Deux Adorables Idiots - (LS)

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Debout en équilibre sur une jambe, je tente vainement d'attraper un mug dans le placard haut de la cuisine.

Je n'y arrive pas et ça m'énerve ! Je peste en essayant de m'étirer un peu plus, me faisant vaciller légèrement. Avec ma poisse, je sens que je vais finir les quatre fers en l'air si ça continue. Je souffle en me retenant comme je peux pour ne pas glisser.

Je ne sais pas qui a rangé la vaisselle hier soir, mais bon sang, qui que ce soit, je le déteste ! Nous ne sommes pas tous des géants ! C'est déjà bien assez rageant que ma mère n'ait pas pu me donner quelques centimètres de plus, ce n'était franchement pas la peine d'en rajouter ! Je regarde impuissant la tasse qui semble me défier de là où elle est.

Un poil désespéré, je lorgne le plan de travail qui me fait de l'œil. J'ai bien envie de monter dessus, mais c'est impossible avec ma patte folle et surtout bien trop dangereux. Râlant de plus belle, maudissant la Terre entière, je tente tout de même de hisser le haut de mon corps sur le meuble afin de me donner plus d'ampleur, mais il faut que je me rende à l'évidence. Ça ne sert absolument à rien à part me ridiculiser un peu plus.

Je grogne quand je sens le bout de mes doigts effleurer l'anse. Elle me nargue en plus ! J'ai presque envie de hurler tellement ça m'énerve ! Je me tends encore, mais n'arrive qu'à la repousser plus loin. Je lâche un cri de frustration en retombant sur mon pied valide. Les poings serrés, je tape le plan de travail avant de m'effondrer dessus, la tête enfouie dans mes bras croisés devant moi.

Je me fige quand j'entends un rire résonner dans la pièce. Mes joues se mettent subitement à chauffer et mon rythme cardiaque à s'emballer. Je n'ai que le temps de me redresser lorsqu'un torse chaud vient se coller à mon dos et que deux bras forts m'entourent. Le parfum mêlé au gel douche d'Harry m'enivre. Je ferme les yeux une seconde, avec l'envie irrésistible de me cacher dans un trou. Je sais qu'il m'a vu faire... ma honte est totale !

Je sens ses lèvres se déposer dans mon cou, ce qui m'arrache un frisson.

— Un souci Tomlinson ? se moque-t-il gentiment en me serrant un peu plus fort contre lui.

— Tu n'étais pas censé être sous la douche toi ? je ronchonne en tentant de me dégager de son étreinte, en vain.

— Je n'allais pas y passer la journée non plus, remarque-t-il en riant. Et toi, tu n'étais pas censé te faire un thé ?

Il me regarde, amusé. Je grogne en rougissant un peu plus tandis qu'il dépose un nouveau baiser sur ma peau.

— Je n'en ai plus envie, je mens, vexé comme un pou.

— Oh ! C'est dommage... moi, ça me disait bien.

— Ça y est ? Tu as fini ?

Je bougonne en jouant des épaules afin de me libérer, mais il ne bouge pas d'un iota, riant de bon cœur.

— C'est bon ! c'est pas drôle ! j'ajoute en râlant.

Cette fois, il me relâche. Je récupère mes béquilles et commence à me diriger vers la porte, mais il m'arrête dans mon élan en m'attrapant par le bras.

— Même quand tu es grognon, tu arrives à être adorable, lâche-t-il d'une voix douce qui me renverse.

Je me retourne pour lui répondre. Je sursaute quand je me rends compte qu'il est juste derrière moi, tellement proche que je sens mon cœur louper un battement avant de s'emballer. Mes iris tombent dans les siens et j'en perds mes mots, mon agacement et même mon sentiment de malaise. Mon monde se résume à ses billes émeraude qui m'hypnotisent. Un frisson me parcourt alors qu'il me prend dans ses bras. Ses yeux brillent, son sourire est immense.