Chapitre 12

7 0 0
                                    

Whitney et moi avancions sur la piste des glands. Ceux-ci étant bien disposés et formant une ligne parfaitement droite. Whitney se tenait fort à mon bras, mais semblait horriblement fatiguée. Ses membres tremblotaient et elle titubait. Et ses yeux se fermaient quelque peu jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle s'endormait et criait des petits "Je suis réveillée !!". Quand enfin elle s'effondra de sommeil, il faisait sombre. Le jour s'était levé dans mon rêve et s'était couché. Une première. Dans la Prairie, il a toujours fait nuit. Seule la Serrure et quelques lampadaires illuminait mon rêve. Nous nous étions arrêtés devant une rivière étonnamment brillante. Presque dorée. Whitney s'endormit tellement vite que je ne l'aurai cru possible. Comment pouvait-t-elle rêver dans un rêve ?

Je me couche à mon tour, les yeux rivés vers la rivière. Elle émettait des petits bruits d'écoulements d'eau très agréables. Si relaxants. Ils me faisaient penser à des voix. De belles voix qui chantent, des voix de femmes. Mais ce n'était pas des femmes, c'était une rivière. Le bruit me berçait. Au moment de fermer les yeux, je cru apercevoir une femme aux cheveux bleu ciel, la brosse à la main, les cheveux dans l'autre.

Le lendemain matin, Whitney n'était plus là. Je commençais à paniquer, quand enfin je l'aperçu, assise au bord de l'eau, causant dans le vide. Non, elle parlait à quelqu'un. Une femme aux cheveux bleus était assise à côté d'elle, brossant ses longues mèches ondulées. Elle me rappela quelque chose.

Whitney me fit de grands signes pour que je m'approche. Ce que je fis immédiatement. Mon regard est tout de même intrigué vers la jeune femme assise à côté d'elle.

Je me poste en face d'elle, et la fille aux cheveux bleus affiche une mine impassible. Elle continue à brosser ses cheveux silencieusement. J'ai l'impression de voir de minuscules fils d'or s'échapper de ceux-ci.

- Alors bien dormi ? Me demande Whitney en souriant.
- Oui, et toi ? Dis-je en ne décollant pas mes yeux de la tignasse ciel de la jeune fille.
- Naos, je te présente Zonna. Zonna, voici Naos.
Zonna répondit par un bref signe de tête. J'étais toujours obnubilé par ses cheveux qui maintenant, changeait de couleur, que je n'ai même pas réagi. J'avais envie de les caresser...

- Hé Ho, Naos ! Que-ce que tu fais ?

Je secouais la tête. Les mains s'étaient déplacées toutes seules vers la tête de Zonna.

- Oh, ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude, a dit Zonna, indifférente.

- ...Pourquoi vos cheveux sont si...attirants ?

Whitney me foudroya du regard.

- Je suis une Harpe de l'eau. Mes cheveux sont incassables, mais ils ont cette manie d'être obnubilants.
- Une quoi ?
- Une Harpe de l'eau, tu ne sais pas ce que c'est ? Mais qui êtes-vous ?

Elle leva enfin les yeux vers moi et ceux-ci se remplirent de peur. 

- De qui...Oh, excusez-moi majesté !

Elle se leva et s'inclina devant moi. J'échangeais un regard avec Whitney, qui haussa les épaules.

- Pourquoi m'appelez vous "Majesté" ?

- Vous êtes le fils d'un des Trois Primordiaux...Mais enfin, d'où venez vous ? Demanda-t-elle poliment mais quand même avec une pointe agacement.

- Le fils de qui ? Je suis le fils de Torrie Fostergald et de personne d'autre. Enfin si, mon père, mais je ne le connais pas.

- C'est si rare de voir des gens comme vous dans ces contrées ! Vous êtes surement un nouveau ! dit-elle précipitamment. Je dois vous emmener chez le Maître !

Elle lâcha sa brosse dans la rivière ou celle-ci se transforma en un petit poisson. Elle se leva et une trainée d'eau coula sur sa robe bleue transparente. Elle m'empoigna la main et je fus si surpris que je faillis tomber. Whitney a fini par nous suivre en courant. Zonna traversa toute le forêt, et ses pieds ne paraissaient même pas s'empêtrer dans sa robe. Ils passaient à travers cette dernière. Quand nous sortîmes de la forêt, un immense château qui semblait avoir été travaillé dans les nuages nous fit face. Des colonnes grecques s'alignaient dans l'entrée du manoir. Puis, flashback, je me suis rappelée qu'au début, on suivait le chemin de Pline ! Je tournis la tête dans tout les sens, et je vis un gland, puis deux, puis des dizaines qui suivaient notre piste.

- Où nous emmenez-vous ?! Criais-je a Zonna.
- Vers le Maître.

Et elle continua sa course folle, avec Whitney qui sprintait derrière nous. Quand enfin nous arrivâmes au château, Zonna me lâcha la main, sans une pointe d'essoufflement sur son visage. Elle joignit ses mains et se prosterna devant les colones, et m'invite moi et Face de Rêve a faire de même. Nous sommes entrés dans l'immense manoir, décoré d'une immense porte en verre. Zonna poussa la porte et nous incita à rentrer. En pièce principale, tout étaient d'un blanc nacré illuminé, un immense lustre diamanté éclairait la pièce et, sur le plafond, se dessinait des dizaines de dessins magnifiques, je les observais quelques secondes, et je m'aperçu que l'on me voyait, faisant face à un trône, où reposait un homme, au côtés de Whitney et Zonna, dans la pièce immaculée. C'était le présent. Cette fresque nous représentait. Je redescendit alors la tête vers le trône, ou je vis bel et bien un homme, immense, vêtu d'une longue toge nacrée blanche.

Celui-ci lisait un livre intitulé « Les 10 bonnes raisons d'être un dieu ». Zonna se racla la gorge, et le géant leva les yeux. Ils se posèrent d'abord sur Zonna, puis sur moi. Et ils s'ouvrirent aussi gros que des citrons. Au moment même où il me regarda j'avais ressenti une petite décharge dans mon ventre. Le géant lâcha son livre qui se dissipa dans le livre et se leva de son trône. Il marcha d'un pas décidé vers moi, me fixant toujours. J'ai remarquais que plus il avançait, plus il rapetissait, se trouvant bientôt à la taille d'un homme normal, c'est a dire, plus grand que moi.

Il me prit dans ses bras si fort, que j'eu du mal à respirer. Whitney regardait avec incompréhension. Zonna ne changea même pas de regard. Elle observait juste avec respect l'homme qui était sur le point de m'étouffer. Quand enfin il relâcha son étreinte, j'ai reculais de quelques pas, tout en affichant une mine désemparée.

Il sourit de toutes ses dents.

- Ah, c'est bien toi ? Mais comment m'as tu trouvé ? Demanda-t-il joyeusement.
- Heu...qui êtes vous ?
- Ben voyons, Naos...je suis ton père !
- Je ne crois pas non...on est dans mon rêve la...
- Dans un rêve ? Moi, dieu des Rêves, je peux t'assurer que non !

La Couleur d'un Rêve - Whitney Pitzergald | En pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant