chapitre 3

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Je me levai, le lendemain matin, la boule au ventre, et nauséeuse. Dès que je mis un pied à terre, ma tête se mit à tanguer violemment. Je me rassis immédiatement. Après quelques minutes, je me remis debout, les vertiges avaient cessé.
Cette fois-ci, je laissais la jupe tailleur, et mis le pantalon de cuir noir. J'enfilai mes incontournables escarpins, et filai travailler.

- Luce ? Tu es un peu pâle, tout va bien ?
- ne vous inquiétez pas, je vais très bien.
Je fis un clin d'oeil à mon patron pour le rassurer.
Soudain, une discussion titilla mon oreille. Deux clients discutaient, d'une sirène qui aurait sauvé des humains. Ils parlaient de moi. Je m'approchai.
- vous, vous avez dis qu'une sirène avait sauvé des humains ? Demandais-je discrètement.
- oui, répondit l'un deux. D'autre sirènes ont attaqué un père et son fil, elle a chassé les sirènes et à enlevé l'eau des poumons.
Je hochai la tête. Tout le monde allait être au courant, et tout le monde voudrait attraper cette sirène. Tout le monde voudrait m'attraper.
Fred m'interpela de la main. Je devais monter les plateaux aux chasseurs de sirène. Je les pris, chacuns dans une main, comme à mon habitude, et je m'engageais dans l'escalier. Ma tête se remise à touner un peu. Je m'assis une minute sur la marche. Puis je pris mon courage à deux mains et me relevai pour aller toquer à la porte.
Celle-ci s'ouvrit à la volée.
- Luce ! Ma petite Luce ! Dis l'un des chasseurs qui m'avait peloté hier.
Quand ils disaient m'avoir intégré dans leur bande, ils ne rigolaient pas.
Je m'avançai et comme la veille, je servis le café dans les tasses. Celles-ci se mirent à dancer devant mes yeux, j'avais l'impression qu'on me sciait le crâne. Ma vue devins subitement flou.
J'entendis une voix crier mon nom. Puis je me sentis tomber. Tout devint sombre autours de moi.

J'entendais au loin une voix appeler mon nom. Je voulais ouvrir les yeux, mais ça m'étais impossible, je n'en avais pas la force. Je percevais quelques bribes de conversation.
- elle ne se réveille toujours pas ...
- elle est épuisé avec ses deux travails..ne vous en faites pas..

Puis les deux voix se turent. Je sentis une main se glisser dans ma paume, elle si gelée. Sans comprendre pourquoi, je la serrais. Je savais que cette présence me protégeait.
Je replongeai dans mon profond sommeil. J'étais désormais plus sereine.

Je me réveillais, la tête lourde. La lumière m'éblouit lorsque j'ouvris mes yeux violine. J'entendis un souffle. Je tournai la tête, et manqua de hurler. Jäger s'était assoupie à mon chevet.

Il à l'air si vulnérable endormi comme ça...

Ses cheveux blonds foncés étaient baignés par la lumière du crépuscule, son visage paraissait attendri. Sans m'en rendre compte, je caressais déjà ses cheveux d'or. Il poussa un soupire et leva sa tête vers moi. Je retirai vivement ma mains.
- tu te sens mieux ? Demanda t-il d'une voix extrêmement douce
-je crois.. qu'est-ce qui c'est passé en fait ?
- tu t'es évanouie, je t'ais rattrapé avant que tu ne te cogne contre la table, puis finalement on t'a enmenée chez ton patron.
Je regardais autour de moi. En effet, je reconnaissais l'endroit.
Je me redressais. La chambre au mur jaune pâle était illuminé par le soleil du soir.
- tu travaille trop. Gronda le chasseur. Tu te surmène. J'ai amené ta démission à ton travail du soir.

Pardon !? Il avait fait quoi ?!

- vous.. ma démission !?
- oui, tu ne travaille plus la nuit. Maintenant tu dormiras.
- je.. mais vous êtes fou ! Criais-je. Vous vous rendez compte que j'ai mon loyé à payer, que je dois pouvoir vivre !? Vous n'aviez aucun droit de faire ça !
La colère montait en moi
À ce moment là, Fred entra dans la chambre, suivit de deux autres chasseurs. Il regarda Jäger et prit la parole.
- toutes ses affaires sont ici, tu lui as dis ?
- pour la démission !? Crachais-je
Jäger me coupa d'un geste de la main.
- ton appartement a été rendu, toutes tes affaires sont ici. Fred a décidé que tu vivrais ici.

Moi vivre ici ? Même pas en rêve. Pas à coté de tous ses chasseurs.

