Wendy est sur Adam endormi, elle tient un couteau dans ses mains…
Mon cœur jaillit de ma poitrine, je ne sais pas quoi faire. Mes pensées me brouillent et me tiraillent devant un Adam inoffensif. Je ne peux pas le laisser comme ça, j’ai une dette envers lui.
J’attrape lentement un objet de la pièce et m’avance, par chance elle est trop préoccupée à palper ses veines, je l’attrape par la taille et de toute ma force l’éjecte au sol. Elle hurle et son visage se déforme pour redevenir vampire. Son couteau glisse sur mon épaule et un filet de sang chute. Je brandis l’objet et lui donne un coup sec à la tête –qui ne lui fait rien.
Elle me soulève d’une main et m’éjecte au sol. Empoigne son couteau et s’avance vers moi.
« Tu t’es trop mise en travers de ma route. »
Ses yeux brillent à travers le noir, je recule, encore au sol et là… Je souffle de soulagement quand le couteau s’arrête devant moi, stoppé par la main d’Adam. Leurs yeux brillent à travers la pénombre.
« Quitte la chambre. » m’ordonne-t’il.
Le sang coule de sa main, ses ongles sont longs et noirs et des plumes lui ont poussés sur les bras. Je sens sa colère qui me terrifie, je quitte la chambre rapidement. A peine je ferme la porte que des coups retentissent. Je prie pour qu’il n’ait rien, il m’a encore sauvé et je ne sais pas comment je pourrais lui être redevable.
Je ne sais pas quoi faire, j’entends des bruits de coups et de cassures. J’ai peur pour lui. C’est sa copine et malgré tout je ne veux pas qu’il se sente trahi. Elle a essayé de le tuer, pourquoi ?
Je descends dans le salon et m’assoit sur le canapé, je remarque que mon bras me fait souffrir, le sang serpente autour de mon bras et se loge sur mes mains. La porte claque et Jack apparait enfin dans l’encadrement de la porte.
Adam apparait lui aussi, un pistolet à gros calibre argent est pointé Wendy au bord de l’hystérie, elle grogne et hurle en se débattant. A ma vue elle arrive à se détacher et me saute une nouvelle fois dessus, attrape mon bras ensanglanté prête à m’abattre quand quelque chose la projette de l’autre côté.
C’est Jack… Ou presque. Des oreilles de chats lui ont poussés et une queue, des griffes sortent de la naissance de ses phalanges et tranchent l’air. Ses yeux brillent dans le noir comme ceux d’un chat.
Alors Jack n’est pas humain ? ça aurait été trop beau pour être vrai. Mais Jack… Un homme moitié chat. Ça explique son addiction au lait et aux caresses et aussi le fait qu’il aime se mettre sur les genoux de tout le monde.
Mais son côté gentil s’en est allé ce soir, Adam l’agrippe fortement et grogne entre ses dents :
« Tu passeras le bonjour à ton salaud d’Ash, d’accord ? »
A ces mots il enfonce le pied d’une chaise en bois dans le cou de sa « copine ». Son cri perce mes tympans, et avant qu’autre chose ne se produise elle quitte la maison dans un cri de rage suivi de Jack.
Adam soupire enfin, je me recroqueville sur le canapé baigné d’une cascade de craintes. Ses pas retentissent jusqu’à moi, je vois sa masse s’accroupir devant moi.
De sa main plumée aux ongles noirs il passe sa main sur ma joue, c’est presque doux. Ça me réchauffe, j’aimerais qu’il continue de faire glisser ses doigts mais il s’arrête brusquement et range ses mains dans ses poches.
Un silence nous submerge, aussi étouffant que les sentiments qu’il essaie d’exprimer.
« Je t’ai dit de ne pas aller dans ma chambre. » murmure-t-il enfin.
C’est tout ce qu’il trouve à dire. Je ne fais pas durer ma haine et préfère quitter la pièce, il ne comprend rien, il ne se rend compte de rien, il est juste buté sur ses ordres sans se dire que j’ai fait ça pour une chose : Sa vie.
Dans quelques heures je serais avec Paris et je pourrais l’oublier pour 48 heures de bonheur.
Quelque chose se plante dans mon bras écorché et me ramène à lui, oui à ses bras et à son corps dur comme la roche, sculpté dans la même pierre que son cœur. Je sens son souffle sur mes cheveux. Il est derrière moi, grand et imposant. Ses mains sont posées sur mes épaules et me clouent sur place.
« Ton congé… C’est quand ? » Dit-il enfin.
« À partir de sept heures. »
Je le sens mal, il est froid comme un mort, ses mains descendent et broient les miennes puis les relâchent d’un coup. Je me tourne vers lui.
« Fait attention. » ajoute-t-il
Il me contourne et monte les escaliers dans un silence de mort, le soleil finit par repousser la lune et laisse naître le jour. Je monte dans ma chambre et fait ma valise pour le week-end.
**
« Merry ! Enfin le week-end ! »
« Ouais… Enfin comme tu dis. »
« Ça va pas ? » demande Paris inquiète
« Oui t’inquiète pas. J’ai pas beaucoup dormi.»
**
« Ah t’es là Adam, Wendy a fui la ville. » déclare Eve.
« Eve… »
« Oui ? »
« J’ai faim, je suis aux abois. Et si ça continue Merry va y passer.»
A suivre.
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