Laura

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Dans le centre d'achats Jean-Michel me dis d'aller où je veux et qu'il paierait. Je me suis fais une petite liste mentale de ce qui me manque. Quelques t-shirts, bas et pantalons, mais surtout des sous-vêtements. Ces salauds m'ont volé toute mes bobettes, des plus laides au plus osées, quelques brassières. Je n'avais pas beaucoup de robes ni de collants, deux vieux pyjama usés mais rien de plus. Je me dirige vers un magasin typique de vêtements, hommes d'un côté, femmes de l'autre. JM me suis sans rien dire, il regarde les vêtements autour de lui sans vraiment les voir. Il me tend un morceau, très chic, si simple. Il examine le chandail à manches longues , noir mat avec le visage de Marilyn Monroe dessus. Il lève les yeux vers moi, qui a déjà quelques morceaux dans les bras.
- Je crois qu'il est à ta taille. Essaye le avec les autres.
Surprise, je prends le chandail et l'observe un peu sans lever les yeux je dis, d'un ton joueur;
- Qui aurait cru qu'un homme aimerais choisir des vêtements pour une femme.
Il sourit et continue de chercher dans les présentoirs.
- Probablement que ma femme aimait trop la mode. On venait toujours ici et jl'aidais a lui choisir les vêtements qui lui ferait le mieux.
Je souris face à cette petite confidence de sa part. Moi qui n'aime pas trop essayer du linge de magasin, j'ai comme l'impression que je vais en avoir par dessus la tête aujourd'hui.
Je n'ai jamais fais ce genre d'activité avec mon père ou mon grand-père. Les seules fois qu'on pourrait dire que j'ai « magasiné » avec eux c'est pour aller à l'encan ou pour acheter des supplément de vitamines pour les animaux.
Dans le plus grand des silences JM me passes quelques vêtements médium ou small pour que j'aille les essayer. On fait ça pour plusieurs magasins, Jean-Michel achète tous les vêtements que j'essaye, sans réellement me demander mon avis. J'ai une garde-robe complètement neuve et bien, très très bien remplie et surtout une nouvelle coupe de cheveux, noirs comme l'ébène pour me cacher mieux dans la foule, on sait jamais ce qui peut arriver.
On doit avoir une dizaine de sacs plein de vêtements, des factures longues à n'en plus finir. Je ne voulais pas qu'il dépense autant, surtout que la plupart des vêtements il les ajoutait sans compter. Plusieurs fois je lui ai dit d'arrêter d'en ajouter, mais il répond avec un clin d'œil « t'inquiète j'ai l'argent pour te faire plaisir »