Fred vint et me toucha l'épaule. Il intima aux autres de sortir de la pièce.
- Luce. Ou plutôt Luà. Tu es comme ma fille, et je connais très bien ton secret. Tu sais que je ne ferai rien pour te nuire. Tu as fais un malaise assez grave en réalité. Tu avais cessé de respirer. Heureusement que Jäger était là et t'as sauvé. Si je te dis d'habiter ici, ce n'est pas sans connaître les risques. Mais regarde, tu pourras utiliser la suite au dernier étages, celle avec le grand balcon avec la piscine. Au moins tu pourras te détendre dans l'eau. Tu pourras continuer à travailler ici, et tu seras déjà sur place. Je te loge, je te nourris aussi. Cet endroit est trop vaste pour moi tu comprends ? Et de plus, ça te permettras de garder un oeil sur les chasseurs.

Je réfléchis une minute. Il avait totalement raison.

Quelque jour plus tard, j'enménageai définitivement au dessus du bar.
Fred avait refait la déco de la suite. Celle ci était beaucoup plus luxueuse que ce que j'avais imaginé. Elle était plus grande que mon appartements.
Il y avait un petit salon peind couleurs crème, une table basse au milieu, un canapé blanc dans l'angle. Il y avait aussi une petite bibliothèque du même bois que la table basse. Une commode était calée contre un mur, des bougies parfumés étaient disposées dessus ainsi que des pots de fleurs blanches.
J'étais émerveillé. Il y avait une petite cuisine, ouverte sur le salon, avec un four, un lave vaisselle... tout ce dont j'avais besoin.
Je me dirigeai ensuite vers la salle de bain. Je ne pus retenir un petit rire de joie. Il y avait une grande baignoire, parfaite pour ma nageoire. Un grand miroirs encadré d'arabesques blanche était pendu au mur, en dessous, un joli évier de porcelaine entouré de galet. Là encore, on y retrouvait des bougies. Fred m'accompagnait dans ma découverte.
- il reste la chambre, me dit-il impatient

Mais quelle folie a t'il encore fait ce fred ?

J'arrivais devant la porte blanche. Je l'ouvris. Et je ne pus retenir un cris de surprise. La première chose que je fis fut de me jeter sur le lit. Les murs étaient colorés en un magnifique rose poudré, il y avait, prés d'une fenêtre, une harpe et un piano. De l'autre coté, une coiffeuse y avait été installé ainsi qu'un immense dressing. Une peinture de l'océan était afficher sur le mur. Une immense baie-vitré donnait sur un balcon tout aussi grand, avec une piscine ! Il était fou ce Fred.
Au sol, du marbre rose, avec un sublime tapis blanc moltonné. Et le lit ! Géant. C'étais un lit à baldaquin, avec des coussins et des couvertures posées dessus. J'en avais les larmes aux yeux.
- vu que tu sais chanter, je me suis dis que la harpe et le piano te plairaient. Ils étaient à ma défunte de femme.
- comment je peux te remercier ? Demandais-je à celui que je considérais comme mon père.
- tu m'as déjà remercié ce jour là. Repondit-il simplement. Il sortis de la suite.
Ce jour là...

Alors que je venais d'arriver chez les humains, j'avais entendu des pleurs en me promenant sur la plage.
J'avais plongé dans l'eau, j'avais découvert Fred sur un petit bâteau. Il m'avait vu, et m'avait juste dit qu'il voulait mourir. Je lui avait alors demandé pourquoi.
- ma femme est morte noyé hier soir ici même. Les autorités non pas voulu aller chercher sa dépouille. Hurla t-il.
J'avais vu à son visage qu'il était totalement désespéré. J'avais alors plongé, à plus de 20 mètres de fond. Là, je ne vis rien. Aucun cadavre. Le sable semblait avoir était remué. C'était l'oeuvre de sirène. Alors que je m'apprétais à remonter, j'avais vu quelque chose briller. Une bague. Un anneau d'or serti d'un diamant.
Je l'avais récupéré.
Une fois à la surface, l'homme avait été surpris que je sois revenue et m'avait demandé pourquoi
- j'ai cherché le cadavre de vôtre femme. Avais-je expliquer. Mais je ne l'ai pas trouvé. Des sirènes l'ont sans doute emporté. Je suis désolé.
Il m'avait regardé. Et pour la première fois dans ma vie, j'avais vu un humain n'ayant pas peur de moi. J'avais tendu la main et lui avait remis la bague.
- c'était l'alliance de ma femme...
Fred s'était remis à pleurer.
Il m'avait finalement demandé pourquoi je l'avais aidé. C'est en connaissant mon histoire qu'il avait juré de garder mon secret et m'avait aidé par la suite.
En échange de cette bague, Fred m'offrait aujourd'hui quelque chose de merveilleux.
Une famille aimante.

( ce chapitre est un peu particulier mais je tenais à raconter comment Fred avait accepté Luce ( Luà de son vrai prénom) pour que vous puissiez comprendre le lien père/fille entre les deux :p )

entre terre et merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant