Danse avec moi

Chapitre II - Une vie de star

(Point de vue de Gabriel)

Quinze heures. Je commence juste à émerger de la soirée d'hier. Le concert était hallucinant quasiment vingt mille personnes, dont les hormones étaient en ébullition, hurlaient nos noms. C'était une pure folie. Il faut dire que depuis deux ans, j'avais une vie de rêve.

Nous avions monté un super groupe avec les copains du lycée et un soir en nous produisant dans un bar, un producteur nous avait repérés.

Depuis ce jour, nous avons cartonnés ; on enchaînait les disques, les concerts et les plateaux télé. Notre premier album s'était vendu à près de 40 millions d'exemplaires. Autant dire que personne ne s'attendait à un tel succès planétaire. Résultats, on nous ouvrait les portes partout. Nos tournées faisaient le tour du monde et nous avions des fans dans le monde entier.

Petit bonus pour moi, en étant leader du groupe, je pouvais sortir avec n'importe quel canon dès que l'occasion se présentait. Bref, tout nous réussit et je croise les doigts pour que ça continue car on dit souvent que les carrières des chanteurs ne tiennent qu'à un fil.

« - Allez debout, les feignasses, on ne va pas passer notre vie à dormir » nous hurle tout à coup Matthews.

Lui, c'est le plus gentil de la bande. Les filles le décrivent toujours comme le timide et le rêveur. On a tous un caractère différent et c'est cette image qu'on exploite un maximum pour ramener le plus de filles vers nous et faire vendre. Moi, je joue plutôt le con un peu rebelle qui s'en fou de tout et fait n'importe quoi. Plus vous êtes détachés et plus elles sont folles de vous.

Matthews, c'est aussi le plus raisonnable du groupe. C'est simple je ne l'ai jamais vu hausser la voix ou se disputer avec personne. Il a ce petit côté émotif qui séduit n'importe quelle femme.

Après on a Richard, le blondinet de la troupe. C'est le clown de service. Toujours le mot pour rire. Quand l'un de nous fait un coup de blues ou que l'une de nos fans tombe dans les pommes, car ça, ça arrive souvent, il est là pour nous sortir une blague et remonter le moral de tout le monde. Il a aussi un petit côté papa de temps en temps, ça doit être le fait qu'il est grandi avec deux sœurs.

Il est toujours très attentif aux autres. Ah oui, j'allais oublier, Richard est gay.

Comment fait-on pour gérer ce genre de chose dans un « boys band » comme le nôtre me direz-vous ? C'est très simple, il est notre ami avant tout et nous nous devons de respecter ces choix, ces envies et surtout ces orientations sexuelles. On est quand même au Vingt et unième siècle, qui se soucie encore de ces choses-là ?

Son père apparemment qui a très mal pris la chose quand il lui a annoncé. Il était furieux et la chasser de la maison quand il lui a expliqué qu'il partait en tournée avec trois autres gars, ça a alors été trop pour lui.

Nous nous contentons seulement de le soutenir et d'être présent pour lui. C'est ce que nous faisons les uns pour les autres. C'est même la règle numéro un chez nous : toujours protéger les membres de son groupe. Du coup, il arrive à attirer une grande audience masculine lors de nos concerts, encore un avantage pour nous.

« - Gab, lèves-toi, j'ai téléphoné au copain d'un copain et ce soir, il nous fait rentrer en boite ! On va pouvoir se faire encore plus de nanas ! » Me lance comme ça notre quatrième acolyte.

« - Caleb, t'es sur que c'est un plan sur ? Parce que le copain d'un copain, ça me semble un peu foireux comme truc. En plus je te rappelle qu'on est des célébrités alors pas besoin de quelqu'un pour nous faire entrer quelque part ou pour chopper des nanas !»