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| ˡᵃ ᶠᵃᶜᵉ ˢᵉᶜʳᵉ̀ᵗᵉ ᵈᵉ ˡᵃ ʰᵃᶤᶰᵉ
c'était idiot de ma part, de croire que je courrai assez vite.
les frères Hoolders et leurs amis, Yann, Conrad, Hindley, me chassaient à coup de hurlements et grandes enjambées dans les rues de la cité. c'était un petit village, mais j'en avais parcouru les moindres recoins pendant toute ma jeunesse, je connaissais toutes ses ruelles, tout ses secrets, rien d'elle ne pouvait m'échapper.
je sautais un muret, trébuchais presque dans un escalier, bousculais un serveur sur la terrasse d'une brasserie, oubliais de m'excuser, et même sans réussir à reprendre mon souffle je continuais de balancer mes jambes le long des routes baignées de soleil.
finalement, nous finissions par nous éloigner du centre du village, nous étions seuls. on courra encore quelque rues, puis, sentant que je ne tiendrais plus très longtemps, je voulus les semer en fonçant vers la forêt toute près.
mes jambes commençaient à brûler et j'avais l'impression que mon cœur allait tomber jusqu'à mes chevilles.
je tentais malgré tout de garder le rythme, pourtant, j'entendais leurs voix et leur pas se rapprocher de moi, et plus ils semblaient proche, plus la peur me faisait ralentir.
nous sortions des bois, et notre course poursuite se poursuivie sur les terres du vieux McHoghan.
je crois que eux comme moi espéraient qu'il ne nous remarque pas. il était raconté qu'il faisait peur à en mourir sur place, et enfants comme adultes, personne ne voulait réveiller sa colère, surtout pas en piétinant ses champs de blé.
enfin, il fallu que la balance penche d'un côté, et ce ne fut pas en ma faveur. je me souviens encore des désagréables sensations de défaite, de peur, et de honte qui se mélangeaient dans mon sang quand mon pied s'est pris dans je ne sais quoi pour que je m'écrase au sol dans la seconde qui suivit.
je me souviens de moi reculant, le dos sal, les fesses dans la terre, les mains égratignées par ma chute, des hautes plantations de blé autour de moi, et de eux qui paraissaient si heureux de pouvoir enfin reprendre leur souffle.
j'ai le souvenir qu'ils n'aient même pas pu faire trois pas vers moi avant qu'une voix grave et absolument magnifique ne retentisse près de nous.
