Chapitre 9

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Ava
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Une fois n'est pas coutume, j'ai pris la décision de m'octroyer un week-end prolongé. L'ambiance au boulot n'étant pas vraiment au beau fixe depuis trois semaines, j'ai décrété qu'il fallait que je prenne un peu mes distances le temps d'une journée supplémentaire pour pouvoir me vider la tête. Honteusement, j'espère aussi que ce vendredi d'absentéisme permettra à Andy de se rendre compte que j'effectue bien plus de tâches qu'il ne semble le penser. Il va se retrouver à devoir superviser seul les prestataires, chose à laquelle je ne pense pas qu'il soit réellement préparé. Ça m'est égal. Aujourd'hui servira d'exemple pour toutes les fois où il lui viendra l'idée de minimiser mon travail.

Lancée à l'assaut du plus grand magasin de Londres, cette grosse journée de shopping en compagnie de Joy va m'être d'une grande aide pour penser à autre chose. Seulement, je ne peux m'empêcher de consulter mon téléphone régulièrement au cas où un message de la part de mon collègue me parviendrait pour confirmer ma théorie.

- Je vais finir par te le confisquer. Me grille une fois de plus ma meilleure amie tandis que nous passons les portes d'une boutique de chaussures.

Je range mon portable à l'intérieur de mon sac, en prenant mes précautions pour que Joy n'en voie pas le contenu, et me fais promettre de ne plus y toucher avant l'heure du déjeuner. Limite plus qu'acceptable, puisqu'il est déjà midi passé.

- Tu fais tout le contraire de ce que tu es censée faire, à savoir te détendre et vider ton compte en banque. Ajoute-t-elle en soulignant le fait que je n'ai encore craqué pour aucun article, alors qu'elle trimballe déjà une flopée de sacs à son bras.

- Oui, tu as raison.

J'arpente les rayons avec un nouveau regard et me prête rapidement aux essayages, pour le plus grand bonheur de Joy qui me conseille et m'apporte les différentes chaussures à enfiler.

- Elles te vont à merveille celles-ci. Pointe mon amie face à la paire d'escarpins que j'ai aux pieds. Voilà, je suis jalouse. Je les veux aussi.

- Prends-les. J'en ai des presque similaires à la maison.

Durant une longue période, acheter des chaussures a été mon plus gros vice ce qui fait que je ne compte même plus le nombre de paires présentes dans mon dressing. Ce vice-là, au moins, n'est jamais décevant. Encore une fois, je n'arrive pas à m'ôter de l'esprit les contrariétés de ma vie sentimentale.

- Si je comprends bien, c'est encore moi qui vais craquer ? Déplore Joy.

Je lui redonne du baume au cœur en sélectionnant des mocassins vernis que j'avais mis de côté.

- On s'est fixé des limites. Elles sont claires, précises et évitent à tout le monde de souffrir.

Le regard de mon amie change soudainement et je crains qu'elle n'ait pas vraiment saisi ce à quoi je faisais réellement allusion.

- Ava... Ça puait l'embrouille à plein nez depuis le départ votre histoire de fesses, tu ne peux plus le nier. Comment veux-tu rationnellement qu'un mec ne veuille pas t'accaparer pour lui tout seul ?

Bouche bée, j'écarquille les yeux pour qu'elle comprenne qu'elle se plante de sujet.

- Euh, je voulais parler des chaussures...

Joy explose littéralement de rire au milieu du rayon.

- Oh merde ! Désolé, je pensais que tu revenais encore sur ton histoire avec Andy.

Je l'accompagne dans son hilarité contagieuse.

- Arrête de qualifier notre relation d'histoire. Il n'y en a pas.

YOURS. // Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant