fleur des champs

335 9 8
                                    

Il est charmant, et charmé par la douce fleur des champs qui lui adresse de doux mots d'amour, faisant s'évaporer ses maux d'amours passées.
Elle a une légèreté certaine dans le grain de sa voix qui le fait s'élever au dessus de la terre quand elle parle.
Et il lui répond toujours, en essayant de toucher la corde sensible, juste pour la voir sourire.

Elle a de ses yeux bleus, si bleus qu'il ne les regarde quasiment jamais, sauf lorsque la légèreté de sa voix se transforme en profonde tristesse. Et il ne l'a jamais vraiment touchée, il n'a fait qu'effleurer ses joues remplies de tâches de rousseur.
Mais peu importe, sa poitrine se gonfle de fierté lorsqu'elle vient lui demander s'il est libre aujourd'hui, il est heureux qu'elle veuille le voir.

Il ne peut qu'être comblé lorsqu'elle se met à rire aux éclats, il prend toujours cet air faussement étonné, ce qui la fait rire encore plus, faisant apparaître ses fossettes.
Mais voilà, parfois sa douce semble s'éteindre doucement, parce qu'il n'est pas toujours là, et il fait, sans le vouloir, réapparaître ce sentiment lourd d'abandon, qu'elle voulait taire.

Parfois, il s'en veut parce que la belle semble blessée par les mots qu'il prononce, et sa fierté l'empêche de s'excuser. Parfois il ne comprend plus rien, alors il veut qu'elle disparaisse, pour qu'il puisse recommencer à faire des erreurs, sans blesser quelqu'un d'autre que lui-même.
Mais en vérité, ce serait folie, car il l'aime sûrement.

Des jours ont passé, il est toujours charmant, et toujours charmé par la douce fleur des champs.
Il la croise encore dans les couloirs mais plus aucun de ses regards ne sont pour lui, il le voit bien. Et quelque chose a disparu, maintenant qu'elle ne lui adresse plus la parole.
Et il aimerait qu'elle revienne mais il ne peut pas lui dire, car c'est lui qui lui a demandé de partir.
Elle aussi est condamnée à effleurer son aura entre deux corps, il faudra qu'ils s'y fassent.
Et oui c'est dur, sûrement qu'elle en pleurera mais qu'il ne le verra pas.

Le temps est long, surtout quand il change et qu'elle le voit, sans pouvoir rien dire,
et le temps est assassin, surtout quand elle change et qu'il le voit, sans pouvoir rien tenter pour qu'elle change auprès de lui.

Il s'est passé six mois, il est encore plus charmant et pas moins charmé par la fleur des champs qui semble avoir perdu de son innocence pour prendre un éclat de persévérance.
Et elle a bien changé, il l'a vu, il la voit rire doucement avec deux de ses amis, elle semble posée, sa frange la rend si mignonne, il n'est sûrement pas le seul à le penser, et il espère qu'elle n'a trouvé personne qu'il le lui murmure entre deux baisers.

Il se souvient de ces messages qui font qu'elle a renié son existence bien que lui n'aie fait que faire croître son amour pour elle.
Et il devient courageux, rien que pour ce jour d'été, même avec tous ses amis qui l'entourent comme pour la protéger.

Mais il a réussi à capter ce regard qu'il cherchait depuis si longtemps et maintenant, il ne le lâche plus. Et oui, il est timide, mais elle lui adresse un grand sourire.
Et lui est aux anges, car il en a un devant lui; il sourit si fort, et lorsqu'elle se met à rire, elle touche son bras de sa main,
et il retombe amoureux d'elle, pour la deuxième fois.

OS [orelsan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant