On est dans mon auto, je repense à ce qu'elle m'a dit dans le magasin, non que ça m'étonne vraiment qu'ils aient essayé de la violer, mais je ne sais pas pourquoi ça m'a rendu encore plus frustré. Quelle sorte d'imbécile ça prend pour violer une fille? Puis ensuite est venu le moment où elle m'a dit qu'elle trouvait que j'étais un bon plan. Ça m'a fait frissonner. Elle était tellement belle avec ses petites joues rouges. Elle me trouve vraiment de son goût? J'avais vraiment aimé sa réaction, si timide, mais pourtant si réaliste. Son téléphone sonne, on sursaute tous les deux. Elle glisse un petit « merde » avant de répondre d'une voix extraordinairement calme. Elle écoute la personne qui lui parle a l'autre bout. Elle décolle le téléphone de son oreille et me demande si je peux la conduire à quelques part avant de rentrer. J'hoche la tête et ose un regard vers elle, elle n'a pas l'air surprise d'avoir cet appel, elle me donne une adresse. Je sais c'est où, je connais la ville par cœur, mais ma seule question c'est pourquoi un foyer de personnes âgées? Qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir faire là? Quoi que ça se pourrait bien qu'un des imbéciles d'hier lui ai donné rendez-vous là-bas.
- Pourquoi on va au foyer? Un des imbéciles d'hier qui t'a donné rendez-vous là-bas, ou c'est personnel? J'veux faire ma job comme faut pis je veux pas te domper dans leurs mains. je la regarde et automatiquement elle réagit et secoue la tête.
- Non non! C'est juste une employée incompétente qui n'a pas assez de patience avec mon... avec un patient difficile. Je suis la seule jusqu'à date qui arrive à le calmer, le foyer m'appelle quand ils ont besoin d'aide avec lui. Non ça se peux pas que ce soit les gars d'hier, personne ne sais pour ce patient là, bon à part toi maintenant.
- Un patient difficile que seul toi arrive à calmer... c'est euh... tu travaille en santé?
Je suis plus sur de la suivre...
Elle tourne tout son corps vers moi, en disant non, ce qui l'a rapproché énormément. J'ai une vue plongeante sur son décolleté. Je relève les yeux pour les remettre sur la route. Merde elle fait exprès? Je lui dis, de la voix la plus solide que je peux;
- Si tu travaille pas en santé c'est pas crédible ton histoire.
- Et si t'avais pas à savoir l'histoire, si je décide de pas te la dire qu'est-ce que tu peux bin faire.
J'aimerais mieux qu'elle joue pas avec ma patience en se moment, mais elle est tellement sexy quand elle me parle comme ça. On est arrivés au foyer, on va voir combien de temps elle va jouer. Je me tourne vers elle après avoir arrêter mon auto. Je me colle si près d'elle que je peux sentir la chaleur de sa peau sur mes lèvres.
- Bah j'va te suivre debors, comme ça j'va encore mieux faire ma job.
Elle se fige et je sors de l'auto. Non j'allais pas rester dans l'auto comme un con quand ma seule consigne c'est de la surveiller. Elle me fusille du regard, encore assise dans l'auto. Elle a vraiment l'air d'une enfant qui boude. Elle dit quelques chose, probablement un sacre, et sort et viens se planter devant moi.
- Tête de mule... promet moi de ne rien dire à propos de ce que tu va voir, rien. Aucune question, tu le dis même pas à JM, je vais le faire moi même, aucun commentaire ou quoique ce soit d'autre. Compris? demande, en fait ordonne-t-elle, avec ses yeux meurtriers, elle pourrait faire peur à n'importe qui, mais pas moi, j'en ai assez souvent vu dans ma vie pour en devenir insensible.
Je me penche à sa hauteur, oui oui elle est assez petite pour ça.
- Ma belle, mon père est dealer de drogue, si y'a bien une chose que j'sais faire dans vie c'est fermer ma yeule sur ce que j'vois.
Elle me contourne en soupirant et pars vers les portes du foyer. Une fois à l'intérieur quelques infirmières sont attroupées à l'accueil et semblent soulagées lorsqu'elles nous voient entrer. L'une se jette sur Laura en disant « qu'il », ne disant pas de qui elle parle, ne veux pas manger depuis le matin, donc qu'il n'a pas pris ses médicaments.
- On ne sais plus quoi faire et je sais que tu devrais pouvoir le raisonner. L'infirmière qui s'occupe de lui est à son étage, c'est une nouvelle ne la brusque pas trop.
Laura hoche la tête et pars vers l'ascenseur, mais je suis retenu par une petite infirmière paniquée. Laura remarque que je ne la suis plus et dis assez durement;
- Il est avec moi Marguerite.
Aussitôt l'infirmière me fais signe de poursuivre mon chemin vers l'ascenseur. Une fois à l'intérieur Laura semble si calme a comparer avec les infirmières de l'accueil. Elle regarde défiler les étages sur le petit écran. Au troisième les portes s'ouvrent sur une femme qui a clairement l'air frustrée. Laura ne s'en préoccupe même pas et s'enfonce dans un couloir, je la suis avec l'infirmière qui parle du patient à quel point elle a tout essayé pour le faire manger, mais rien. Je croyais que la petite infirmière arrêterai son monologue bientôt, mais non elle rajoute à la fin;
- J'en ai presque mon voyage des patients déficients comme ça!
Laura s'arrête brusquement et l'infirmière lui fonce presque dedans tellement elle est surprise. Laura est complètement hors d'elle les poings serrés le long de son corps et regarde l'infirmière droit dans les yeux.
- Si t'as pas assez de patience pour t'occuper des patients e'retourne donc chez ta mère brailler, parce que moé j'endurai pas ton lamentage bin longtemps. T'as pas de l'ouvrage ailleurs pendant que j'va faire ta job?
Wow. Même moi je suis surpris. Bon l'infirmière est pas surprise elle est carrément figée. Elle tourne les talons et repart vers le bout du couloir. Laura continue son chemin jusqu'à une porte, elle frappe doucement. Un vieil homme ouvre la porte et l'invite a entrer. Je les suis dans la petite chambre et referme la porte derrière moi. Le vieillard marmonne des mots incompréhensibles et s'assoit à côté d'un plateau fumant de macaronis aux fromage. Pas très grand comme espace de vie. Un lit d'hôpital, un petit bureau avec une télé dessus, un fauteuil et un évier avec un miroir. Une grande fenêtre à côté du lit, et une porte, probablement les toilettes. Le grand-père marmonne encore en fixant ses pieds. Laura s'assoit dans le fauteuil et se racle la gorge pour attirer l'attention de l'homme en face d'elle. Il a soudainement l'air de retrouver notre dimension et s'exclame en reconnaissant Laura qui lui sourit tendrement. Il m'aperçoit et de tourne vers Laura en chuchotant;
- C'est ton fiancé Laura?
Laura rit en entendant la question du vieil homme. Je ris aussi un peu, les personnes âgées agissent souvent comme ça quand ils voient un homme et une femme ensemble.
- Non papi, Ben n'est pas mon fiancé. Tu sais comment je suis, il n'arriverait pas à m'endurer plus d'une semaine.
Le vieil homme rit. J'imagine que c'est son grand-père si elle l'appelle papi. Elle tire le plateau à roulettes vers elle.
- Bon explique moi qu'est-ce qui se passe, ça a pas l'air si mauvais que ça... pourquoi tu veux pas manger?
Le vieil homme regarde le plateau et dit comme un enfant boudeur;
- Ça d'lair dégueulasse.
- Papi... tu peux pas juger juste en regardant, il faut que tu goute pour savoir si t'aime ça ou pas.
- Oui, mais... chui sur que c'est trop chaud.
Laura lève les yeux au ciel face à cette excuse pitoyable. Elle prend la fourchette et pique quelques morceaux de macaronis puis les mets dans sa bouche. Elle hoche la tête et après avoir tout avalé;
- Aller goute y, c'est très bon. C'est comme quand j'ai mangé des brocolis la première fois, tu t'en souviens?
Il hoche la tête et prend la fourchette pour goûter. Puis il continue à manger sans rien dire. Laura sourit et prend le verre posé sur la table de nuit, le remplis et le tend au vieil homme. Il le prend et avale ses pilules avec l'eau. Laura ouvre la petite assiette de légumes cru et prend un concombre pour le manger. Le vieux la regarde faire.
- Heille, à qui t'as demandé pour me voler mon concombre, elle rit, mange des navets à place, c'est meilleur.
- Ark des navets... elle répond avec un dégoût profond.
Je ris un peu, le vieil homme se tourne vers moi intrigué et demande à Laura en se tournant vers elle;
- C'est ton fiancé Laura?
Elle secoue la tête et répond la même chose que la première fois, sauf que cette fois l'homme me regarde et me demande;
- Comment tu t'appelles mon garçon, je ne crois pas que Laura m'ai parlé de toi.
- Je m'appelle Benjamin Arnaud, monsieur.
- Tu connais Laura depuis longtemps? Vous êtes..., comment on dit ça déjà..., oh euh amis avec bénéfices, c'est comme ça que ça se dis hein Laulo?
- Papi! elle soupire et regarde l'homme, on ne pose pas ce genre de question aussi directement avec des étrangers. Fais pas attention à lui, c'est juste un ami.
Le vieil homme a l'air déçu. Il se tourne vers moi et me dis;
- Tu n'es donc pas celui qui fera des enfants à ma petite fille?
Surpris par cette question, je ris nerveusement en repensant à toutes les images que je me suis faite avec elle, bien malgré moi. Laura soupire et dis;
- Papi, on en a parlé déjà, je suis trop jeune encore pour avoir des enfants.
- Pourtant ta grand-mère et moi avons eu ta mère à ton âge.
- Oui, mais vous étiez prêts à avoir des enfants et mariés. C'était une autre époque aussi.
- Ah mais pourtant on était pas prêt à avoir des enfants, je pensais juste que ma femme était stérile a cause de son cancer.
Ça me fait rire de voir leur dynamique familiale, je n'en ai jamais eu donc je ne pensais pas que sa se pouvait réellement. Une fois que le vieux a fini de manger, Laura lui essuie la bouche doucement et l'embrasse sur la tête.
- Je dois y aller Papi, fais pas de bêtises.
Je sors le premier et la regarde fermer derrière elle. Elle croise mes yeux et les siens s'emplissent d'eau. Elle fonce vers l'ascenseur lorsque je la retiens. Pourquoi elle pleure?
- Hey, elle se tourne vers moi en essuyant les larmes sur ses joues, instinctivement je la prend dans mes bras, pleure pas il était content de te voir, et il s'en va pas tu va le revoir.
Elle éclate en sanglots dans mes bras, donc je la serre un peu plus fort.Elle commence à se calmer tranquillement pour me dire d'une voix étouffée à cause de mon chandail;
- Il a... il a une démence, il se souvient de moi, mais jamais de personne d'autres, c'est pour ça que c'est moi qu'ils appellent.
Je passe ma main sur ses cheveux pour la réconforter. Quelques secondes passent et elle relève la tête vers moi. Elle a une larme sur la joue qui n'a pas séchée, je l'essuie avec mon pouce et elle se sépare de moi, on se dirige vers l'ascenseur et repartons vers chez JM.
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This life
General FictionMenacée par de puissants malfaisants, Laura fera tout pour leur échapper jusqu'à se réfugier dans les bras de criminels. Jeune et déterminée à vivre Laura rencontrera une partie du monde que tous veulent ignorer. Haut placé dans « l'entreprise fami...