Comment on en est arrivé là...

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-"Réveillez vous les Ricains nous bombardent !"
Ce fut sur ces mots que la journée de Étienne Ranbo commença.
-"Que ce passe t-il, répliqua ce dernier d'un air lasse, encore une attaque aérienne ?
-Tu n'as pas l'air d'avoir entendus l'alarme, cria le commandant d'un air crispé, deux bombardiers américains ont étés vus dans le 19em arrondissement ! On parle déjà d'une quinzaine de morts !
-Quel surprise d'habitude c'est les Russes qui nous lâchent leurs Tsar Bombas, articula Étienne d'un air surpris et ironique à la fois, ou sont passés nos amis communistes ?
-Ce n'est pas drôle espèce de petit con !
Le commandant avait du prendre le côté sarcastique beaucoup trop à cœur...
-Et tu n'as rien suivi de l'actualité de ces derniers temps ! Tu devrais savoir que les Russes sont en train de mettre une partie de leurs armées dans le projet d'invasion de l'Asie Central. La Mongolie est déjà prise, et ils s'attaquent maintenants au Kazakhstan !"
Étienne ne répondit pas...
Peut être parce qu'il n'y avait rien à répondre.

Du haut de ses vingt-trois ans, il en avait vu des choses.
Il n'était pas né lors du début de la guerre mais il s'en souvenait très bien d'une partie malgré tout.
Une guerre qui, d'après ses souvenirs, était allé vite.
Trop vite.
Mais revenons 30 ans en arrière.
Tout avait commencé si brutalement.

Donald Trump, le président américain d'alors, avait fini par déclarer la guerre à la Corée du Nord, après des années de provocations.
La Chine, alors en conflit ouvert avec le pays de l'oncle Sam (sur de soi-disantes questions commerciales) et grand ami de la Corée du Nord, avait elle aussi déclaré la guerre aux États-Unis.
Ces derniers furent rejoins par les Russes, qui demandèrent aux pays membres de L'union européenne de les aider dans leur guerre.
Le parlement européen, à la quasi-unanimité, vota pour que l'Europe reste neutre, ce qui avait rendu Trump (qui de base détestait l'Europe a l'exeption de deux ou trois pays d'extrême droite) furieux.
Dans la foulée, il déclarait la guerre aux pays membres et...

-"He Rambo sort de ton état second t'es limite sur un champ de bataille !"
Étienne ouvrit les yeux immédiatement.
Il détestait qu'on l'appelle "Rambo".
Sa colère se dégonfla soudainement à la vue de la personne l'ayant abordé.
Il avait la même tunique militaire vert caqui, à l'exception qu'un drapeau Belge était peint sur son casque.
- "Philippe c'est toi ! Tu devrais savoir que je n'aime pas me faire appeler Rambo, lui dit - il en se levant pour lui faire une accolade, mais ça fait plaisir de te voir.
- Moi de même, répliqua un Philippe visiblement amusé par cette réaction, mais on aura le temps de faire causette plus tard...l' US Army n'attend pas ! "

Les deux compères traversèrent les rues de Paris.
Tout était en ruine.
Des morceaux d'immeubles étaient au sol, les routes pleines de trous d'obus, les carcasses de voitures calcinées,...
Mais ce qui toujours provoquait un petit pincement au cœur d'Étienne, c'était la tour Effeil.
Un avion s'était écrasé au 3em étage du monument 1 mois plus tôt, faisant s'écrouler les deux derniers étages.
Tout le budget de l'état étant investie dans les armes, la tour ne risquait pas d'être reconstruit avant quelques temps....

Quand Philippe lui cria : "À ras terre un avion !", le sortant de sa pensée.
Ils se couchèrent au sol.
Son ami ne s'était pas trompé. Un avion américain survolait le ciel de Paris, sans sembler s'inquiéter des défenses aériennes de la capital.
Il eu tort.
Étienne entendit une détonation et regarda dans le ciel.
Une énorme boule de feu fonçait vers le sol, en direction d'un immeuble.
Quand soudain, une seconde intonation, bien plus puissante, retentit au bout de la rue.
Les deux hommes foncèrent en direction de la carcasse de l'appareil calciné.
-"Étienne regarde..."
Il leva de nouveaux les yeux vers le ciel, et vit un parachutiste, probablement le pilote, descendre du ciel tel un ange.
Quand ce dernier arriva sur terre, Philippe s'approcha de lui l'arme à la main, et commença la conversation.
-"Put your hands up son of bitch !, cria t-il d'une manière autoritaire quelque peu comique, where do you come from ?!
- Mexico! , répondit le pilote en begayant, I...
- Shut up, répéta Philippe avant de se tourner vers Étienne d'un air surpris, tu étais au courant que les Ricains embauchent des mexicains dans leur armée ?
- Tu ne le savais pas ?, lui rétorqua Étienne, ça va bientôt faire 22 ans que les USA ont envahis le Mexique et le Canada.
- J'étais au courant espèce de gland, mais comment se fait-il qu'ils acceptent de servir dans l'armée ennemie ?!
- Tu n'as qu'à lui demander, répéta Étienne, mais il est vrai que c'est étrange...
Ce dernier tourna alors la tête et s'aperçu que le Mexicain avait disparu.
Philippe ! , cria t-il paniqué, le pilote s'est barré !
- Merde !, cria ce dernier en chargeant son arme, il est passé ou ce tacos !
- Il est là au bout de la rue, on va le perdre si on fait rien !
- Pas de soucis j'en fait mon affaire.
Il pointa son arme devant lui, se concentra, et tira.
"BAM, BAM, BAM !"
Les tirs firent mouches.
Le mexicain, pourtant à une trentaine de mètres, s'effondra en avant.
Ils s'approchèrent du corps, ou s'était formé autour de lui une flaque de sang.

-"Qu'est ce que c'est que ce bordel !, cria alors derrière eux le colonel rouge de colère, qu'est ce qui vous a autorisé à le tuer on aurait pu le passer à l'interrogatoire !
-Désolé mon colonel, rétorqua Philippe, ce fut un réflexe et je...
-Je m'en fou que ce soit un réflexe ou pas ! Ranbo, Verdieu, cassez vous de la ! J'en parlerais au supérieur !"

Les deux hommes se baladèrent alors dans les rues de Paris, cherchant un lieu pour dormir.
L'armée était un peu livré à elle même. Partout dans les rues des camions militaires bondés ou les soldats dormaient...et même pour les plus malchanceux, le trottoir pouvait parfois devenir leur lit.
Ils arrivèrent au camp de leur division, sur les Champs-Élysées.
Phillipe alla jeter un coup d'œil, puis revint quelques minutes plus tard d'un air dégouté.
-"Bon bha Étienne je t'annonce qu'il va nous falloir dormir par terre...les camions sont pleins.
Ça ne dérangeait pas Étienne au contraire.
Il n'aimait pas dormir dans ces camions ou l'odeur de la sueur se mêlait à celle du sang.
Et puis ces camions étaient étroits.
-Dans ce cas, proposa ce dernier, on pourrait dormir sous l'Arc de Triomphe...on y sera au sec et autant en profiter tant qu'il n'est pas détruit..."

Ils s'approchèrent de l'arc, ou à côté du quel gisait un char en partie détruit.
Ils posèrent leurs sac.
Philippe alla chercher du bois, et quand il revint sorti un petit briquet de sa poche.
Puis, il s'approcha de la tombe du soldat inconnu. Cette dernière n'était plus entretenue depuis des lustres déjà.
Le Belge mit la buche sur le trou normalement destiné à la flamme, et l'alluma.
-"C'est un peu une manière de lui rendre hommage, dit il en regardant Étienne avec un sourire.
Étienne sourit aussi.
Philippe était son meilleur ami et, d'un certain point de vu son collège de travail.
Ils s'étaient rencontrés quelques années plus tôt au service de recrutement de l'armée européenne.
Il vivait à Bruges et avait tout plaqué pour "sauver le monde du chaos" selon ses propres mots.
Depuis, ils ne s'étaient plus quittés, participants à toutes leurs opérations militaires ensemble.
Philippe était Belge mais avait obtenu la nationalité française à l'âge de 20 ans. Il ne reniait cependant cependant pas ses origines, et arborait fièrement un drapeau belge peint à la main sur son casque.

Quand le feu fut allumé, les deux compères se réunirent autour de ce dernier, et commencèrent la discussion, quand à un moment Philippe commença à parler de la situation en Afrique :
- "Tu es au courant Étienne ?, demanda t-il d'un air sombre, le Zimbabwe a été totalement envahi par une branche d'Al-Quaida...la capital es tombé avant-hier.
-Ils ne s'arrêtent pas...dire qu'il ne reste que 4 ou 5 pays d'Afrique à ne pas avoir étés pris".
L'Afrique était peut être le continent le plus en crise.
L'ONU ayant disparu et les Americains, les Russes et les Européens s'étant retirés, aucunes armées ne protégeaient plus l'Afrique.
Les groupes terroristes commençaient alors à se multiplier.
Les coups d'état aussi, de plus en plus de pays passants sous la coupe d'un groupe terroriste islamiste, le plus important étant Al-Quaida qui contrôlait plus de 7 pays du continents.
Dans le meilleur des cas, les pays étaient contrôlés par des dictateurs assoiffé d'argent et de pouvoir, n'hésitant pas à envahir aussi les pays voisins.
Pour résumer, la violence, la famine et la corruption étaient les nouveaux maîtres des lieux.
-Je suis désolé Philippe mais je suis exténué je vais me coucher.
-Bonne nuit soldat Rambo.
Étienne était trop fatigué pour contester.
Avant de partir dans le pays des rêves il leva les yeux au ciel et se posa cette question : pourra t-il un jour regarder le ciel sans avoir peur de voir un missile lui tomber dessus ?

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