5_Inhabituel

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Le rouquin suait à grosses gouttes en gémissant, il fallait qu'il y arrive, sinon les bouches géantes continueraient le poursuivre en chantant cette phrase immonde et abjecte. Cette phrase... Il ne voulait que la fuir, l'enterrer aussi profondément qu'il le pouvait, la semer mais les bouche revenaient, indéfiniment, rieuses, lui hurlant cette pseudo-vérité, ce mensonge horrible qu'il ne voulait pas et ne pouvais pas entendre. Sans trop savoir comment il avait réussit à se retrouver là, il poussa la porte de la tour d'astronomie et les voix cessèrent brutalement, comme si les bouches avaient finalement disparue. A la place il ne vit qu'une pâle figure au clair de lune, drapée de voiles blancs, les cheveux volant légèrement au vent et surtout debout sur le muret qui servait de barrière. Cette silhouette qu'il connaissait si bien se retourna finalement face à lui, avec une sorte de sourire satisfait, ses yeux lui envoyèrent un regard qui le brula, qu'il ne pourrait oublier, jamais.

- Je ne dois pas tuer mes parents, dit alors Hermione dans un murmure donnant ainsi raison aux voix qui l'avaient poursuivit, avant de basculer dans le vide, les bras écartés.

Fred eut beau s'élancer pour la rattraper, il ne pu que se débattre dans ses draps et se réveilla en sursaut dans son lit, l'image de la main de Hermione gravée dans son esprit, une cicatrice dénuée de sens et mensongère : je ne dois pas tuer mes parents.

Comment Hermione pouvait-elle croire cela ? Ca le dépassait, l'obsédait, les jours passaient mais il restait bloqué dans une boucle, revivait cette soirée épouvantable et gardait éternellement cette phrase en tête, du matin au soir. Oh bien sûr, c'était dans son caractère de ne rien laisser paraître en public—ou du moins d'essayer—et il se comportait, une fois sortit de son dortoir, comme si rien ne le perturbait mais un mal croissant était apparu en lui. Il n'arrivait plus à soutenir le regard de Hermione, et l'évitait presque. Pas parce que la jeune fille le dégoutée, loin de là, mais parce que le simple fait de penser à cette phrase, cette phrase qu'elle prenait pour la plus grande des vérités le mettait dans une colère noire, une rage folle le rendant hors de contrôle. Enfaite, quand il s'agissait de Hermione Fred n'avait l'impression de ne pas contrôler grand chose tout court, tout se mélangeait dans sa tête sans qu'il ne parvienne à démêler correctement le fil de ses pensés, les sensations que son corps ressentait. C'était sûrement parce qu'il souhaitait la protéger mais sans vraiment savoir comment faire, comme il voulait protéger Ginny. Ca ne pouvait être que cela de toutes façons, sinon il serait incapable d'expliquer ce qu'il éprouvait correctement, rationnellement. Ca ne pouvait décemment pas être autre chose !

Dépité, Fred se redressa dans son lit en prenant sa tête entre ses mains, inspirant un bon coup. Au moins son cauchemar ne l'avait pas réveillé trop tôt pour une fois.

- Encore un cauchemar, Freddie ? demanda la voix endormie de son jumeau.

Le garçon tourna vivement les yeux vers la droite et observa son double encore enroulé dans sa couverture, prêt à se rendormir. George se redressa un peu et appuya nonchalamment sa tête sur sa main et le fixa avec un petit sourire.

- Tu as encore rêvé de Hermione, c'est ça ? le railla-t-il une pointe de malice dans le regard.

Seul un grognement lui répondit alors qu'il observait son jumeau enfiler quelques habits en soupirant, l'air quelque peu morose. C'était sans compter sur Lee, qui déboula pile à ce moment précis dans leur chambre, fraichement prêt, du dentifrice résidant encore à la commissure droite de ses lèvres. Leur meilleur ami lui jeta un regard de connivence puis s'approcha de Fred avec un rictus moqueur.

- Alors Fred, comment était Hermione cette nuit ? Tu sais qu'elle sera là, à Pré-au-Lard ? Ce serait peut-être l'occasion de lui parler, continua-t-il affichant une mine suggestive.

Hominum revelioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant