Chapitre 43

15 3 0
                                    

Les trois jours passèrent très rapidement.
Pendant tout ce temps, le plan ce déroula comme prévu. Je dû tenir tête au diable trois fois: une fois dans un "attenta" contre ma grand-mère( que j'avais dû voir cinq fois dans ma vie) et les deux autres fois contre ma petite sœur. Tout se déroula comme d'habitude, sauf que là, je m'étais blésée le bras, l'autre jambe et une épaule, mais volontairement bien entendu. Mais personne ne m'aida à me soigner: Nathaniel et Mélodie avaient dû partir, afin de rassembler le plus d'âme possible.

                                 ***

Le jour J arriva.
Un brouhaha se faisait entendre. On pouvait distinguer des sons d'épées, des insultes en tout genre, et des cris d'encouragement. Mais pas de fête surprise, comme Mélodie m'avait prévenu.
Je me demandais qui combattais et quelles étaient leurs raisons. Etait-ce pour moi? Ou pour vaincre à jamais cette immonde créature?
Je savais que mon père, Nathaniel et Mélodie était parmi eux. Je n'en savais pas plus. J'espérais que tout le monde allait bien, peu importe les raisons pour lesquelles ils combattaient.

"Ce n'est plus l'heure de se poser des questions, Elodie."
Non, c'est vrai.
Sans plus attendre, j'arrachais un couteau du mur, ce même couteau qui m'avait servi à me trancher les veines, ce même couteau qui me rappelais d'horribles souvenirs.
Mon regard se dirigea vers les stalagmites. Je repérai le plus clair d'entre eux. Tellement translucide qu'on aurait pu se voir à l'intérieur, clair comme de l'eau de roche. Je su tout de suite que c'était celui là: tous les autres étaient encore un peu rosé, voir totalement fuchsia pour certains.
La pointe se coupa comme du beurre.
Je me remis à chercher la tablette, à quatre pates. Par chance, elle atterrie juste devant mes yeux, sûrement pour m'éloigner de ce combat; sûrement pour que je reste à jamais l'esclave de Lucifer.
Mais je n'en lui laissait pas le temps. Ni une, ni deux, je plantais mon morceau de stalagmite dedans, comme Harry Potter avait pu le faire avec le journal de Voldemort. La tablette se fissura, puis explosa, sans aucune trace de verre cette fois ci.
Un premier cris retenti, à l'extérieur.

Reprenant mon morceau de stalagmite, je fonçais dès à présent sur le mur. Cela laissa un énorme trou, comme si la roche avait fait fondre le médaillon.
Les cinq minutes que j'attendirent me parurent passées pour des heures.
Mais finalement, une voix me demanda si je voulais vivre ici, ou en enfer.
Mon cris déchira même le ciel, pour le peu qu'il en existe encore un.
-"NON!" hurlais-je. 
Un tremblement de terre se fis entendre, et sentir. Le médaillon commençais à s'effriter. De la terre et des pierres commençaient déjà à recouvrir le trou que j'avais creuser.
Je pris mon courage à deux mains, et sautais dans le trou.

Un vrai champ de bataille se livrait à mes yeux. Des âmes mortes jonchaient le sol, avec des épées et des gravats. Des pleurs se faisaient entendre, des cris aussi. Mais je pus voir à mon grand soulagement que toutes les âmes qui étaient soit disant morte, se régénéraient, et recommençaient à combattre, comme si rien ne c'était passé.
Des yeux, je cherchais des visages connus. J'en reconnu quelques uns: ma mère, Nathaniel, Mélodie, Gwen, mon père...

"Autant les laissés se débrouiller." me dis-je.
En pleurs, je couru vers la porte, pour m'enfuir. Mais les mots de Nathaniel me revinrent en mémoire:
" Tu tireras alors sur la queue du diable et tu diras sept fois : je veux que tout cela s'arrête sur le champ."  
Heureusement que je venais de me souvenir! Sinon la bataille serai tombée à l'eau!
Ma mémoire me faisait vraiment défaut... Ou bien étais-je vraiment égoïste, comme Nathaniel l'avait  laissé entendre?

"Elodie! Que fais tu?! Ce n'est plus le moment de chercher quoi faire! Vas lui tirer la queue, qu'on en finisse!" résonna la voix de Nathaniel dans ma tête. Il semblait très énervé et essoufflé aussi.

Je repérai vite la créature. Elle avait toujours garder un peu mon apparence, mais la plupart de moi avait disparu. Juste des cheveux roux et des yeux bleus surgissaient sur un visage rouge de colère. Des sabots en guise de pieds, avec des cornes et une queue bien entendu. Sa taille avait beaucoup diminué depuis la première fois que je l'avais vu.
Je couru vers lui, tira sur sa queue en forme de fourche, quitte à l'arracher, puis criait:
-"JE VEUX QUE TOUT CELA S'ARRETE!" sept fois, comme me l'indiquait le plan.

A la septième fois, tout disparu: le diable, les esprits, les cris... à la place ce trouvait ma chambre, plongée dans le vide et dans un silence assourdissant.
La vie était revenue à la normale. 

[Terminée]Le diable est un génie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant