Chapitre 1 (revu et corrigé)

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CHAPITRE – 1 (revue et corrigé)
Ce matin l'air est plus que froid. Le ciel est sombre, le soleil perce à peine à travers les amas de nuages opaques et l'humidité dans l'air est menaçante. Mon humeur du moment va parfaitement avec la météo puisque que j'attends Simon à l'extérieur sur le trottoir en me retournant en boucle l'idée qu'il aille finalement changé d'idée, ou pire qu'il m'ai tout simplement oublié.
Alors que j'essaie de me convaincre que mon frère ne me ferait jamais un coup pareil, les passants déboulent sur le trottoir d'un pas empressés comme pour fuir la pluie qui menace de tomber du ciel à chaques instants. S'il fallait qu'il me mouille sur la tête ce matin, je crois bien que je pourrais pleurer tellement je me sens à bout. Alors je me presse contre le mur, à l'abris sous les gouttières de l'immeuble et je me ronge la peau autour de l'ongle du pouce, une vielle habitude qui avait la fidélité de faire enrager ma mère. Dans la vie, tout commence par des mains propre selon elle. Juste de penser à Carole Huberdeau et ses convictions dans lesquelle je ne suis jamais à la hauteur m'énerve encore plus que je l'était déjà. Allez, les deux mains dans les poches et n'y pense plus...
Un gros bonhomme crasseux sort en trombe par la porte du café d'à coté. Je sursaute. Le type paraît pressé, il avance en regardant derrière lui et au moment où je veux m'écarter de son chemin, il me fonce dedans. Sa veste sent le tabac, tout son corps dégage une odoeur moisi et je sens immédiatement une brûlure intense en même temps que le coup d'épaule derrière la tête. Il me vide littéralement dessus sa mocheté de café pour emporter et comme si il ne s'en était pas aperçu, le type poursuit sa course sans même un regard, sans se retourner, alors que je suis sonné et carrément brûlé au dixième degré.
Je suis invisible peu être? Ouais, c'est bien ça le problème...
Et puis, on oublie la propreté pour aujourd'hui, maman!
Donc, je décrète officiellement que c'est le pire matin de la semaine. Je réserve même à ce matin un top 10 sur le décompte officiel des pires matins de ma vie.
Je réprime un grognement en soulevant mon t-shirt, pour découvrir ma peau rougit par la brûlure du liquide chaud sur mes côtes et jusqu'à l'os de ma hanche. Juste en constatant l'état de ma peau je sais déjà que la brûlure va être sensible toute la journée. Je soupire bruyamment tout en redescendant délicatement mon chandail et je sors mon téléphone de ma poche pour voir si Simon enfin a répondu à mes textos.
Mon fond d'écran, c'est une photo de moi et Michel il y a quelques mois dans un Resto-bar pour mes 23 ans. Michel, c'est le gars qui m'a trompé il y a à peine un mois. Michel c'est l'ex-copain que j'ai foutu dehors avec toutes ses petites affaires. Ça me rappelle immédiatement que je dois changer cette photo et que ça fait trois semaines que je jure de le faire à chaque fois que je pose les yeux dessus. Parce que étrangement ce n'est pas tant de voir son visage qui m'énerve c'est le sourire que j'ai d'accroché sur le mien qui me soulève le coeur. En plus, c'est un peu de sa faute à lui, le tournant que ma vie va prendre aujourd'hui. Parce que dès que Simon l'as su, il m'a proposé de venir habiter chez lui. Il n'a jamais beaucoup apprécié Michel, autant dire qu'il n'aime jamais les gars que je fréquente. Simon à ce petit côté protecteur, vous voyez? Il vient toujours se mêler de mes affaires et sa m'exaspère beaucoup la plupart du temps mais, il reste la personne qui compte le plus à mes yeux.
Je m'explique... Quand j'ai découvert les tromperies de Michel, sur le coup j'étais complètement dévasté et j'ai eu une réaction énorme. Alors, peu-être que blalancer toutes ses affaires sur le trottoirs en hurlant n'était pas la meilleure des idées parce que je n'avais personne pour remplacer sa partie du loyer mais, c'est comme ça. Je suis impulsive. Sur le moment, et suite à l'offre de mon frère je me suis senti trop orgueilleuse pour accepter l'idée que mon petit frère vienne me sauver encore une fois. Alors j'ai refusé son offre et j'ai préféré faire ce que je fais depuis trois semaines. En gros, broyer du noir, me nourrir de soupe au nouilles minutes, de barres de protéines en me rejouant en boucle les mêmes playlist et j'ai enchaîné boulot sur boulot pour essayer de joindre les deux bouts. Ce n'est pas trop mon genre habituellement de me plaindre ou de me morfondre, et même si faire la tournée des clubs n'est pas mon genre non plus, je déprime autant que j'en ressemble à une loque humaine depuis que j'ai foutu dehors cet imbécile égocentrique de Michel Southberry. J'ai perdu le moral et je suis bien trop cevé pour rire de quoi que ce soit. Le pire dans tout ça, c'est que j'ai perdu l'essentiel, l'instinct, la passion et les bonnes vibrations sur lesquelles je me suis toujours raccroché pour m'empêcher de me perdre, et ce n'est pas seulement à cause de ce m'as fait ce crétin, c'est un ensemble. Un tout. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, comme on dit. J'ai l'impression d'avoir ramée à contre courant toute ma sainte vie et d'avoir passé à côté de l'essentiel. Bon vous allez dire que j'ai juste 23 ans et que j'en suis qu'au tirer de ma vie mais je suis certaine d'une chose et c'est que de se sentir perdu est le pire sentiment qui soit et peu importe l'àge ou le vécu qu'ont à ou pas aquéri.
Mon premier constat aété celui ci: Michel n'avait même pas emménagé depuis 3 mois quand je l'ai retrouvé au lit, dans mon foutu lit, avec une brunette aux gros seins. Voilà comment il occupait son temps sur le chômage, en plus de ne presque rien payer. J'aurais dû le tuer, voilà ce que j'avais dû faire au lieu de le mettre à la porte. Parce que quand il est parti, il est parti en emportant ce qui me restait d'amour propre et de confiance en moi. Le pire?  Je n'ai trouvé personne vers qui me tourner, personne d'autre que Simon. Pathétique, han? J'ai mis quelques jours à réalisé qu'en réalité nos amis était finalement ses amis à lui. Nous avions le même cercle mais, je ne me suis jamais senti assez proche de personne en particulier pour n'en rappeler ni n'en revoir qu'un seul depuis notre séparation. J'ai toujours eu du mal à donner ma confiance au gens et j'ai eu trop souvent raison à mes dépends. Ou tord, si je me fie à la plupart de mes histoires de coeur. De toute façon, avec des amis qui évite et vous mentent, on n'a pas vraiment besoin d'ennemis, non?
Bon, il faut absolument que je change cette image de mon portable, car je n'ai plus envie d'y penser et de me morfondre là dessus. Ça se termine aujourd'hui, je tourne la page.
Finalement ma boîte SMS est toujours aussi vide qu'il y a 5 minutes. Pas de traces de Simon. Pas un seul foutu messages. Mais qu'est-ce qu'il fout mon frère aujourd'hui!?
Depuis hier l'ai texté 15 fois au minimum, sans aucune réponse et ça ne lui n'arrive jamais de ne pas me répondre. Au grand jamais. Décidément, ce n'est pas ma journée et d'attendre mon frère sur ce trottoir, plus le fait qu'il ai bien plus de 15 minutes de retard déjà, ne fait que m'énerver à un niveau majeur.
Je m'appuis un peu plus fort contre le mur de briques rouges de l'immeuble et serrant mon vieux blouson en jeans sur moi je me dis que si je pouvais disparaître dedans ça serais mieux pour tout le monde. Ou du moins, ça m'éviterais une engelure. Le vent est assez violent et froid aujourd'hui pour un matin d'octobre et j'ai l'impression que mes oreilles vont tomber. C'est à cause du boulevard, en cette saison les vents viennent la plupart du temps du nord-est et ce boulevard est construit comme un couloir de circulation pour les bourrasques. Je sais, j'aurais dû prendre mon foulard avant de sortir, mais mon foulard est coincé au fond d'une valise et je ne sais même plus laquelle. C'est parce qu'en vérité, je ne pensais pas attendre sur ce trottoir si longtemps. Le froid qui perce mes vêtements soulage à peine ma peau brûlé, même si je frissonne de tout mon corps et c'est plutôt paradoxal, non?
Oh merde, j'ai failli oublier!
Je fouille à tâtons dans mes poches pour retrouver mon porte-clés, puis détache la clé du petit logement meublé que je rends aujourd'hui. C'est mieux ainsi. Je garde la clé dans ma paume un instant, je l'observe en guise d'adieu puis je la glisse doucement dans la boîte aux​ lettres du proprio qui est tout près de la porte.
Je n'ai plus les moyens de garder cet appartement toute seule entre les études et le boulot. De toute façon ce logement est synonyme de mauvais karma, donc mes regrets son plus que minimes. Le seul gros problème c'est que mon orgueil en prend un coup.
La clé tombe au fond de la boîte dans un petit bruit métallique et immédiatement je sens mon portable vibrer dans ma poche.
Enfin, ce n'est pas trop tôt!
Vite, je sors mon téléphone de la poche arrière de mon jeans.
Simon: Désolé Marie, j'arrive dans 5
J'ai hate de voir son excuse. Je suis prête à parier que mon frère est sorti dans un de ces endroits à 50 dollars l'entrée avec ses potes de notre vieux quartier de WestMont hier et qu'il s'est levé en retard pour venir me chercher.
Vous vous en doutez, j'ai dû me rendre à l'évidence et accepter l'offre de Simon avant crouler sous une immense pile de factures impayés. Et puis, pour être totalement honnête j'ai aussi besoin de changer certaines choses dans ma vie, de changer de décor, d'air et de changer d'humeur.
Alors me voici, Moi, Marie, prête à laisser un monde entier derrière moi.
Bon peu être pas un monde entier, parce que je ne possède presque rien. Tout ce que j'ai est là, sur le trottoir devant moi et tout tient dans 3 valises et quelques cartons. Je n'ai pas vraiment d'amis proches comme je l'ai déjà dis, je n'ai jamais eu le don pour ça. J'ai un horaire de merde au boulot, les études me prennent beaucoup de temps et il ne m'en reste  que très peu à leur consacrer.  Mon père a disparut de la mappe monde quand j'avais encore l'âge de jouer à la boutchou et moi et ma mère on s'entend comme chien et chat depuis que je suis en mesure d'exprimer mes propres opinions, c'est à dire depuis toujours. Alors, en dehors de quelques connaissance il me reste Simon.
D'ordinaire il est toujours à l'heure, il tient ses promesses et il répond à son foutu téléphone. Le petit frère le plus fiable de la planète. Sauf aujourd'hui évidement, et il a besoin d'avoir une bonne excuse. J'en ai vraiment marre de poiroter ici mais, je n'ai pas vraiment le choix de l'attendre. Je ne peux pas aller bien loin, je n'ai pas de voiture, et surtout j'ai trois valises et des boites plutôt lourdes. Le magasine pour lequel je travail paye mes déplacements​ en taxi tant que j'arrive à temps pour couvrir les événements sur lesquels ont m'envoie et je fais le reste et l'université en autobus. Ça me va, j'aime bien le bus et puis, à mon avis choisir de posséder une voiture et vivre dans la métropole c'est comme de choisir le Doc Mailloux comme Psy. Rien pour vous aider.
Les 5 minutes promise s'écoulent et j'aperçois enfin sa petite voiture noire au bout de la rue, il s'avance en abusant du bras de vitesse et s'arrête sec juste devant moi dans un petit nuage de poussières. Son véhicule est un modèle assez récent, bien équipé avec des vitres teintés, gadgets, bluetooth et un système de son très performant. Je lui répète toujours qu'il lance son argent par les fenêtres mais, mon frère est du genre trop fier. Avec lui, les détails et les impressions qu'ont laisse son importantes mais, ne vous méprenez pas, c'est une personne simple et dévoué même si quand je regarde sa voiture je me dis qu'il a l'air d'un petit con.
Je m'avance d'un pas rapide vers la porte du coté passager, j'ai trop froid et la raison me pousse à sauver mes oreilles de la congélation. Comme je pose les doigts sur la poignée, la porte s'ouvre brusquement sur moi manquant bien de me happer le front au passage. Si je n'avais pas reculé d'un pas – grand merci a mes reflexe de feu - c'est bien ce qui serait arrivé.
Une masse de cheveux presque noir courbés dans tout les sens. Un gars se déplie s'extirpant du véhicule et sort sur le trottoir. Je me masse le front là où la porte à manquer sa cible et je dévisage l'intru. Il est plutôt grand et imposant, ce sont ses épaules découpés au couteau que je vois en premier. Genre Hulk. Sauf que, ce n'est pas la peau qu'il a de vert, ce sont ses yeux. Verts persans, le genre de couleur assez rare qu'ont ne peut pas rater. Cela dit, ça vient avec une expression étrange, indéchiffrable qui reste statique sur son visage. Je ne saurais dire si il est surpris, fâcher ou s'il en a rien à foutre d'avoir failli me fendre le front en deux. Je recule d'un autre pas. Bon, je dois admettre que j'ai menti. Ce n'est pas du tout Hulk. Jeans noir étroit, un simple t-shirt blanc immaculé avec un col légèrement ouvert en v, et le tout sans aucune déchirure. En plus, dans ses pieds il a une paire de chaussures Vans, noire des lacets à la semelle et ce n'est pas trop le genre de Hulk non plus. Et puis, Hulk il est plutôt moche alors que lui, il est loin d'être moche. Je lui trouve un air de cet acteur grec qui joue dans un film de sience-fiction dont j'ai oublié le nom et un mélange avec Douglas Booth.
Pourquoi Simon ne m'as pas prévenu qu'il s'amenait avec, avec... Je ne sais pas au fait. Il doit être débile de toute façon pour sortir en simple t-shirt, on est quand même en octobre. Moi, je me gèle.
Il étire un bras en l'air, et pendant un instant je crois qu'il va me tendre la main comme n'importe qui le ferait, mais non. Sa main va rejoindre sa nuque soulevant le bord de son chandail au dessus de la taille de son pantalon. Pendant qu'il se masse la nuque, je remarque automatiquement la ligne en dessous du nombril et le v qui descend dans son pantalon bien dessiné par les muscles de son ventre. Merde.
Ne le dévisage pas, Marie!
Pense à une pomme!
Mais, pourquoi es-ce qu'il reste là bordel?! Sans s'excuser, ni même sourire.
Simon traverse enfin de mon côté m'adressant un petit sourire en coin en passant. Cette façon qu'il fait pour m'amadouer quand il sait qu'il a merdé et dieu merci je peux enfin détourner mon attention de sur Monsieur abdo.
- S'cuse moi pour le r'tard Marie, j'suis allé chercher Logan pour m'aider à déménager tes trucs.
Bon, l'autre s'appelle Logan y parait. D'un geste fluide de la main, Simon pointe les bagages sur le trottoir et reprends.
- J'savais que t'avais une tonne d'machins lourds là dedans.
Son rire se fait léger et silencieux, il passe aussitôt une main dans ses cheveux châtains clairs couper court et parfaitement coiffés, comme pour repousser vers l'arrière des mèches de cheveux rebelles mais, complètement imaginaires. J'adresse un sourire complice à mon petit frère, surtout à cause de sa petite manie à passer sa main dans ses cheveux. Le genre de petits trucs qui vous manque au quotidien et qui vous apparait comme la signature de votre nostalgie que au moment où vous l'avez sous les yeux. Simon m'avait vraiment manqué au cours des dernières mois et encore plus au cours des dernières semaines, beaucoup plus que ce que je croyais et s'il était venu ici seul, j'en verserais probablement une larme ou deux.
Au lieu de ça, je me retourne vers le grand brun qui n'a toujours pas desserré les dents. Je sors la main de ma poche pour la lui tendre, histoire de faire les présentations que mon frère ne fera pas, de toute évidence. Et ça me contrarie un peu qu'aucun des deux zigotos n'ai pensé se présenter, pour moi c'est une marque de respect mais, je passe par-dessus parce que je sens l'urgence à casser le malaise que je ressens.
Précipitamment, le mec qui s'appelle Logan et qui ne sais pas sourire se détourne et attrape rapidement la valise à côté de moi. Il rejoint Simon qui est déjà affairé dans le coffre de sa voiture. Mon frère est probablement à se demander comment il va caser tout ça dans le coffre de son coupé sport pendant que moi, j'ai l'air d'une imbécile avec une main ouverte dans le vide sur le trottoir. Génial.
Son grand con d'ami n'as aucune manière et peu être qu'il n'a pas remarqué ma main pile à dix centimètres entre nous deux, mais franchement j'ai plutôt l'impression qu'il se fiche de moi. Ah oui c'est vrai, c'est parce que je suis invisible j'ai failli oublié. Ce n'est que la deuxième fois depuis ce matin qu'ont me fais le coup.
Top 5 des matins de merde!
Je sers les dents et baisse les yeux sur mes converse rouge en retenant mon chapelet d'insultes au fond de ma gorge. C'est simple, j'ai toujours détesté les amis de mon frère et même si je n'ai aucune idée de où il sort son nouvel acolyte mal engueulé, on dirait bien que rien n'a changé dernièrement. Il a toujours eu des choix merdiques, des prétentieux avec trois sous à la place du cerveau.
