Chapitre 14

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(Luce)

Je vis tout à coup la lueur de ses yeux changer.
Il s'approcha de moi et me poussa. L'horreur s'empara de moi et je tentai de me retenir à lui. Mais je ne fis que l'emporter dans ma chute.
Je savais ce qui allais se produire. J'allais me transformer devant lui, j'allais dévoiler mon secret dès que je toucherais l'eau. Et mon sort serait scellé. J'allais être condamnée, tuée.
Et le moment redouté arriva, ma peau toucha l'eau. Je le vis me regarder. Et là ma transformation commença, encore plus rapide que d'habitude tant ma peur était grande. J'arrachais ma robe de dentelle noire afin que la transformation puisse s'opérer dans sa totalité, sous ses yeux ébahis mais aussi plein de haine.
- tu es une sirène ? Lâcha t'il avec dégout ?
Il se releva et pointa son couteau sur moi, alors que mes jambe se joignaient.
J'étais là, devant lui, à nue et sous ma véritable nature. Et en plus j'avais dévoilé le plus grand des secrets qui nous protégeait nous les sirènes, notre transformation.
Il me surplombait de sa hauteur et se jeta sur moi. Alors j'ouvris ma bouche et ma voix s'éleva.

Loin du rivage des hommes
Nous vivons en peine
Âme sœur, âme seule
Nous sommes les sirènes..
Loin du rivage des hommes
L'eau salée nous enchaîne..
Entends-tu ma voix..

Alors mon chant l'envouta, et il marcha, s'enfoncer dans la mer. Il allait se noyer, poussé par ma voix. Et je ne le supporterai pas.
Je me jettais a l'eau et le rattrapa. Il lutta pour m'en empêcher. Forcément il était sous l'emprise de mon chant. Que faire ? Je devais le sauver !

Si quelqu'un m'entend, je vous en pris aidez moi !
Suppliai-je de toute mon âme.

- donne lui un baiser. Ça le sauvera mais sois sûre de toi.
Me répondis une voix familière.
Jagër était là, coulant dans les fond marins, je nageais vers lui, et passai mes bras autour de lui. Il ne bougeait déjà plus. Faite qu'il ne soit pas trop tard, pensais-je..
Je posais mes lèvres sur les siennes, en un doux baiser. Une étrange lueur s'échappa de nous et je le vis reprendre conscience. Il ouvrit les yeux, s'étouffant. Je pris ses mains et l'embrassai de nouveau mais cette fois ci lui donnant de l'air. Il retint sa respiration et je fis appel aux courant marin.
Je l'emmenai à la grotte, où je pourrai lui effacer ses souvenirs.

Une fois la tête à la surface, il cracha l'eau de ses poumons, et du sang. Forcément, il avait avalé de l'eau salé.
Il ne parvenait pas à reprendre son souffle, mais pourquoi ? Il s'allongea au sol s'étouffant.

Chante ! Chante ! Le mal l'habite.

Reste près de moi
Je sais que tu t'en va
Je te veux a mes côtés
Pourquoi veux-tu t'en aller ?
Écoute mes mot
Laisse moi t'expliquer
Mes espoirs tombent à l'eau
Je pensais que tu me croirais !
Je suis différente
Partagée entre deux monde
Comprend moi
Je n'ai jamais voulu tout ça..

Il ouvrit les yeux, et pouvait respirer, enfin.. Je poussai un soupire de soulagement. Mais maintenant, qu'allait-il advenir de moi ?

Lui et moi nous nous dévisagions. Personne n'osant parler.
Il prit finalement la parole.
- alors qu'est ce que tu attends pour me bouffer ? Traîtresse !

Je soupirais. Comment lui faire entendre raison ? Je baissai les yeux au sol sur le sable de la grotte.
-parle au moins ! Tu sais bien chanter alors tu devrais pouvoir me répondre !

Quelques larmes humides tombèrent et firent de petit creux dans le sable.
Je me retransformai en humaine, dans un craquement douloureux. Il entendu celui ci, et vit mon visage tordu de douleur. Il me dévisageait, il voyait le monstre que j'étais.
Je me recroquevillai sur moi même. Seuls mes longs cheveux cachaient ma nudité.
Et nous restâmes là, dans ce silence pesant, durant de longues minutes, peut être une heure. Avant qu'il ne prit la parole.
- dans l'eau, qu'est ce qui s'est passé ? Me demanda t-il, suspicieux.
-tu te noyais .. J'ai juste voulu te sauver.
- et tu m'as sauver pour mieux me prendre la vie ? La noyade c'était pas assez à tes yeux ? Cracha-t'il. Et à cause de quoi j'allais mourir ! Du monstre qu'est ton espèce ! Salope.
Je me levais, folle de rage.
- ET SI UN INSTANT DANS TA VIE TU LEVAIS LES YEUX ! SI UN INSTANT DANS TA VIE TU TE RENDAIS COMPTE QUE TU N'EST PAS LA SEULE VICTIME ! QUE TU ACCEPTAIS QUE DANS CE MONDE IL N'Y A PAS DE MÉCHANT NI GENTIL ! TU TE PERMETS DE PRENDRE LA VIE DES MIENS, TU TE PERMETS DE ME TRAITER DE SALOPE ALORS QUE TU ALLAIS ME TUER SANS REMORDS ET QUE MOI JE T'AI SAUVER EN SACHANT QUE J'ALLAIS SÛREMENT Y LAISSER MA PEAU ! ALORS FERME-LA ESPÈCE DE CONNARD ET ÉCOUTE MOI BORDEL !

Il me regarda. Ahuris.
- je t'écoute, Luce..

entre terre et merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant