Cela fait maintenant trois jours que nous partageons le chalet avec Harry et ses amis.
J'avoue que ça se passe plutôt bien au final. Nous nous sommes installés dans une certaine routine qui n'est pas pour me déplaire. Le nouveau groupe que nous formons est solide et les liens se tissent avec une rapidité incroyable. Nous pourrions croire que nous nous sommes toujours connus et que c'est ensemble que nous sommes partis en vacances. Je pense garder le contact avec eux une fois rentré sur Londres. De toute façon, vu comme la relation évolue entre Liam et Zayn, il y a de fortes chances pour que ces deux-là se retrouvent rapidement.
Nous n'avons bien entendu eu aucune nouvelle du proprio malgré nos divers messages. En définitive, nous avons décidé de laisser tomber. Nous ne le retrouverons pas et puis nous avons trouvé une solution, donc autant ne pas perdre notre temps avec cet escroc. Nous contacterons le site hébergeur quand nous serons rentrés en Angleterre.
La seule ombre au tableau, finalement, ce sont mes rapports difficiles avec Harry. Dire que les tensions entre nous se sont exacerbées est un euphémisme. Nous ne nous supportons tout simplement pas. Nous sommes comme chien et chat. Incapables de nous entendre, de nous parler, de rester dans la même pièce sans que cela parte en joute verbale ou petits mots assassins.
Tout est prétexte à nous opposer, tout le temps pour rien. Quand je dis quelque chose, il faut qu'il soit systématiquement en désaccord et inversement. Il n'aime rien de ce que j'aime, il ne s'intéresse à rien de ce qui m'intéresse... parfois, j'ai l'impression d'être dans un sketch issu d'une caméra cachée tellement c'est gros. Moi qui suis d'une nature plutôt bavarde, il m'arrive de passer de longues heures sans ouvrir la bouche pour éviter que cela ne dérape de nouveau. Je ronge mon frein et ce n'est vraiment pas agréable.
En fait, je trouve ça usant. Sans lui pour me pourrir la vie, ce séjour serait parfait. Mais il est là et comme je ne peux décemment pas le faire tomber d'une falaise ou l'étouffer dans la neige, je dois faire avec. Apparemment, c'est plutôt drôle de nous voir nous engueuler en permanence, parce que tout le monde fait en sorte que nous soyons en binôme pour effectuer les corvées. Je ne vois même pas l'intérêt qu'ils ont de provoquer ces situations. À leur place, je ferais au contraire tout pour éviter nos clashs incessants. Leur logique doit être montée à l'envers, ce n'est pas possible autrement.
J'adore la solidarité de nos soi-disant amis !
Ce soir, c'est donc à nous de préparer le repas. Même pour cuisiner quelque chose d'aussi simple que des pâtes carbonara, nous arrivons à ne pas être d'accord. À croire qu'il est né avec le schéma génétique exactement à l'opposé du mien. Je me mords la langue pour ne pas exploser, mais c'est difficile.
— On ne met pas d'oignons dans la carbo ! s'insurge-t-il alors que je commence à en couper en lamelles, des larmes plein les yeux.
— T'as déjà ouvert un livre de recettes au moins ? je réplique tout en continuant ma tâche.
— Oui, justement...
— Dans ce cas, tu devrais savoir qu'il y a des oignons dans la recette.
— Absolument pas !
— Apprends à lire alors.
Je récupère mon téléphone dans ma poche, ouvre la dernière page Internet sur laquelle j'étais et le fais glisser vers lui.
— Tu vois ?
Il se pince les lèvres, mais ne répond rien, me laissant implicitement gagner cette manche. C'est tellement électrique entre nous que la moindre étincelle pourrait provoquer une explosion. Le pire, c'est que je n'arrive pas à m'empêcher de jouer avec le feu. C'est plus fort que moi. J'ai envie de le pousser à bout, même si je sais que je risque d'y laisser des plumes.
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Deux Adorables Idiots - (LS)
Fanfiction"L'amour est un secret entre deux cœurs, un mystère entre deux âmes" Henri Frédéric Amiel * Deux semaines de vacances au ski pour tout oublier, Deux groupes d'amis qui se retrouvent de façon inattendue dans le même chalet, Deux regards qui se heurt...