J'entends mon frère marmonner un truc à Logan la tête dans le coffre, puis plus fort il s'adresse à moi sans même lever la tête au dessus du coffre.
- Allez Marie, tu peux mettre le reste de tes cochonneries sur la banquette arrière et monte à l'avant.
Mes cochonneries ?!? Pas questions que je laisse, mes cochonnries comme il dit, sans surveillances avec le débile à l'air bête, qui fout la trouille. Non, mon Canon et mon materiel de photos mérite bien mieux.
- Ça va Simon j'aime mieux m'asseoir derrière!
Je ne lui laisse pas le temps de riposter et je dégage le banc avant pour monter.
Après avoir replacer le siège et refermé derrière moi, je dépose sur la banquette mon sac à bandoulière en toile contenant tout un bazar de lentilles de caméra, mon appareil photo si cher à mon cœur et mon ordi portable. J'entre une main dans la poche de mon blouson pour la réchauffer et de l'autre j'attrape mon cellulaire coincé dans la poche arrière de mon jeans. La petite boîte aux lettres affiche un nouveau message, ma mère. Merde.
Je n'ai aucune envie de lui parler en ce moment, je connais déjà par cœur la conversation et la dernière chose dont j'ai besoin c'est de me faire faire la morale sur mes choix ou me faire inculquer des notions de planification qui m'aiderais à anticiper la vie. Parce que bien entendu elle, elle l'avait vu venir Michel! Elle l'avait sizé! Avec son regard laser, ou je ne sais quoi.  Non mais, faut tu être malade pour vouloir autant tout contrôler?  Elle a beau être inquiète, je la trouve contrôlante et elle ne réussis toujours qu'à m'énerver. On est trop différente elle et moi, je suis une artiste comme mon père et ça la dérange. Sa "petite artiste" et de la façon dont elle le dit, sa ressemble plus à un défaut.
Anyways, je répondrai plus tard...
Dans le rétroviseur je peux voir où en est mon frère et son drôle d'ami à l'arrière. La valise est encore ouverte. Toujours dans le coffre, on dirait bien. Je dois bien avoir 5 minutes devant moi avant qu'ils ne finissent de jouer à Tetris avec mes boites, alors j'ouvre la galerie photos de mon appareil sans tenir compte du message de ma mère et je remplace mon fond d'écran par une photo d'un paysage sombre et profond que j'ai prise l'automne dernier. J'adore cette photo et elle va parfaitement avec mon humeur du moment. Tiens, une bonne chose de fait! Finalement, et tant qu'à est aussi bien partie je décide de supprimer toute les photos de Michel, en me forçant mentalement à n'y prêter aucune attention. À chaque clic, je formule un "bye, bye connard" en souhait que cela ai l'atteindre droit au coeur là où il est.
De toute façon l'amour, le vrai, n'existe pas. Je l'ai décrété moi même depuis un bon moment. La petite expérience que je viens de vivre, viens seulement me le confirmer.
Vous voulez que je vous confie la verité? L'amour, le vrai est une illusion, un mirage, quelques choses de recréé de toutes pièces dans les films. De nos jours, et même déjà 100 ans avant notre époque et la télévision, les gens étaient autant dupe que nous et l'illusion se passait par les cancans et les livres. J'ai lu Les haut de hurlevent une fois et j'ai compris. Des moments trop forts pour être vrai. Des sentiments qui créer l'envie, on veut vivre la même intensité alors on cherche à avoir toujours plus, toujours mieux et tout se fane sous nos yeux parce que nos idéaux sont inatteignable. Ce que nous cherchons est prit de l'autre coté du mur. Vous savez, le mur? Et le concept du bonheur que vous promet la vie? Le Wonderwall. Sois bon, travail fort et un jour tu atteindras le sommet, de l'autre coté c'est le bonheur. Tout ce que tu as toujours recherché se trouve donc de l'autre coté, l'amour, la passion et la réussite. Je te le redis moi, c'est n'importe quoi...C'est une des raisons pour lesquelles je n'aime pas les séries à l'eau de roses et les trucs romantiques. Quand on croit à toute ces âneries, on réussit juste être déçu et malheureux. Bon, pour l'instant je dois admettre que déménager chez mon petit frère à mon âge et supprimer 200 photos d'un menteur sans vergogne en qui j'ai mis ma confiance, ne rend pas justice à mon concept, mais faites ce que je dis et non ce que je fais parce que de mon côté j'ai encore du mal à suivre mes propres conseils.
