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| ᵖʳᶤᶰᵗᵉᵐᵖˢ ᵈᵉ ᵖʳᵉᵐᶤᵉʳˢ ᵐᵒᵗˢ
je ne le revis qu'une semaine plus tard, après l'incident du cerf et de nos regards emmêlés.
la neige avait lentement coulé en réseaux d'eau qui s'éffilaient contre les trottoirs sous les rayons du soleil qui réussissaient à percer les nuages pour s'infiltrer dans les petites rues de notre village en éveil.
pour fêter l'arrivée du printemps, jeunes et vieux se retrouvaient autour de la fontaine qui symbolisait le cœur battant de notre petit monde heureux à nous, habitants de l'Ohihio.
les plus âgés étaient installés sur les terrasses de brasserie, et regardaient leurs descendances s'amuser. les enfants s'éclaboussaient de l'eau claire qui coulait en cascade. les adolescents jetaient des pièces de monnaie dans le fond de la fontaine en rêvant de plaisir et les adultes riaient entre eux, boissons en mains. puis nous, coincés entre adolescence et maturité, sans vraiment appartenir à une catégorie en particulier, nous étions en petits groupes, posés sur des chaises en plastique qui grinçaient à chacuns de nos mouvements.
arriva beaucoup trop vite l'instant de nos retrouvailles. alors que Lindsey et George nous racontaient leur week-end de vacance à la capitale je souris à Mathilde qui me le rendit d'un rictus timide lié à une fossette adorable puis je portai ma bière à mes lèvres en détournant le regard vers mes parents qui se tenaient par le bras.
je vis à cet instant, le voleur de mon banc qui arrivait sur la place, les mains dans les poche. il se dirigeait vers le buffet, serrait la main du maire Hoolders -le père des frèresHoolders- puis de sa femme, en poursuivant par mes parents, en offrant à tous de magnifiques sourires.
je me suis excusé auprès de mes amis, me suis levé, ai lancé un regard moqueur à Conrad et Hindley qui me regardaient avec toujours autant de haine depuis ce jour dans les champs de McHoghan et me dirigeai vers lui qui discutait maintenant avec mes parents tout en me lançant de peu discrets coups d'œil.
_taehyung ! justement c'est bien que tu sois là ! voici victor McHoghan, le fils de monsieur McHoghan, tu sais l'homme qui vit dans la ferm-
_je sais qui est monsieur McHoghan papa.
victor m'a sourit en tendant sa main vers moi, j'ai fixé un moment ses doigts et sa paume qui appellaient mon touché avant de plonger mes yeux dans les siens en venant serrer sa main contre la mienne.
_victor travail au centre d'archéologie de l'Orlende. il nous expliquait que son travail lui permettait la belle vie, il a de bons revenus et vit de ce qu'il aime !
_je ne veux pas être archéologue papa.
mon père a souris à victor, l'air gêné, en venant poser une main sur mon épaule et ma mère l'a interpellé à ce moment même ; ❝chéri ! viens voir s'il te plait !❞. il s'est excusé auprès de victor et s'est éloigné.
ce dernier a posé une main sur la table du buffet pour s'y tenir, tout en continuant de me regarder avec ce fin sourire aux lèvres. j'ai porté ma main à ma bouche et j'ai volé quelque gorgées de son liquide à ma bouteille d'alcool, buvant en collant mes lèvres roses au goulot humide.
_alors... tu ne veux pas être archéologue ? pourquoi ça ?
c'était la deuxième fois qu'il m'adressais directement la parole, je me rappelle encore aujourd'hui du frisson qui a parcouru mon échine alors que je fermai inconsciemment les yeux pour apprécier son timbre.
_c'est pas quelque chose qui m'intéresse. mais mon père veut absolument que j'ai un métier incroyable avec une vie d'argent et d'affaires.
_comme beaucoup de pères.
j'ai simplement acquiescé, je ne voulais pas répondre, je ne voulais pas briser ce silence d'or qui nous avait enveloppé entre ses ailes de chaleur printanière.
