Chapitre 8

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Chapitre 8

Le groupe des Poufsouffle se mit en route en suivant leur préfet. Les élèves quittèrent la grande salle, et commencèrent à monter les marches à droite du gigantesque escalier en marbre. Ce dernier, ensommeillé se contenta seulement de bâiller dans un tremblement quand les jeunes sorciers les parcoururent. Il semblait bien trop fatigué pour se mettre en mouvement.

Norbert se demanda si ces escaliers avaient une conscience propre, ou s'ils se contentaient de bouger au gré des heures, sans but particulier si ce n'est celui de dérouiller leurs vieilles pierres.

Au début, le groupe des Serpentards les suivait, puis il dériva dans un autre couloir. Leur salle commune s'étendait sous le lac Noir. Norbert aurait adoré accompagner Leta jusqu'à sa chambre pour admirer les lumières verdoyantes qui faisaient s'illuminer la maison Serpentard. Malheureusement, c'était impossible. Même pendant les congés, il restait trop d'élèves pour permettre une telle chose.

– Oh, ça sent bon, s'exclama Eustace Osbert, un élève de première année.

– C'est normal, nous passons à côté des cuisines, affirma Melania Macmillan. N'ai-je pas raison ? demanda la jeune fille à Mattyu.

– Si tout à fait.

Des rires furent étouffés dans les capes de sorcier. Norbert entendit même plusieurs élèves dire que cette miss je-sais-tout devait avoir du sang de Serdaigle dans les veines.

– Pour retrouver notre salle commune, déclara le préfet, ce n'est pas compliqué, il suffit de suivre les bonnes odeurs comme l'ont déjà remarqué certains d'entre vous. Ensuite vous devez repérer les tonneaux qui se trouvent à présent juste en face de vous. L'entrée se trouve dans l'un d'entre eux, les autres sont des leurres ou bien des pièges pour empêcher les autres élèves d'y pénétrer.

– Ingénieux, s'exclama le petit Gerbold Ollivander en s'approchant aussitôt des barriques pour les examiner.

– Pour ouvrir, continua Mattyu, imperturbable, vous devez toquer au rythme de « Helga Poufsouffle » sur celui-ci.

Et il montra l'exemple et le passage vers la maison Poufsouffle se dévoila devant les yeux ébahis des premières années.

Avec plaisir, Norbert se retrouva dans la salle commune. Elle n'avait pas changé depuis l'an passé : toujours agréable, accueillante et chaleureuse. C'était comme qui dirait un terrier de blaireau, rempli de plantes, de poufs, de fauteuils et de tapis douillets jaunes et noirs. Le jeune garçon ne resta pas avec la troupe à attendre et monta directement dans sa chambre, tout comme la majorité des élèves plus âgés.

Il porta sa grosse valise en cuir et la déposa en douceur sur l'énorme courtepointe en patchwork. Avant de l'ouvrir, il tira les rideaux de son lit pour être sûr que personne ne puisse le voir. Une fois protégé du monde extérieur, il grimpa sur son matelas et entra dans sa valise. Tout naturellement, il descendit le long d'une échelle en bois qui le conduisit dans un étroit placard.

– Josyane, prête à sortir ? Tu peux te cacher au plafond et quand tout le monde dormira tu pourras faire ton petit tour.

L'araignée frétilla joyeusement et grimpa le long du corps de Norbert. Ravie de faire un tour, elle sortit de la valise et le garçon en fit autant.

– Tu dors déjà ? s'étonna Jacob.

– Non, non, je me mets en pyjama, expliqua-t-il en se dépêchant d'enlever ses vêtements.

Comme Norbert l'avait prévu, ses camarades passèrent une bonne partie de la soirée à discuter. Tayor et Jacob essayèrent à plusieurs reprises de faire parler leur camarade, mais le jeune Dragonneau ne savait pas vraiment quoi dire. Il écoutait simplement. Maxwell, Kamil, Simon et Philibert menaient sans mal leur discussion, principalement tournée sur le Quidditch. Les sélections auraient lieu samedi prochain. Autant dire que la grande majorité des élèves serait dans les tribunes le 11 septembre. Norbert se demanda si Leta tenterait sa chance. Après tout, elle était douée et cela lui permettrait peut-être de se faire des amis dans sa maison. Le jeune Poufsouffle aimait bien l'idée d'être le seul qu'elle trouve digne d'intérêt. Mais il savait que c'était parfaitement égoïste de sa part. Ce n'était pas parce qu'elle aurait de nouveaux amis qu'elle le délaisserait. Et même si cela arrivait, son bien-être et son bonheur étaient le plus important. Demain, il lui poserait la question. De toute façon, il lui avait promis d'assister aux matchs, autant la voir jouer.

Jeudi 2 septembre

Leta et Norbert discutaient silencieusement sur leur pupitre de bois. Le garçon lui racontait ce qu'il savait concernant leur nouveau directeur. La Serpentard était particulièrement attentive.

– Si je comprends bien, Dumbledore a sous sa coupe Dippet et Adcock, souffla-t-elle.

– Comment ça ?

– Je suis persuadée que Dippet l'aurait volontiers nommé sous-directeur, mais il a refusé pour ne pas s'attirer de problèmes. Même si Black est à la retraite, il aurait fait un scandale en sachant ça. Donc Dumbledore a entre guillemets offert la place à Everard Adcock en le conseillant vivement à Dippet. Ainsi, il a l'oreille de sa hiérarchie. Et quand Dippet sera directeur, Dumbledore sera sous-directeur. Autant dire que notre professeur de Métamorphose sait bien placer ses pions !

– Tu l'as toujours en grippe ? s'étonna Norbert. Après tout ce qu'il a fait l'an passé ?

– Concrètement, il n'a rien fait, si ce n'est se défendre.

– Il a quand même arrêté une mage noire.

– Oui, parce que celle-ci voulait le tuer. Qui sait, il se sert peut-être d'elle à présent. Qui dit qu'il l'a vraiment emmenée au ministère de la magie ?

Le nez de son amie était froncé. Norbert aurait pu le défendre bec et ongle qu'elle n'aurait pas changés d'avis. Il se demandait pourquoi elle lui en voulait tant. Pour le jeune Poufsouffle, c'était un sorcier extrêmement sympathique et bienveillant.

– Bah alors, il est en retard ! s'exclama Henry Greggson, un élève de Serpentard.

– Crôa !

Le garçon qui faisait son malin se rassit aussitôt sur son siège, droit comme un I, les cheveux dressés sur la tête.

Ses camarades éclatèrent de rire quand ils remarquèrent que le bruit ne venait pas de leur professeur de métamorphose, mais d'un crapaud fantomatique qui crachait des ectoplasmes un peu partout dans la classe.

– Eh bien, ce fantôme ne m'avait pas manqué, déclara un sorcier en entrant dans la salle arrondie.

Il chassa l'étrange fantôme d'un mouvement de sa baguette.

Norbert sourit en reconnaissant le jeune homme aux yeux bleus pétillants et aux cheveux aussi auburn que les siens. Il n'avait pas encore trente ans, mais il essayait apparemment de se laisser pousser la barbe. Le résultat n'était pas très concluant, ses poils poussaient de manière éparse sur son visage particulièrement fin. Cela ne semblait pas déranger ses admiratrices. Poufsouffle comme Serpentard étaient sous son charme.

Bonjour, bonjour chersélèves. Je suis heureux de vous retrouver pour une nouvelle année encore pluspalpitante que la précédente, déclara avec un plaisir non dissimulé AlbusPerceval Wulfric Brian Dumbledore.    

Bonne année à tous \o/

Image venant du site Pottermore.


Norbert Dragonneau et le feu follet | Newt Scamander tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant