Like we always do

42. Donghyuck

- Alors tu dois vraiment y aller... je ferme ma valise d'un coup, une boule au ventre.

- Oui Renjun, le juge veut que j'aille voir mon père et que je témoigne encore une fois. je descend la valise de mon lit, mon vrai lit et me tourne vers mon colocataire. Ça va aller, ne t'en fait pas. j'essaie de lui sourire malgré la douleur qui compresse ma cage thoracique. Malheureusement pour moi, mon ami n'est pas dupe.

- Si je m'inquiète, je sais que tu n'aimes pas tout ce qu'il se passe. C'est vraiment chiant qu'ils t'obligent à faire tous ça alors que tu souffres déjà assez de cette histoire ! il se lève et marche en cercles dans notre chambre. Et l'école qui ne me laisse pas sortir pour te soutenir...

- C'est tes parents qui n'ont pas fait l'autorisation. je prends à la main une de mes vestes. Ma mère m'a envoyé un message, elle arrive bientôt, je vais descendre. je sors, Renjun sur les talons pour m'accompagner jusqu'en bas.

- Tu sais si il reste ici où si il rentre chez lui ? je me tourne vers lui.
- Euh non mais si il reste, veille sur lui, il se remet juste de sa rupture. Il est très sensible tu sais... Renjun hoche la tête. Ça ira pour toi ?

- Chenle et Jisung sont avec moi et SiCheng aussi alors ça devrait aller.
- Et Jaemin ? Il y a du changement ? il soupire d'un air triste.

Cela faisait deux semaines que notre camarade de classe nous éviter comme la peste, enfin, surtout Renjun. Il n'a rien voulu me dire de se qu'il s'était passé dans notre chambre.

- Tu sais... Je ne pense pas qu'il ait un endroit où se rendre pour les vacances. Ni une famille avec qui passer Noël. je le regarde, interloqué.
- Oh... Tu veux dire qu'il est... Renjun hoche la tête et nous parcourons la distance qui nous sépare de la sortie de l'école dans le silence. 

J'ouvre la porte de la sortie des dortoir et aussitôt, le vent froid de décembre me fouette le visage. J'enfile mon manteau sous le regard inquiet de mon ami. Bien vite, le bout de mes doigts devient légèrement rosés.

Arrivé devant le grillage qui nous sépare de l'extérieur, mon meilleur ami me prend dans ses bras en me soufflant des mots d'encouragement qui gonflent mon cœur d'amour pour lui. Il scrute la route un instant.

- Elle n'est toujours pas là. 
- Elle va venir. il se tourne vers moi, l'air chagriné.
- J'aurais voulu passé Noël avec toi... son ton enfantin m'arrache un sourire et je lui pince la joue.

- Moooooh, mon p'tit Renjunie... Papa Donghyuck va te manquer ? il fait la moue, croisant ses bras.
- Oui. Et je suis ton ainé si tu avais oublié. je le lâche et réalise que même si je ne pars que quelques jours, il va vraiment me manquer.

- Aller rentre avant que je me fâche. il semble hésiter. J'essayerais de revenir au plus vite d'accord ? il me sourit comme un enfant, me prend une dernière fois dans ses bras avant de partir en courant vers l'intérieur, au chaud et à l'abris. 

Je pousse la grille et m'avance sur le trottoir mouillé, l'air humide me faisant frissonné. Des voitures passe de temps à autres mais aucun humain n'apparait dans mon champs de vision. C'est comme si j'étais seul au monde.

Le grincement de la grille s'élève derrière moi et je me retourne, espérant apercevoir un visage ami. Une fille aux courts cheveux noirs sort de l'enceinte du lycée sans me jeter un regard.

Je soupire puis sort mon téléphone, guettant un message de ma génitrice. Rien. Je déverrouille mon portable, tombe sur la conversation avec ma mère et l'actualise, au cas où. Comme rien de nouveau ne s'affiche, je change de page et prend mon courage à deux mains. 

Vous :
Hé Mark !

🔽Mark-hyung :
hé Donghyuck !

Vous :
Tu repars chez toi pour les vacances ?

🔽Mark-hyung :
ouais pas le choix je suis parti hier après les cours et toi ?

Vous :
J'attends ma mère et pareil, pas le choix

🔽Mark-hyung :
putain de parents

Vous :
Putain de divorce, putain de juge, putain de prison

🔽Mark-hyung :
putain de frère, putain de travail, putain de lois

Vous :
Putain de témoignage, putain d'angoisse 

🔽Mark-hyung :
putain d'homophobes, putain de "je fais ça pour toi"

Vous :
Putain de "t'en fais pas, ça ira mieux après", putain de "je suis pas près, laisse moi du temps"

🔽Mark-hyung :
putain de "c'est qu'une phase", putain de "sois comme tout le monde"

Vous :
Putain de peur, putain de courage, putain d'amour, putain de cœur qui bat si vite que l'on pense qu'il va s'arrêter, putain de passion, putain de malheur, putain de douleur 

- Donghyuck ! je relève les yeux de mon cellulaire et vois ma mère, dans sa petite voiture, me faisant des signes.

Je m'approche et ouvre le coffre où je met ma valise tandis que les gazouillement de la petite Yun me proviennent. Je m'assois à l'arrière et attaque de mes lèvres les joues de l'adorable bébé qui rit à ce contacte. 

- Alors, comment va notre petite chérie ? ma petite sœur répond avec tout son vocabulaire, c'est  à dire pas grand chose étant donné qu'elle ne possède même pas de dents. Ma mère démarre la voiture, ce qui arrache à la petite un rire mélodieux.

- Bien, elle n'est plus malade comme au début du mois. Attache ta ceinture. je m'exécute de suite, de peur de la froissé. Elle est à fleur de peau depuis le début du procès et les problèmes avec l'enfant ne font que rajouter de la pression et de la fatigue. Mais elle s'en sort. Avec ou sans moi.