Chapitre 2

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Après cet incident, on s'est reparlé bien sûr, mais ce n'était pas pareil. Elle rougissait souvent et moi mes joues pâles s'empourpraient dans beaucoup d'occasions. Et puis, on était beaucoup plus mal à l'aise en la présence de l'autre. Je n'avais pas envie d'être amoureux d'elle. Mais je ne connaissais pas ses sentiments.

Et puis ça devait être ridicule quand je m'endormais soudainement dans ses bras. Je venais de me réveiller dans ses bras, quand elle me regarda droit dans les yeux d'un regard tenace et calme.
- Tu as dormi une demi-heure.
- Désolé.
- Ne soit pas désolé. Mais, il y a une question qui me chiffonne depuis quelques temps.
Elle parlait avec une pointe de tristesse dans la voix. Ses yeux semblait horriblement creux.
- Ou-oui ? Articulai-je dans un souffle.
- De...quoi tu rêves ?
Lui parler de mes rêves ? Ils sont si fréquents. C'est difficile et je ne les aiment pas particulièrement. Ils sont la cause de ma maladie.

- Je ne sais pas...
Elle reprit son air lointain que je lui connaissait si bien.
- Tu ne m'en a jamais raconté un seul fragment.
- Ils sont extravagants et inintéressants.
- Tu n'en sais rien, peut-être me plairont-t-ils.
Sa pointe de tristesse avait disparu, et j'avais presque distingué un sourire sur son visage. Elle entortillait ses cheveux dans ses fins doigts. La chaleur de son attitude me poussait à lui raconter.
- Je vais t'en raconter un.
Je lui ai alors conté l'un de mes rêves qui m'a le plus intrigué. Je l'ai nommé Ellipse. Je me trouvais dans un long tunnel sombre, et sur les parois, il y avait des dessins de personnes qui me sont chères. Je ne voyais pas le bout du tunnel. Et il y avait sur le plafond comme une nébuleuse, celle de mon œil. Si je sautais, je pouvais l'effleurer. Elle était douce comme de la neige, mais chaleureuse. Des que je la frôlait, je ressentais quelque chose de nouveau. 

Après avoir touché la nébuleuse, le temps se figea comme lors d'une ellipse. Et le paysage changea. J'étais dans une prairie en plein jour, mais le ciel était encore sous forme de ma nébuleuse. Et devant, il y avait une fille qui courait vers moi, mais son visage était voilé. Je ne pouvais pas reconnaître la personne. Et juste avant que je ne découvre qui c'était, je me réveillais. Et ça a chaque fois que je faisais ce rêve.

La Couleur d'un Rêve - Whitney Pitzergald | En pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant