Amour inexistant

Le revoir.

Voilà un peu de franchise ne fera pas de mal. Dire ce que je pense me fait du bien, j'aime être honnête et ceci me fait avoir la « conscience » tranquille.
Mais maintenant je sens que sa réponse ne va pas me plaire....
« - Merci pour ce beau message, mais je ne suis pas aussi blanc que vous le pensez.... Personne n'est parfait ! Dormez bien.
   - Ah non la perfection n'existe point ! Merci vous aussi.
   - Pas tout de suite pour moi.
   - Dormez un peu, prenez des forces d'ici vendredi pour ne pas me rater. Et arrêtez l'alcool !
   - Non je vais m'y remettre ce soir.
   - Une patiente décédée en plus alors.... »

Je m'attendais à ce genre de réponse, vaste, courte comme toutes les autres...
Mais encore une fois c'était le moment de me dire non, bien qu'il me l'ai déjà dit mais il ne me le redit pas, alors oui je m'autorise à être perdue...
Il est honnête donc je m'attends à tout moment de me faire recaler, il peut le faire quand il veut comme il le veut. Il en a le pouvoir et le sait.

« - Bon toujours pas le droit à un café avec vous ?
   - Non faut être à jeun.
   - Rooooh je ne vais pas mourir demain, un autre jour.
   - Ah.... Vous avez l'air tellement sûre de vous.
   - C'est rassurant merci. Et là j'ai pas le droit de fumer ?
   - Exact.
   - Bon du coup je fais du sport, enfin du vélo.
   - Je reviens du vélo aussi.
   - Ah oui vous êtes un sportif.
   - Un peu.
   - À côté de l'alcool. »
Je lui envoies une photo des barres de traction avec une petite phrase ironique:
« - Une grande sportive !
   - Qui ? Vous ?
   - Oui.
   - En fumant ?
   - Et vous en buvant ?
   - Je ne suis pas un grand sportif.
   - Moi non plus, je fume trop.... »

Me voilà arrivée à la veille de l'opération certes j'ai peur des choses comme ça, le fait d'être endormi tout ce qui s'en suit. Mais j'ai une totale confiance en lui. Bien qu'il m'ai fait quelques réflexions comme quoi il y a des risques mais je sais que ceci était juste pour m'embêter. C'est bizarre mais il a réussi à faire en sorte que j'oublie mes craintes.
Je stress beaucoup plus à l'idée de le revoir que pour l'opération.
C'est un mélange de peur, de stress, d'excitation.
L'envie est tellement présente que je m'endors rapidement pour enfin le revoir.

Le matin je dois être à 8h à la clinique. Arrivée là-bas je sais que je ne vais pas le voir avant d'être au bloc. Je passe le temps comme je peux, j'ai pris quelques cours avec moi pour que ça ne soit pas trop long.
Je vais tout de même partir prendre cette douche de bétadine, je pense forcément à lui une fois dedans. Non je n'insiste pas sur les cheveux je les évites le plus possible.
Après la douche obliger de mettre la tenue de bloc qui est très élégante ou on voit tout à travers et en prime d'un bleu atroce. Je lui envoies une photo avec une sale tête ....
« - En plus j'ai droit à une superbe tenue.
   - Jamais contente.
   - Bah non en plus je m'ennuies.
   - Faite une sieste. »

Je ne peux m'endormir alors que je vais aller au bloc l'heure suivante, je ne suis pas sereine à ce point.
Il m'avait prévenu que je ne passerai pas avant 10h30-11h.
L'attente est vraiment interminable, tjrs pas de stress par rapport à l'opération, mais le stress, l'adrénaline de le revoir même si ce n'est que 2minutes est encore plus grande...
Le moment est venu....