La nuit a été difficile.
La douleur m'a réveillé plusieurs fois. J'ai aussi fait quelques cauchemars, certainement des réminiscences de mon accident qui me revenaient par bribes. Je ne me souviens pas de grand-chose à part la sensation de vitesse et la peur qui m'a pris aux tripes. Ça reste diffus. Cette nuit, certaines images me sont apparues. J'aurais préféré éviter. Je me sens légèrement angoissé maintenant.
Je me lève en soufflant. Liam est déjà parti. Je regarde l'heure sur mon téléphone. En même temps, il est presque dix heures. Je sautille sur une jambe en me tenant au mur jusqu'à la salle de bain. Le chalet est totalement silencieux, ça fait bizarre. C'est à ce moment-là que je réalise que je vais être bloqué toute la journée à l'étage, sans télé, sans nourriture et sans même pouvoir me faire un thé ou un chocolat chaud. Je sens que ça va être long. Hier soir, je n'y ai pas pensé lorsqu'Harry m'a monté jusqu'à ma chambre, mais en fait j'aurais dû dormir en bas.
Après une douche rapide, ma jambe empaquetée dans un sac plastique que la pharmacie m'a fourni, je m'habille comme je peux. J'ai mal au crâne ce matin. J'enfile un jogging large, qui permet à mon plâtre de passer et dans lequel je me sens confortable. Je sors de la petite pièce quand un vertige me fait tourner la tête. Je ferme les yeux en m'affaissant sur le chambranle de la porte. Je tente de contrôler ma respiration pour me reprendre et éviter de vomir, mais c'est difficile. Mon estomac se retourne dans tous les sens.
Alors que je pense que je vais m'écrouler au sol, je sens deux bras m'entourer et un souffle chaud s'abattre sur ma nuque.
— Inspire, expire, doucement, cale-toi sur moi, me chuchote une voix que je reconnaîtrais entre mille.
Harry.
Il me colle contre lui et me frotte le dos lentement pour m'apaiser. Contre toute attente, ça fonctionne. Sa chaleur qui m'enveloppe, sa respiration calme, sa main sur moi, je commence à me sentir de mieux en mieux. Lorsque le vertige est totalement passé, je me redresse et lève la tête pour plonger mon regard dans celui, inquiet, d'Harry.
— Qu'est-ce que tu fais là ? je lui demande dans un murmure, encore un peu dans les vapes.
Il fronce les sourcils.
— Je n'allais pas te laisser tout seul alors que tu es blessé. Et puis, tu serais descendu comment pour manger ?
À ces mots, j'ouvre de grands yeux étonnés. J'ai du mal à croire que j'ai la même personne qu'il y a une semaine devant moi. Je n'en reviens pas. Je vais pour lui répondre, mais il reprend presque aussitôt.
— Liam voulait rester, mais je lui ai dit que ce n'était pas la peine, que j'allais m'occuper de toi.
D'un geste doux, il me caresse la joue avant de le réaliser et de se stopper net.
— Pourquoi ? je demande sans lâcher ses yeux des miens.
— Je viens de te l'expliquer...
— Non... pourquoi deviens-tu gentil tout à coup avec moi ? Ça me fait un peu flipper.
Il semble déstabilisé par la question et recule d'un pas.
— Pas que ça me dérange, mais ça m'étonne, je développe devant son regard perdu. Cal m'a dit que tu avais été secoué par l'accident. Je veux que tu saches que je ne te tiens responsable de rien et que tu ne me dois rien. Je sais que tu ne m'aimes pas, alors ne te force pas à être sympa par culpabilité. Ça ne sert à rien.
Il m'observe en silence, avant de pousser un long soupir.
— Je ne me force pas, répond-il en détournant les yeux. C'est juste que j'ai été con et je voudrais me rattraper.

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Deux Adorables Idiots - (LS)
Fanfiction"L'amour est un secret entre deux cœurs, un mystère entre deux âmes" Henri Frédéric Amiel * Deux semaines de vacances au ski pour tout oublier, Deux groupes d'amis qui se retrouvent de façon inattendue dans le même chalet, Deux regards qui se heurt...