Alice au pays de l'encre [Tome 1] ✓

Chapitre 2 : Retour dans le passé

Ellipse d'un an et quelques jours :

Alice avala son bol de soupe fumant d'une traite. Il faut dire qu'elle avait marché deux heures pour se rendre à un hôtel convenable. Aujourd'hui, elle fêtait ses dix-huit ans. Date mémorable où normalement, les parents étaient fiers de leurs enfant et faisaient la fête. Mais elle, elle avait fugué de sa maison depuis un an environ maintenant. Elle était obligée de changer d'endroit par crainte que ses parents ne la retrouvent. Elle s'était bel et bien rendue sur l'ancien lieu de travail de son père mais une fois arrivée là-bas, ses projets étaient tombés à l'eau.

Flashback :

Alice marchait à l'ombre des arbres. En effet le lieu de travail se trouvait en dehors de la ville. Autrefois, son père possédait un studio, le studio Syllivision (ou plus communément appelé Joey Drew Studios). Son père s'occupait d'une entreprise de dessins animés dont les cartoons phares en étaient Bendy, un démon adorable, Boris, un loup d'une extrême gentillesse et Alice Angel, une mi-ange mi-démon, qui était l'aînée de la troupe. Alice, à l'époque, avait l'habitude de se rendre au studio avec son père. Elle avait fini par se lier d'amitié avec les trois compères. Seulement, un jour, son père ne l'avait plus emmenée au studio. Il n'en parlait même plus à la maison. Elle n'avait plus jamais entendu parler ni d'Henry et des autres collaborateurs, ni des cartoons.

Cependant ce soir-là, elle avait compris. Lorsqu'elle était arrivée sur le lieu, elle en était restée sans voix. Le studio était complètement délabré ! Les poutres menaçaient de s'écrouler à tout instant, les murs étaient décrépis et la moisissure s'infiltrait dans les moindres recoins sombres. L'endroit était délabré et avait l'air complètement abandonné. N'ayant pas eu le courage de rentrer, elle avait fait demi-tour pour retourner en ville.

Fin du Flashback

La jeune fille se leva de sa chaise, prit son sac et sortit de l'hôtel. Dehors, l'hiver était là. Elle respira un bon coup et marcha. En même temps, elle ne faisait que ça. Elle avait tenté de trouver de l'aide ailleurs mais personne n'avait voulu. Ou alors elle n'en trouvait pas. Impossible de trouver ni Henry, ni Alisson, ni Susie, ni Tom. C'est comme si tous les employés avaient subitement disparu, sauf son père. Dommage ! Elle s'en serait bien passée. Elle n'allumait jamais son téléphone par peur que son père puisse la retrouver (grâce à l'option traçage).

Elle soupira. Elle ne savait absolument pas où aller. Elle n'avait nulle part où vivre et personne ne voulait d'elle.

« Je n'ai nulle part où aller, murmura-t-elle.

- Alors tu n'as qu'à rentrer avec nous ! », s'exclama une voix derrière elle

Alice pivota d'un coup se retrouvant nez à nez avec.. Son père ???? Mille questions se bousculaient dans sa tête. Comment l'avait-il retrouvée ? Pourquoi ? Qu'est ce qu'il faisait là ?

« Hé bien ? Tu ne dis pas bonjour à ton vieux père ? Alice ?, déclara son père d'une voix forte.

- Mais, euh je .. euh mais, comment tu as fait pour me retrouver ?, balbutia-t-elle.

- Haha mais qu'est ce que tu crois ? J'ai des amis haut placés ma chère ! Bon les recherches ont certes duré un an, mais ce n'aura pas été sans mal puisqu'elles n'ont pas été vaines.

- Je.... »

Alice n'avait pas fini sa phrase qu'elle fuyait déjà aussi vite que ses jambes le permettaient. Elle entendit son père hurler :

« Alice reviens ici ! Tu sors de la ville et tu n'as nulle part où aller ! Je finirais forcément par te trouver ! Ta mère et moi t'attendons avec impatience ! »

Elle était déjà loin lorsque son père avait fini sa phrase. Elle courait encore, encore et encore. Il fallait mettre le plus de distance possible entre elle et lui.

Plusieurs heures après, elle arriva devant... le studio. Ses pas l'avaient menée jusqu'au seul endroit qu'elle qualifiait de « vivable et sécurisant ». Ni une ni deux, elle se précipita à l'intérieur et ferma la porte derrière elle.

Son cerveau eut soudainement un « blanc ». Il lui fallut quelques instants pour récupérer ses esprits. C'était impossible ! Ça ne pouvait être le studio ! Il n'était pas comme ça ! Pas avant ! Toutes les fenêtres étaient condamnées, ne laissant ainsi que la lumière vacillante des ampoules comme seul éclairage. Les murs suintaient de l'encre et des toiles d'araignée tapissaient le sol de jolis motifs.

Alice tenta d'ouvrir la porte mais c'était peine perdue. Celle-ci était définitivement fermée. Sachant que son père pouvait arriver à n'importe quel moment, elle avança dans la pénombre.