Je ferme mon ordinateur et me frotte les yeux, cette nuit blanche a été abominable. Et en plus, n’a abouti à rien. J’enfourne le tout dans mon sac avec ce maudit livre noir.
Mon reflet me fait peur à moi-même, d’affreux cernes encerclent mes yeux verts épinards et mes cheveux bruns sont électriques. J’enroule un foulard et descend, le cadran indique huit heures pendant que le jus glisse dans ma gorge.
A l’extérieur, il fait gris et humide. Je remonte mon foulard et marche jusqu’au lycée. Aujourd’hui j’y vais pour chercher des indices, la bibliothèque me sera utile aussi en ce qui concerne ce livre car il n’y a ni d’auteur ni de résumé.
***
« Merry ! »
Je tourne la tête et aperçoit Matt, Paris et Josh. Je leurs fait un « coucou » avant de filer à la bibliothèque. Je m’assois au fond et va dans le rayon documentation policière.
« Les plus grands meurtres irrésolus de l’histoire. »
J’ouvre le livre et le feuillette à la recherche de meurtre similaires. Rien n’y ressemble, jusqu’à ce que je tombe sur un meurtre du XIXème siècle.
« Meurtre de Perris Sherwhood :
Durant la nuit du 13 décembre 1889, Perris Sherwhood un influant aristocrate a été retrouvé dans son labyrinthe de roses le regard figé en horreur avec aucune marque de blessures, les prêtres parlent de démons, le Scotland Yard parle d’arrêt cardiaque. Cependant… Un mystère reste encore intact, Perris poursuivait des recherches sur les phénomènes paranormaux, dans son journal de bord. Il a été retrouvé un mot très intriguant : J’ai découvert leurs points faibles dans ce livre, ils me cherchent. Ils sont plusieurs… Différent mais dans les ténèbres.»
Le claquement de la fenêtre me fit sursauter. Qui était ces « ils » qui les cherchaient tous, à Annie comme à ce Perris ? Ce livre, je suis sûr que c’est celui que j’ai en ma possession. Annie ne me l’a pas passé par simple hasard.
Comme si ce livre n’était pas assez mystérieux, il était verrouillé. Je me persuade que cela n’est pas du paranormal mais à force, je pense qu’il y a quelque chose de louche. Je ramasse mes affaires et me poste devant la gérante des livres.
« Bonjour, est-ce que vous connaissez ce livre ? »
Elle abaisse ses lunettes et inspecte mon livre, le palpe, le retourne, essaie de l’ouvrir sans succès.
« Non, c’est étrange. Où l’avez-vous achetez mademoiselle Castle ? »
« Une… Amie me l’a prêté, merci quand même. »
« Au revoir… Et… Faites attention. » Ajouta-t’elle les sourcils froncés.
Je lui envoie un sourire et sort à la hâte quand…
-BAM
Mon livre tombe au sol, l’homme qui se tient devant moi n’est autre que celui qui était devant l’église. Il a gardé ses cheveux noirs jais, son expression malicieuse et sereine sans compter ses yeux gris fumée. Il me fixe sans rien dire. Mon livre toujours dans sa main, il le regarde et fronce les sourcils comme effrayé.