Dans un magasin de vêtements, que pour femme, je regardais les sous-vêtements, il était à l'écart pour une fois et mal à l'aise comme 1000. Je me tourne vers lui et souris.
- Tu avais oublié le détail des sous-vêtements de femme à c'que je vois.
Il rougit un peu et sourit, crispé.
- Oui... bah disons que j'aimais mieux quand c'était avec ma femme que ma fille. J'aime pas trop voir ce que d'autres vont regarder en bavant après. il dit ça avec une frisson qui lui parcourt tout le corps.
Je ris à sa remarque. C'est vrai que pour un papa, c'est difficile de penser que sa petite princesse va un jour avoir une vie sexuelle et surtout qu'elle va exciter des gens.
- J'comprends inquiète toi pas pour ça! Mon père voulait même pas entrer dans ce genre de magasin avec moi, peu importe pour quel vêtements c'était, pour lui si j'avais pu porter le voile toute ma vie ça aurait été son rêve.
Il rit et lève les yeux au ciel.
- Je le comprend tellement. Je pensais la même chose pour Thérèsa aussi. Le truc qui nous dérange le plus pour un papa, c'est pas de savoir à quel point notre fille c'est la plus belle, c'est de penser qu'un jour un gars va penser comme nous, il va agir comme un con, pareil comme on a fait nous aussi a leur âge et essayer de baiser toute ce qui bouge, pis probablement briser le cœur de note petite princesse. C'est pas notre fille qui nous inquiète, c'est les cons comme nous.
Je soupire, il a bien raison. Jamais mon père ne m'aurait franchement dit ça, je ne pense pas non plus qu'il l'ai déjà dit à Thérèsa, pourtant si ils nous l'avais dit, on aurait compris tellement de choses. Probablement que j'aurais compris plus vite pourquoi mon père agissait comme un con, au fond ils essaient seulement de nous protéger en faisant mal les choses, en n'expliquant rien et nous laissant croire que nous devons nous cacher. C'est la première fois que Jean-Michel dis son nom devant moi. Je change de rangée, mais je tombe dans les robes hors de prix. Je me tourne pour sortir, mais j'aperçois JM qui regarde fixement une belle robe bourgogne brillante comme je n'en n'avais jamais vues. Il la prend délicatement, enfin aussi délicatement qu'un proprio de bar de danseuses dans un magasin de vêtements de femme peut le faire. Il fixe la robe et passe le tissu fin à l'infini sur ses gros doigts. Il se tourne vers moi et me dis la voix un peu cassée;
- Je veux te voir la porter.
Je ne dis rien de plus devant l'homme nostalgique devant moi, et prend la robe. Je lui souris et me dirige vers les cabines d'essayages. J'entre et essaye mes nouvelles brassières, inutile de ne pas dire que ce sont mes pas les miennes je sais que Jean-Michel va me les acheter. Je me regarde dans le petit miroir de la cabine, ce qui est plutôt une mauvaise chose de ne pas mettre de miroir plus grand dans une cabine d'essayage.
Je ne m'habituerai probablement pas tout de suite à voir mes cheveux noirs. Les miens au naturel étant bruns dorés et puis ça faisait un bout de temps que je m'étais habituée à voir du roux un peu partout. Pas que le noir ne me va pas bien, au contraire, j'adore l'effet que ça donne. Ayant toujours eu les cheveux clair, ça me fait bizarre de les voir si foncés.
Je n'essaye pas les petites culottes, pour les raisons d'hygiène, maintenant est venu le temps d'essayer la robe. Elle a l'air très douce. Je l'enfile et remarque avec stupéfaction à quel point elle me va bien. Le contraste avec ma peau légèrement trop pâle à mon goût et mes cheveux extrêmement foncés me donne l'allure d'une mannequin. J'ouvre la porte pour demander l'aide de Jean-Michel pour finir de zipper la robe, ça va tellement mal un zip dans le dos! Mais il n'est plus là. Normalement il se tient dans le couloir ou devant ma porte. Finalement je le vois, à moitié, dans l'autre partie du couloir, je me suis toujours demander pourquoi il y avait autant de cabine d'essayage dans les magasins pour femmes. Je sors de ma cabine et m'avance vers lui nu pieds et clairement plus petite sans mes souliers. Tout en m'avançant vers lui je lui dis avec une voix enjouée;
- Bon Jean-Michel si tu avais peur que je te montre le résultat en sous-vêtements fallait le dire au lieu de t'enfuir, mais de toute façon je l'aurais... pas fais...
Les mots meurent d'eux-mêmes lorsque j'aperçois qu'il est avec Ben et une jolie femme, qui est en train de se r'habiller. Impulsivement je tourne les talons et repart sans dire un mot vers ma cabine.
- Attends, dis JM en me rattrapant par la main, j'ai une urgence au bar et je voulais pas te laisser seule icite faque j'ai appelé Ben, mais j'ai découvert qu'il était déjà ici...
Il arrête de parler et me regarde de haut en bas. Visiblement il part bien loins dans ses pensées. Quelques secondes plus tard il secoue sa tête et part vers la sortie du magasin en lançant un regard entendu vers son neveu. La brune avec qui Ben était sort de la cabine, s'avance vers Ben et dépose un petit bisou sur sa joue et lui dis que c'est pas la peine de la rappeler. Déçu il la regarde partir, en me donnant un coup d'épaule. Je ne lui en veux pas vraiment, je les ai interrompu sans le savoir. Ben me détaille du regard avec visiblement une grosse érection, merde c'était vraiment pas le moment de les déranger. Je marmonne un petit désolé mal à l'aise.
Il a l'air de revenir dans notre réalité et retrouve mes yeux. Ses grands yeux verts finissent par fixer le sol.
- Oh c'est pas de ta faute, pas obligée de t'excuser. Tu eum.. t'a besoin d'aide avec ta robe, non?
J'en avais oublié le zip de la robe. Je hoche la tête et me tourne pour qu'il le monte en haut. Je sens ses doigts étonnamment chaud remonter le zip jusqu'en haut, son souffle irrégulier chatouille ma nuque. Cette proximité me donne des papillons dans le bas ventre. Je me détache de lui et admire mon reflet dans le grand miroir devant ma cabine. Satisfaite je me souris et joue avec une de mes boucles noires. Ben s'assoit sur le banc derrière moi.
- Elle te va bien. Bonne idée le noir. ajoute-t-il en pointant mes cheveux. Je me tourne vers lui pour lui sourire et retourne me changer. J'ai tout essayé je crois. Je trie ce qui me fait et ce que je trouve horrible sur moi puis sort avec mes vêtements, enfin pour le peu de tissu qu'il peut y avoir. Lorsque Ben lève les yeux de son téléphone il remarque assez rapidement que je n'ai pas énormément de tissus et rougit.
- JM, m'a... euh m'a dit de payer toute ce que tu veux, enfin ce qui te fais...ce que t'a de besoin... bégaye-t-il avec les joues de plus en plus rouges.
- J'ai fini pour ici en tout cas, je crois qu'il me reste peut-être juste quelques crayons qui ont été volés, voir brisés, bref je m'en fou. Mais je peux me les payer, parce que ça vaut ultra cher des crayons pis...
- Non. JM a dis toute ce que tu veux.
Surprise qu'il m'ai coupé exactement comme son oncle l'aurait fait, j'hoche la tête et me dirige vers le comptoir pour payer, d'où deux filles qui travaillent ici sont littéralement en train de baver en regardant Ben. Je dépose le tout sur le comptoir en souriant faiblement aux deux commis. L'une entre les prix dans la caisse et l'autre met mes vêtements dans un sac à l'effigie du magasin. Celle qui est à la caisse me regarde et me demande de sa petite voix qui se veux pas cassante du tout, gros mensonge;
- C'est tout?, j'hoche la tête, Je ne sais pas si quelqu'un vous avait avertis lorsque vous êtes entrée, mais tout en magasin est à rabais pour le deuxième morceau acheté. Donc vous avez économisé un total de 38$ 89cents. Pour un total de 94$ 46 cents.
Ben s'avance vers le comptoir et sort un billet de 100$ de son portefeuille et le donne à la caissière, légèrement surprise elle se retourne et compte le change qu'elle doit lui redonner nerveusement. En lui redonnant elle demande s'il veut le reçu, il se tourne vers moi;
- Tu veux l'garder toi?
Je secoue la tête, pourquoi je voudrais garder le reçu si c'est lui qui paye? Pff les hommes, cherchons pas à les comprendre. Je prends mon sac et souhaite bonne journée aux deux filles derrière le comptoir, qui ne remarquent visiblement rien parce qu'elles sont perdues en admiration avec Ben qui referme son portefeuille. J'étouffe un rire, ce qui fait en sorte qu'il se tourne vers moi. Je tourne les talons et sort du magasin, en direction de celui que je préfère.

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