YOURS. // Tome 4

Chapitre 12

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Ava
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Un bruit sourd me sort de mon sommeil. Je mets un certain temps avant d'émerger, réalise qu'il ne s'agit pas de mon alarme et identifie que le son répétitif provient de mon sac à main. J'ouvre un œil. Mon réveil, qui n'est programmé pour sonner que dans une heure, affiche qu'il est tout juste huit heures du matin.

Ensommeillée, je rampe jusqu'au pied de mon lit et comprends qu'il s'agit de mon téléphone. Je le saisis et n'ai pas le temps de décrocher. L'appel responsable de mon éveil prend fin au moment où je déverrouille l'écran. Dans le noir complet, la luminosité excessive m'agresse les yeux. Le numéro m'est inconnu. Sans doute un client qui veut connaître l'avancée de son projet. Si c'est important, il devrait me laisser un message.

Mon journal d'appels défile sous mes doigts et je retombe sur les deux coups de fil de Louis reçus hier soir. J'ignore pourquoi il a tenté de me joindre juste après mon départ du restaurant, mais sur le coup, j'ai préféré ne pas décrocher par crainte que mes mots ne dépassent mes pensées à cause de mon exaltation. Je réalise seulement maintenant que c'était totalement stupide. Après tout, ça n'impliquait pas grand-chose.

Ma boîte vocale me rappelle, m'avertissant d'un nouveau message, dont je lance immédiatement la lecture.

« Bonjour Mademoiselle Miller, c'est le cabinet de gynécologie du Docteur Devi à l'hôpital de St. Mary... »

Affolée dès les premiers mots, mon cœur rate un battement. Je me redresse dans mon lit.

« Il souhaiterait s'entretenir avec vous de vive voix concernant les résultats des examens que vous avez passés la semaine dernière. Vous pouvez rappeler le secrétariat à ce même numéro pour prendre rendez-vous. Bonne journée. »

Totalement immobile sous la chaleur protectrice de ma couette, je tente d'analyser les mots que je viens d'entendre. Je trouvais étrange de n'avoir reçu aucun compte-rendu par courrier, alors que Joy m'a affirmé qu'en général c'est assez rapide. Le fait que mon cycle se soit manifesté m'avait plutôt rassurée. Je me suis peut-être trompée. En baissant les yeux, je remarque que ma main s'est involontairement posée sur mon bas-ventre dans l'espoir inavouable de discerner quelque chose. Qu'est-ce qui cloche là-dedans ?

Dans les minutes qui suivent, je rappelle la secrétaire pour fixer un rendez-vous au plus vite. Heureusement, un créneau s'est libéré dans la matinée et le Docteur Devi peut me recevoir d'ici deux heures. Je tente par la même occasion de soutirer quelques informations à mon interlocutrice qui me dit qu'elle n'est pas autorisée à le faire. Elle ajoute simplement qu'il est préférable que je vienne accompagnée si possible, ce qui me fait redoubler de peur. On va m'annoncer une chose si terrible que ça pour qu'ils me jugent incapable de conduire à la suite de cet entretien ? J'ai beau me triturer l'esprit, la seule personne que j'aimerais avoir à mes côtés en ce moment est celle que je me suis retenue d'embrasser hier soir en quittant Mayfair. Je me ressaisis face à l'absurdité de la situation. Je ne peux pas faire appel à Louis. Encore moins pour ce genre de problème.

N'ayant pas énormément de temps devant moi, j'arrête de me ronger de l'intérieur et file sous la douche. Ma tête semble peser une tonne. Qu'est-ce qu'il m'a pris de boire autant ? Louis doit certainement se poser des questions sur mon état à l'heure qu'il est, lui qui a eu la bienveillance de m'appeler un taxi... Et merde. J'avais omis ce détail. Ma voiture est toujours stationnée près du restaurant, et accessoirement, près de son hôtel. Il va falloir que j'avise autrement.

L'option des transports en commun n'est pas envisageable à l'heure de pointe et demander à Joy de m'accompagner reviendrait à l'inquiéter inutilement. Il va falloir que je fasse appel à un Uber. Je récupérerai ma voiture après la consultation. Avec tout ce trafic, j'aurais certainement un peu de retard au travail, mais inutile que j'alerte Andy pour le moment.