu connais mon amie Mia?
-Mia? La rousse de cet été?
-Non, Mia Cordeau.
-Non, mais Guillaume m'a fait venir en me disant qu'il voulait me présenter une amie à toi, c'est d'elle dont il parlait?
- Oui, à vrai dire, c'est moi qui voudrais te la présenter, je ne compte pas vous pousser dans les bras l'un de l'autre, je pense juste que vous trouverez beaucoup de sujets communs, et elle a une personnalité intéressante qui ressemble un peu à la tienne.
-Du style qui ne fout rien et qui se nourrit exclusivement de nouilles?
- Mais non, riait-elle, du style très ouverte, calme, et passionnée de musique.
-Cool! Mais tu sais, j'suis pas très doué pour parler aux gens que je connais pas, alors si c'est une fille...
-Oh, je t'en prie Aurélien, tu n'as plus dix-huit ans, tu vas t'en sortir non?

Elle ne lui laissait pas le temps de répondre qu'elle attrapait sa manche pour se diriger vers deux filles qui discuter debout près d'une plante verte.
-Eh Mia, je te présente Aurélien, le meilleur ami de Guillaume.
-Bonsoir.

Ils prononçaient ce mot en même temps avant de se figer.
Il était déconnecté de la réalité, il avait l'impression que ce qu'il attendait depuis longtemps lui tombait dessus, et c'était bien plus qu'une impression, juste les faits.
Maura et son amie étaient partis pour les laisser tous les deux.
-Et bien, le monde est petit on dirait.
- Je ne savais pas que tu connaissais Maura.
- On était amies à la fac, on s'est perdues de vue et on s'est retrouvées il y a trois ans, quand j'ai emménagé ici, et toi, tu es le meilleur ami de son copain, c'est ça?
-C'est ça, on se connaît depuis vingt ans, du coup je connais très bien Mau, et j'ai emménagé ici il y a quelques mois pour changer d'horizon, puis ça me rapprochait d'eux, ils me manquaient, et comme je vis seul, ça me permet de me sortir un peu, comme ce soir par exemple.
-Haha, oui, toi tu dois plutôt être du genre à te lever pour boire un café sur ton balcon à sept heures du mat' pour regarder les gens passer, avait-elle plaisanter.
-Eh c'est faux! Il n'y a que toi que je regarde passer!

C'était à cet instant qu'il perdait confiance en lui, le rouge lui montait aux joues, et il n'osait plus la regarder.
-C'est très flatteur, et ça me fait plaisir de te voir tous les matins, puis j'suis contente que tu sois là, ça aurait été dommage qu'on se voit tous les jours sans jamais s'adresser la parole.
- Oui, tu, tu as raison.
-Ça te dirait de boire un verre? Et qu'on apprenne à se connaître par la même occasion?

Un sourire comme seule réponse, et ils se retrouvaient à discuter toute la soirée.
Il y a des rencontres qu'on ne fait pas par hasard.

À suivre.

OS [orelsan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant