10_Confidences pour confidences

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Fred crû que son coeur allait finir par exploser à force de tambouriner dans sa poitrine, et il le sentait tellement battre à ses tempes qu'il ne parvenait même plus à entendre ses pensées, pour le peu qu'elles puissent être cohérentes. Ca n'avait pas duré longtemps, à peine l'affaire de deux ou trois secondes et ce fut tout de même les secondes les plus longues de sa vie. Il ne réalisait pas encore vraiment la scène qui venait de se jouer mais se la repassait pourtant déjà en boucle dans sa tête. Encore et encore.

Merlin, était-ce seulement arrivé ? S'était-il contenté de rêver complètement éveillé ? Oh si seulement cela pouvait être réel !

Evidemment, il lui était déjà arrivé d'imaginer cet instant, de le fantasmer, souvent et à chaque fois, c'était à lui de faire le premier pas, sûrement parce qu'il ne pensait pas une seconde pouvoir plaire à la jeune fille. Il n'aurait jamais crut que Hermione puisse un jour l'embrasser de son plein gré, c'était une idée lointaine, irréalisable... Encore une fois, retour en arrière. A nouveau, il sentit la légère pression douce qu'avaient exercées les lèvres charnues de la brune sur les siennes, puis le goût sucré qu'elles y avaient laissé.

Encore et encore.

Son coeur continuait à battre toujours plus fort.

Ca c'était passé, juste là, il y a à peine une minute. Ce n'était pas un rêve.

C'était vraiment arrivé.

Un sourire béat naquit sur son visage et il entreprit de quitter le salon, à mi-chemin entre la rêverie douce et l'effervescence. Le trajet jusqu'à la chambre qu'il partageait avec George, dans cet état, lui sembla durer moins d'une seconde. D'humeur joyeuse et se croyant discret, il pensa à surprendre son frère mais l'énervement qui le parcourrait tout entier l'avait rendu si bruyant que son double ne prit même pas la peine de se retourner en entendant la porte claquer dans un grincement sinistre. Et puis même, n'avait pas qui voulait George Weasley !

- Toi, tu as un problème, se contenta-t-il d'énoncer sans se déconcentrer des parchemins qu'il relisait, les yeux meurtris de fatigue mais incapable de les fermer.

En d'autres circonstances, le garçon aurait peut être pu se vexer, s'outrager du fait que son frère l'ait entendu ou de ses insinuations, ça aurait été le point de départ d'une autre blague mémorable, comme toutes leurs autres plaisanteries. Mais pas aujourd'hui. Pas maintenant, après ce qu'il s'était passé. De toutes manières, il aurait beau essayer, il était, visiblement, tout bonnement incapable de faire la moindre farce. Il devait se reprendre ! Par Merlin, il n'était plus un adolescent en pleine poussée d'hormones ! Et le sort devait s'acharner contre lui car plus il s'évertuait à se calmer, lui et les battements frénétiques de son coeur, plus il sentait monter en lui l'excitation d'une joie pure.

Il sauta à pied joint sur le lit où son double était avachit et dit d'une voix plus posé qu'il ne pensait, presque dans un chuchotement :

- Hermione m'a embrassé.

La mine du crayon à papier—découverte moldu qu'ils avaient faites, son frère et lui, grâce à Hermione tout justement—se brisa alors que George était entrain d'annoter l'une de leurs brillantes créations. Il se retourna en hoquetant de surprise.

- Tu as quoi ?! s'étrangla-t-il.

- Ah non ! Moi rien du tout. Hermione m'a embrassé, répéta-t-il fièrement en détachant chaque mot, attendant la réaction de son frère.

George resta septique, haussant un sourcil analysant lentement les paroles de son jumeau alors qu'un sourire se re-dessinait sur sa figure.

- Si c'est une blague, Gred, saches que c'est la plus mauvaise que tu aies faites.

Hominum revelioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant