Chapitre 13

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Au bout de plus d'une semaine depuis la reprise, je n'avais eu aucune occasion de demander à Eros des informations complémentaires sur cette histoire de travail et de profs de musique. Dans le même temps, il m'avait dit avoir trouvé un bon travail, dans un lycée en tant que professeur de musique. C'était donc bien de lui dont Mme. Church m'avait parlé. Et je restais toujours scotché, il aurait pu m'en parler ! Ce genre de choses, on ne les cache pas à son petit copain, non ?

Un petit copain, c'est pas comme un meilleur ami à qui tu dis tout et plus encore ?

Un meilleur ami à qui tu dis tout... il est vrai pourtant, qu'en ce moment, je cache pas mal de choses à mon meilleur ami. Et je vois bien qu'il en souffre. Nathan sait que je ne lui dis pas tout, mais il ne cherche pas à savoir ce que c'est. Il me laisse ma liberté, cet écart et cette distance.

Une distance que je nous impose, par peur. Et je ne devrais pas avoir peur de Nathan.

Moi : Cupidon?

Eros: tu veux quoi gamin de merde.

Moi : pourquoi tu es aussi agressif que ça envers moi !

Eros: tu vas me demander un service en essayant de m'amadouer et de me promettre de faire le ménage ou une merde dans le genre.

Eros: je te connais, Galileo...

Et il a raison de me soupçonner !

Moi : j'aimerai te présenter un ami ce soir. Je ne lui ai jamais parlé de nous, je ne sais pas comment il va réagir...

Eros: oh tient ! Et t'as assez confiance en cet ami pour lui révéler que tu sors avec « un homme » qui est « majeur »

Moi : arrête de te foutre de ma gueule !! Tu sais que je prends pas ça à la légère...

Moi : sérieusement, t'en penses quoi ? En plus on s'est pas vu depuis les vacances...

Eros: t'es chez toi chez moi, tu fais ce que tu veux. Et puis je t'avoue que de savoir que tu vas me présenter à un ami, ça me rend heureux. C'est comme si t'officialisé aux yeux du monde qu'on est ensemble.

Moi : tu pars trop loin Eros...

Je ris devant mon écran, et le range dans ma poche.

A ma droite, Mathilda parle avec Chloé sans prêter attention à ce que je faisais. En face, Evan essayait de lire ce qui me faisait sourire sur mon téléphone. Et à ma gauche, silencieux, sans aucune expression, Nathan.

-Bon week-end ! S'exclame Chloé en partant la première.

Nathan lève la main pour nous saluer à son tour, et j'en profite pour lui attraper le bras.

-Attends Nathan, tu peux rester encore un peu ?

Étonné et alors que les autres s'en vont petit à petit, le blond hoche la tête, toujours en silence.

-On est vendredi...

-Je sais Galileo, je ne suis pas en primaire.

-Tu m'en veux ?

-J'ai une raison de t'en vouloir ?

Je baisse la tête, bien bas. Il a cette façon de te faire sentir coupable... et ses mots sont si tranchants, j'aurai pu m'en offenser ou en être blessé. Heureusement pour moi, être fâché avec Nathan, ça ne durait jamais bien longtemps.

-Ouais, t'as tes raisons. Mais j'ai aussi les miennes ! Alors écoute, je suis désolé de t'avoir caché des choses, mais pour me rattraper, si tu acceptes de dormir chez moi ce soir, je te raconterai tout.

Le blond sourit de toutes ses dents et sort son téléphone sans me répondre. Il s'éloigne un peu de moi, puis me lève un pouce en l'air.

Ses parents sont évidemment d'accord pour qu'il reste cette nuit. Il faudrait également que j'avertisse ma mère... surtout qu'elle doit encore penser que comme chaque vendredi, je passe la nuit chez Eros.

On commence à se mettre en marche, et au moment de tourner vers chez moi, je lui attrape la manche.

-Qu'est ce que tu fais ? Me demande-t-il alors que je continue à avancer pour aller chez Eros.

-On va faire un petit détour, si tu veux bien.

-Euh... ok.

Il me suit, toujours en silence, jusqu'au bas de l'immeuble de mon petit copain.

-Tu vois l'immeuble dont parlaient Evan et Yelena, avant les vacances ? Celui où je retrouvais soit disant Mme. Rall.

Armin hoche la tête, et j'ouvre la porte de verre, en bas de l'immeuble.

-Bah c'est cet immeuble. On prend l'ascenseur, je lui indique en montrant l'engin du bout du doigt.

Il n'omet aucune objection, et me suit aveuglement jusqu'à l'étage d'Eros. Si je le menais à un repère de drogués, dans une banlieue malfamée, ça n'y changerait rien. Il resterait imperturbable comme maintenant. Car il me fait confiance.

-Tu es mon meilleur ami, unh Nathan? Je lui demande plus que nerveux alors que j'enfonce la clé dans la serrure.

-Et je le serais toujours, me rassure le blond en posant sa main sur mon bras qui tournait la clé en tremblant, qu'importe toutes les conneries que tu pourras faire, dans les petits problèmes comme dans les grands. Tu es mon meilleur ami, je suis ton meilleur ami. Tu peux compter sur moi.

Je souris, rassuré, et ouvre la porte. Devant moi, le salon est vide. La première chose que je vois quand je rentre, et à laquelle je n'avais pas fais attention au paravent, c'est cette photo posée sur le piano.

Une photo d'Eros et moi, rayonnants, en train de nous embrasser devant ce même piano. Je rougis à l'idée qu'il ait pu la voir avant que je ne lui explique.

En ayant entendu du bruit dans l'entrée, Eros arrive à côté de moi, et devant Nathan. J'ai les mains moites qui tremblent, mon cœur bat à la chamade, ma bouche est sèche. J'ai peur. Même si c'est Nathan, j'ai peur.

-Eros... je te présente Nathan, mon meilleur ami, il est en Te S. Nathan... je te présente Eros.

Je toussote légèrement avant de reprendre.

-C'est... mon petit copain depuis 2 mois... il est professeur de musique.

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