entre les draps

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La porte de la chambre d'Aurélien grinçait, mais ça n'avait pas l'air de le troubler, le parquet du couloir grinçait aussi mais il était remplacé par une douce moquette couleur crème dans la chambre.
Elle rentra et referma la porte derrière elle. Les volets étaient ouverts sur la nuit noire, blessée par les lumières de la ville, sa lampe de chevet était allumé et la lumière s'écoulait sur les murs blancs et sur sa peau brûlante, tandis qu'elle avançait à tâtons, il se retourna dans son lit, des gouttes de sueur permanent sur son front, pareilles à la rosée.
Il portait uniquement un sous vêtement blanc, qui contrastait avec son léger teint hâlé, il était mince, à peine musclé, n'était pas très grand, mais c'est comme ça qu'elle l'aimait.
Il avait les cheveux raides, ils brillaient, et des reflets clairs apparaissaient sur sa tignasse chatain,
ses lèvres pleines étaient entrouvertes, son souffle chaud s'étalant sur son oreiller. Ses longs cils courbés le rendaient aussi doux qu'un ange, il semblait beau, aussi beau qu'Apollon lui-même. Il semblait vulnérable, tel un enfant.

Elle s'approcha et s'assit au bord du lit, ne le quittant pas du regard. Elle posa soudain sa main sur son bras chaud, il frissonna, elle caressa son bras du bout des doigts, elle effleurait son épaule gauche et remontait jusqu'à son visage, elle passait ses mains sur ses tempes, son front, ses joues, ses lèvres.
Les yeux du garçon s'ouvrirent soudain, et sa respiration se fit plus bruyante,
il posa sa main sur la sienne avant de se redresser. Et il se mordit la lèvre et sentit le rouge lui monter aux joues,
mais avant même qu'elle n'expose un quelconque argument, il pressa ses lèvres contre les siennes. Bientôt, c'est son corps nu qui se pressa contre celui de la jeune fille blonde.
Il nourrissait le feu de la passion à chaque baiser, chaque caresse, la laissant brûler de plaisir et d'amour intense pour lui.
Et c'était l'amour qui la bordait, croyez-en ses yeux et son sourire, croyez-en ses mains dans les cheveux de l'homme au-dessus d'elle, qui redevient garçon quand lui aussi sourit.
Elle voulait tout voir, il voulait lui faire tout ressentir, et elle perdait la raison quand son coeur semblait l'abandonner à l'amour.
Et elle s'endormira en sous-vêtements, le coeur reposé.
Lui se lèvera, et restera éveillé, debout dans la cuisine, jusqu'au petit matin, la tête pleine de questions.

La porte grinçait, mais ça n'avait pas l'air de la troubler.
Il entra laissant la porte ouverte derrière lui, il posa son café sur la table de chevet, sur laquelle était déjà disposée la lampe de chevet, éteinte cette fois-ci.
Le soleil se levait sur les murs blancs qui paraissaient éclatants.
La moquette semblait grisâtre et les draps étaient sur le sol. La jeune femme aux cheveux d'or dormait encore, étendue sur le côté, face à la porte, un bras au dessous de l'oreiller pour maintenir sa tête.
On entendait la télévision, les voitures de la rue à cause de la porte fenêtre du salon ouverte.
Elle se réveilla doucement, la lumière artificiel l'éblouissant.
Ce matin là, elle aura eu la preuve que tout ce qu'on a construit, quelque soit le coeur qu'on puisse y mettre, pourra toujours être détruit en un claquement de doigts.
Et il lui dit qu'elle va devoir partir, que c'était bien, qu'il ne trouverait pas meilleure amie, qu'il lui aura été fidèle pour la nuit.
Et c'est quand soudain, il sourit, qu'elle se sentit brûler, mais dans les flammes de l'enfer, avec ceux qui n'ont su qu'aimer.

OS [orelsan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant