Mon oncle entre dans mon bureau comme à son habitude quand il vient m'engueuler, ça devient presque habituel pour moi. Lorsqu'il ferme derrière lui, les goujons de la porte en train d'exploser, il me regarde avec cette lueur de mort dans les yeux que j'aime plu tant que ça finalement. J'ai les nerf à bout j'espère que ça sera pas trop pire comme chialage, j'oublie presque que Laura voit toute la scène.
- Ben! OSTI D'IMBÉCILE, t'a fourré la fille d'Enzo! Qu'est-ce qui t'ai passé par la tête pour faire ça? Tu l'sais que j'ai du le convaincre de pas foutre le feu à ton appart? Qui en passant est LE MIEN, DANS MON BAR!
Merde, faux-tu vraiment que je commence à demander les cartes pis l'identité des filles qui me crouse dans le bar? Heille y me semble que je suis assez capable de choisir qui je veux fourrer ou pas!
- Calme toé J-m! JE SAVAIS PAS MOI NON PLUS QUE C'est sa fille! Elle est venue me voir pis j'ai pas pensé à lui demander son certificat de naissance! Calvaire! Tu pense vraiment que j'lai fait expres?
- Je sais que tu savais pas, mais crisse commence à watcher avec qui tu couche calisse de player. Faut que tu pense avec ta tête des fois à place de penser avec ta graine. T'a faillis faire brûler le bar, tu pense tu que les policiers auraient été bin content de savoir que l'épais de fils à Arnaud à fourrer la fille d'un mafieux? Pis à cause de ça y se serait faite arrêter pis nous autres tuer!
- Tu pense que j'le sais pas osti? C'était pas écrit dans sa face que son père c'est Enzo!
- T'es ynque un osti d'épais qui pense à sa graine pis qui s'en calisse du reste!
- Pis toé t'es un criss de frustré d'la vie que de défoule su moé! Crisse d'épais, comme si y'a juste moé qui fait des erreurs dans vie!
Je me lève pour être à sa hauteur. Je serre tellement mes dents pis mes poings que ça me fais mal. Au moment où je pensais qu'il allait me sauter dessus Laura apparaît et se met entre nous deux. Elle regarde mon oncle dans les yeux pis il se calme d'un coup, comme si le fait de la voir pouvait le calmer instantanément. Elle me regarde aussi dans les yeux, pis je réalise à quel point j'ai réagi comme un con avec J-M, il m'a chercher, mais c'est vrai que j'ai fais une osti d'erreur.
- Les gars, personne est en train de brûler faq calmez vous. Ça arrive de faire des gaffes qui peuvent risquer de nous faire tuer, pis j'imagine que je vous apprends rien en vous disant que c'est pire si ça a un rapport avec la fille d'un mafieux.
- Ouais, commence mon oncle en s'en allant vers la porte, j'ai pas tellement de patience à soir, on en parlera plus tard.
Osti... il devait bien s'en douter qu'un jour ça allait arriver.
Je me rassois en soupirant, wow on doit faire une crisse de belle impression à Laura, qui est toujours devant mon bureau. Elle me regarde avec ses yeux noirs, mais étonnamment elle est pas encore partie, elle a pas fait de reproches ni à moi ni à JM, contrairement à mon ex qui aurait juste lâcher des commentaires contre mon oncle ou qui m'aurait rabaissé.
- Désolé t'aurais pas du voir ça Laura...
Je me sens mal, je peux juste pas arrêter du jour au lendemain de parler avec des belles filles, c'est dur mais en même temps elles sont tellement belle j'arrive pas à juste rien dire ou arrêter de les regarder elles me rendent fou.
- Voyons, comme si ça me dérange vraiment! Sérieusement une famille se chicane pis c'est juste normal, des fois ça peut dégénérer pis c'est juste pour ça que j'ai toute arrêté. Ça arrive pis c'est pas grave! De toute façon fallait que je m'y attendre de vous voir vous chicaner, parce qu'on a pas toutes la même façon de voir les choses pis les accidents, on fait juste vivre avec ces différents pis c'est juste normal de s'engueueler.
J'hoche la tête, elle a raison. J'ai fais une gaffe, mais c'est pas grave je recommence pas pis ça va bien aller.
- Non ça je sais que c'est normal, mais on est fatigués moi pis JM, c'était sur que ça allait finir mal, elle hausse les épaules comme si elle s'en foutait complètement, mais ça aide pas à ma concentration qui est déjà pas là.
Elle sourit en coin avec ses yeux joueurs. Elle est tellement belle comme ça, comment une fille aussi belle pis joueuse peut bien exister? Quelqu'un cogne à ma porte doucement. Je dis d'entrer même si j'ai pas tellement envie de me faire déranger quand je suis avec Laura malgré que je peux pas la toucher. Une tête blonde que je reconnaîtrai parmi milles apparait, pas encore des osti de problèmes. Maya à la tête dans l'embrasure de la porte avec son grand sourire, qui disparaît aussitôt qu'elle voit Laura, une rage noire apparaît à la place.
- Maya j'tai dis de décrisser, tu me tape vraiment sur le système à soir.
- Tu dis ça, mais t'es avec une autre, sérieusement tu me trompes, moi? hurle-t-elle
- Quoi? elle me parle de fidélité je me lève de ma chaise et me dirige vers la porte, c'est toi qui ose parler de fidélité? T'as du front tout l'tour d'la tête toé, tu pense vraiment que tu va toucher la tite corde sensible qui va me faire revenir dans ton lit? T'avais inque à y penser avant de t'faire fourrer par un autre chez moi, dans mon lit pis dans ma face. J'veux pu te voir! C'est Tu clair?
Elle s'en va comme je lui dis ça, je claque la porte comme jamais. Veux-tu bien me dire quelle osti de conne fait ça? J'ai le goût de crier, de briser n'importe quoi, de prendre le premier truc que je vois pis le lancer au bout de mes bras, comme un bibelot que ma grand-mère m'a donné, encore mieux. Il éclate en miles morceaux sur le mur du fond, pis mes jambes me lâchent d'elles mêmes. Je me retrouve à terre avec les yeux qui brulent, la bouche pâteuse, pis je tremble tellement que j'arrive même pu à me contrôler, ma gorge serrée pis mes dents qui frottent ensemble. Je ferme mes yeux pour que ça arrête de brûler pis parce que je veux pas pleurer, même si ça fait mal, tellement mal même après un an.
Deux petites mains froides prennent les miennes. J'ouvre mes yeux et je vois Laura devant moi, a genou a terre avec ses deux mains dans les miennes, qui observe mes mains. Je la regarde, tous les traits de son visage, son beau visage si pâle encadré par ses cheveux noirs. Elle m'apaise, juste sa présence rassurante et tellement différente me calme, que j'en oublie presque ou on est pis les minutes qui viennent de se passer sous ses yeux. Ses yeux, de loin ils ont l'air d'être noirs, mais d'un peu plus près on voit qu'ils sont bruns. Je me demande à quoi elle pense. Elle n'a pas l'air d'avoir peur, ni triste, on dirait presque que rien ne vient d'arriver, comme si je n'avais jamais lancé le bibelot horrible de ma commode. J'ai le goût de la toucher, rien de sexuel, juste la prendre dans mes bras, jouer dans ses cheveux, tracer chaque contour de son visage avec mes doigts pour sentir la chaleur de son corps.
J'aimerais tellement qu'elle n'ai pas peur de moi comme bien d'autres. A force de me faire ouvertement repousser, à cause de mon nom, m'a donné le goût, à la longue, de changer de nom, de place, voir même toute mon identité, j'ai toujours voulu qu'on arrête de me juger à cause de mon crisse de nom à la place d'apprendre à me connaître.

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This life
Ficção GeralMenacée par de puissants malfaisants, Laura fera tout pour leur échapper jusqu'à se réfugier dans les bras de criminels. Jeune et déterminée à vivre Laura rencontrera une partie du monde que tous veulent ignorer. Haut placé dans « l'entreprise fami...