Après avoir lancé mon cellulaire dans mon sac sur la banquette et remis les deux mains dans mes poches, je prend un bonne respiraton pour me calmer. Ma tête se laisse poser doucement et en touchant l'appuie tête je ferme les yeux un peu malgré moi. Je dois vraiment reussir à dormir une nuit complète, ce que je n'ai pas fais depuis longtemps. Je pourrais dormir là maintenant si je n'étais pas dans cette voiture et en plein déménagement. Je me force à garder les yeux fermés quelques secondes, ce n'est pas gagné mais j'essaie toujours d'apprendre à relaxer. D'ailleurs je dois dire à Gary - mon boss à la revue - de réduire mes heures, sinon je vais finir par me changer en zombi. Bon, ca y est, j'ai mon planning des deux prochaines semaines en défilement progressif implanté dans la tête. Fail. Je ne dormirai pas dans cette voiture finalement. En ouvrant les yeux, je vois une paire de yeux dans le rétroviseur. Tout mon système nerveux réagi et sursaute en voyant que l'ami de Simon est assit tout naturellement sur le siège du passager.
Merde ce type est un vampire ou quoi?! Je ne l'est même pas entendu entrer!

Je suis presque sure d'avoir fais le bruit d'un porc qui couine en le remarquant parce que je capte immédiatement son attention. Maintenant c'est lui qui me regarde à travers le rétroviseur. Je détourne immédiatement les yeux et j'ai aucune idée pourquoi j'ai cette réaction. On dirait qu'il m'intimide et je me sens rapetisser dans mon siège. Pourquoi es-ce il m'intimide au juste?! C'est stupide.
Je compte jusqu'à trois. Coup d'œil au rétro. Merde, encore là. J'oublie de respirer, je cligne des yeux, je focus partout ailleurs et j'en suis probablement entrain de me faire une image de fille angoissé chronique quand mon petit frère arrive et prend place derrière le volant. Voilà, je respire de nouveau. Simon me donne sans s'en rendre compte, une façon de détourner l'attention. Depuis un moment que je veux lui dire à quel point que je suis désolé de le mettre dans cette situation et je sais qu'il va me réprimander de toujours m'excuser de tout alors je profite de l'occasion.
- Hey Sim....je, je...merci. Dis-je avec un malaise perceptible dans la voix.
Simon se retourne surpris et me regarde droit dans les yeux. Bon, faut dire que les grandes éloges sentimentales ce n'est pas trop mon genre mais, ses yeux bleus clair presque identiques aux miens, sont doux et plein d'empathie, pile poil ce que j'avais besoin pour me recentrer. J'appuie légèrement la main sur son épaule droite tout en soutenant son regard. Je veux qu'il ressente à quel point je suis sincère, sans avoir besoin d'en dire plus devant le crétin assis à côté. En fait, on a jamais eu besoin de dire les mots, lui et moi on se comprend avec les yeux et c'est comme ça depuis toujours. Simon acquiesce, relâchant un petit sourire et à ce moment j'ai la certitude qu'il m'a comprise.
-Arrête ça Marie. Ca m'fait plaisir de t'aider, tu l'sait que j'suis toujours là ok?!!...Tu peux rester autant qu'tu veux...
-Hey, au fait t'as parlé à m'man cette semaine ?! Reprend-t-il avec un fou rire camoufflé dans la voix.
-Non, et j'vais pas l'faire! Peux-tu lui demander d'arrêter d'me harceler svp? J'vais bien. J'ai pas envie de m'battre avec elle, c'est tout!
Mon ton est plus sec que je ne l'ai voulu mais, ça fait marrer mon frère. Au moment où il s'engage sur la route, il rigole toujours un peu et Simon se racle grassement la gorge pour se forcer à reprendre son sérieux.
- ok, ok! J'le lui dirai que tu va bien! Ajoute-t-il plus calmement.
Son visage à repris une expression plus neutre, mais son sourire n'a pas disparu faisant apparaître dans ma tête l'image d'un petit bonhomme de 5 ans ricaneur me suivant partout, imitant mes gestes, et trop mature pour son âge.
Bon sang, que je l'aime ce petit con...
Loin dans mes souvenirs, je laisse retomber ma tête sur le côté de la fenêtre à côté de moi et du doigt je dessine des cercles dans la buée légère sur la vitre

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