Deux Adorables Idiots - (LS)

7

Assis sur mon lit d'hôpital, j'attends patiemment que Liam termine mon sac.

Les médecins m'ont donné le feu vert pour rentrer, mais avec ma jambe dans le plâtre, je suis tributaire des autres. Je déteste être assisté, mais je n'ai pas trop le choix. J'ai eu de la chance dans mon malheur. J'ai évité la fracture de justesse. Ma cheville est tout de même très fragilisée, alors ils ont préféré se montrer prudents et m'immobiliser le temps que je retourne à Londres.

Les gars voulaient d'ailleurs qu'on rentre tout de suite, mais j'ai refusé tout net. Que je sois allongé sur le canapé chez moi ou au chalet, quelle différence ? Autant qu'ils finissent leurs vacances tranquillement. J'ai appris que Liam et Zayn s'étaient finalement mis en couple, j'ai envie de les laisser un peu en profiter.

- C'est bon, on peut y aller, m'annonce mon ami en posant le sac sur la chaise à côté de mon lit.

- Enfin ! je souffle, soulagé.

Je n'ai passé que quarante-huit heures entre ces murs, mais je n'en peux déjà plus. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux. Je ne sais pas comment les gens font pour travailler dedans. Il faut avoir un sacré moral pour supporter en permanence cette odeur d'éther qui flotte dans l'air et les allées et venues incessants des malades. Ils mériteraient une médaille.

Je n'ai pas à me plaindre, j'ai eu presque tout le temps de la visite.

Même Harry est passé me voir. En fait, c'est celui qui est venu le plus souvent. Il se sent coupable, je m'en rends bien compte. Il ne me parlait pas quand il était là, il restait dans son coin. Il était toujours accompagné de quelqu'un qui faisait la conversation à sa place, mais au moins il a fait l'effort de bouger ses fesses jusqu'ici. J'avoue que ça m'a étonné, mais je n'ai rien dit. La situation se passe de sarcasmes, je pense. On en a assez fait.

D'après ce que je sais, il y a eu une grosse dispute après mon accident. Liam, Cal et Oli étaient vraiment en pétard contre lui. Zayn, Niall et Lily n'étaient pas contents non plus, voire très en colère. Il s'en est pris plein la tête. Quand Liam m'a expliqué ce qu'il s'était passé entre eux, j'ai dû moi-même calmer le jeu. Je suis un grand garçon qui a fait ses choix. Je dois les assumer maintenant. Certes, Harry était à l'origine de ce pari débile, cependant je n'étais pas obligé de le suivre et j'aurais pu y mettre fin. Je ne l'ai pas fait à cause de mon ego. Je suis tout aussi fautif que lui. Même s'il me tape sur les nerfs, je refuse qu'il endosse toute la responsabilité.

Après tout, ça aurait pu être lui à ma place.

- Tu vas savoir t'en servir ? me demande Liam en désignant du menton la paire de béquilles qui est posée contre le mur.

- Il va bien falloir ! je remarque en riant.

Je bascule sur le côté du lit et me mets debout sur un pied. La tête me tourne d'un coup, m'obligeant à me rasseoir.

- Oh ! Mec ! Tu te sens mal  ? s'inquiète aussitôt le brun.

- C'est rien, juste des vertiges. Entre les antidouleurs et mon coup au crâne, le doc m'a expliqué que ça allait m'arriver quelquefois au début. Ça va passer, je le rassure en fermant les yeux une seconde pour me reprendre.

Il souffle avant de se pincer les lèvres.

- Quoi ?

- Rien... laisse.

- Li, dis-moi ce que tu as sur le cœur, j'insiste. Ce n'est jamais bon de tout garder pour soi, tu le sais.

Il soupire en se passant une main dans les cheveux.