N O V E M B R E

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J'ai construit un fort de mes draps et Il s'étend de mon lit au bureau.
Il abrite mes plus précieuses possessions; une couverture, une bouteille de Coca-Cola, un ordinateur, une enceinte, un paquet de cigarettes et quelques livres. Dans le fort, j'ai moins mal au crane, je me sens en paix.
Allongé sur le dos, j'inspire et expire lentement: La cadence de ma souffrance augmente exponentiellement au fil des minutes qui passent. Je veux abandonner.

J'ai fermé les volets de ma chambre et éteint la lumière qui me semble toujours trop vive ces derniers jours: seule la lumière bleue de l'ordinateur éclaire le fort, et les vieux albums de Queen tournent en boucle sur l'enceinte.

« Orion? » Lance une voix.

Je sursaute et me redresse, la voix m'est familière mais je met un temps à la placer sur les épaules de l'apollon, comme-ci les mots dansais autour des images, refusant de s'y accrocher. Je me demandes depuis combien de temps je suis dans le fort, depuis combien de temps je me bats. L'adonis s'agenouille à l'entrée de mon bunker personnel.
Ses yeux me font l'effet d'un défibrillateur, mon cœur redémarre soudainement à neuf, le sang pulse dans mes veines et l'air navigue soudainement à nouveau dans mes poumons.

« J'ai une migraine.. » Balbutiais-je à défaut d'autre terme. Je suis en morceaux, je ne veux pas qu'il le sache, je dois garder une part d'apparence. Car l'amour reste une chose fragile, et je te montrerais de quoi l'amour est fait Antarès. Pour toi, plus de douleur ni de peine: je te sauverais, même si c'est la dernière chose que je peux faire.

« Peut-être que tu as besoin d'un peu d'air frais.. je peux ouvrir la fenêtre? » Murmure le blond.

J'acquiesce d'un mouvement de tête. « Désolé pour l'obscurité, la lumière me.. fais mal à la tête. » Je butte sur mes mots. J'ai du mal à faire des phrases complètes. Je suis perdu dans le brouillard mais j'avance vers la lumière, « Que fais-tu ici? »

Le garçon d'aurores ouvre la fenêtre d'un geste magistral, laissant entrer toute les couleurs du spectre dans le fort et je dois fermer les yeux pour ne pas les confondre.

« Ça fait des jours que je n'ai pas eu de tes nouvelles! Tu te doutais bien que j'allais finir par vérifier que tu ne t'étais pas trouver un nouvel amant. » Explique-t-il.

Les mots de Freddie Mercury et ceux d'Antarès se mêlent et flottent au dessus de mon lit défait. Il faut que je baisse le son de l'enceinte.

« J'ai perdu le fil du temps. Je suis désolé. J'ai un peu de mal ces derniers jours.. » Admet-je.

Levé de rideau. Sa moue devient inquiète. Il a peur que je dérape lui aussi.

« Un peu de mal? Qu'est-ce que tu veux dire? ».

« Je... Je ne sais pas. Mais ça va mieux je pense. » Putain, cingle ma conscience, même pour mentir tu es un incapable. « J'ai construit un fort. »

Il soupire et je m'attends à ce que la tempête qu'est Antarès s'abatte sur moi, celle de notre première soirée chez moi. Je le mérites Antarès, Achève moi.

« Écoutes. Je ne suis pas avec toi seulement parce-que tu es incroyablement séduisant. J'aime la personne que tu es. J'ai confiance en toi. Et j'aimerais que tu aies confiance en moi aussi. Sache qu'il n'y ait rien que tu ne puisses me dire qui me fera moins t'aimer. J'aimerais que tu m'expliques tout. »
Les mots glissent sur ses lèvres tels une formule magique. C'est la première fois qu'il utilise le mot « aimer ».

« Viens. » Je prends sa main et l'entraîne dans mon fort. «Allonge toi et ferme les yeux.»

Il m'obéit et, allongé à ses côtés, je tente de l'inviter dans mon esprit.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 31, 2018 ⏰

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