-Il est comment le vieux ? Ne cesse de me demander Galileo.
-Aigri, méchant, moche, insupportable et quand il boit son thé il fait des bruits bizarres.
-Oh...
Je ris en voyant sa tête et frappe à la porte du grand-père.
-C'est nous !
Mais aucune réponse derrière la porte. Je frappe de nouveaux et aucune réponse. Je tente alors la sonnette.
-Il répond pas ?
-Tu vois bien que non. Je l'avais prévenu qu'on viendrait pour le goûter ! Il n'a pas pu s'empêcher de sortir ? Fis-je en me tournant vers Galileo.
-Tu vois bien que je ne sais pas, il me répond sur la même intonation que moi précédemment.
-Sale morveux.
Je réitère mes coups de sonnettes sans avoir plus de réponses. Je m'apprêtais à abandonner quand une voisine passa derrière nous.
-Vous n'êtes pas au courant ? Nous interpella-t-elle alors que Galileo, surpris, se collait à moi.
-De quoi ? Je demande à la grande perche blonde.
Elle regarda Galileo et grimaça, puis me regarda avec tristesse.
-Vous êtes de sa famille ?
-Non, répond pour nous Galileo.
-Ça doit être pour ça... Hier soir, une ambulance est venu l'emmener en urgence. Nous n'avons eu aucune nouvelle de lui depuis.
-Il lui est arrivé quelque chose ? Je demande soudain affolé.
-Comme chaque soir depuis un peu plus d'un an maintenant, nous entendions du piano. Et à un moment, il y a eu un grand bruit, le piano a émit des sons étranges puis plus rien. Mon mari s'est inquiété, il est descendu voir ce qui se passait. Le pauvre était allongé sur son piano lorsque les secours sont arrivés.
Je sers Galileo contre moi et me mord la lèvre.
-Qu'est ce qu'on fait ? Me demande-t-il en prenant ma main.
-Je vais le voir à l'hôpital. Rentres chez toi.
-Quoi ? Mais pourquoi ?
-Par ce qu'il est hors de question que je t'emmène sans que ta mère soit au courant d'où tu es ! Je cris.
Galileo baisse la tête et me lâche la main.
-Excuse moi. Je ne voulais pas te gronder.
Il acquiesce docilement.
-Merci pour vos informations, je dis à la blonde avant de descendre les escaliers et de raccompagner le brun chez lui.
-On se voit demain ? Il me demande plein d'espoir.
-Oui, promis.
Il me sourit et me fait un bisous sur la joue avant de rentrer chez lui.
Une fois la porte refermée, je pars précipitamment. Je traverse les routes en courant, et arrive enfin à l'hôpital, complètement essoufflé.
-Je peux vous aider ? Me demande une aide soignante à l'accueil.
-Oui ! Je cherche Kenny... euh... je ne connais pas son nom de famille. Il est arrivé hier soir, en ambulance.
La jeune femme téléphone derrière son comptoir pour pouvoir se renseigner et m'indique les escaliers menant à son étage.
Une fois arrivé, je demande plus d'informations à l'infirmière chargée de ce secteur.
-Vous étiez proche ? Me demande-t-elle en consultant ses notes, je ne vois pas de famille dans son rapport.
-Etiez ? Je répète.
Elle lève brusquement les yeux et se mord la lèvre, consciente de sa gaffe.
-Que lui est-il arrivé ? Je la supplie ma voix enrouée.
-Une crise cardiaque... Il est décédé sur le coup. Je suis désolée... Laissez-moi vous conduire au médecin qui s'est chargé de lui.
Mort.
Le lendemain, je retrouvais Galileo assis sur le siège du piano que nous nous étions attribués.
-Eros ? Il m'appelle.
Je m'assois à ses côtés, sans oser le regarder. Je vois trouble, le piano est flou.
Il est mort, en jouant du piano. Cela veut dire qu'il est mort heureux ?
-Eros, fais parler le piano, me demanda Galileo en me faisant plus de place.
Je posais mes mains sur les touches, et les notes s'envolèrent. Le son se porta au loin, et j'espérais que de là où il était, le vieux pouvait l'entendre.
J'aurai voulu le remercier, pour tout ce qu'il a fait pour moi. Le remercier de m'avoir pris sous son aile, de m'avoir enseigné la beauté de la musique.
Plus je jouais, plus ma vue se brouillait, jusqu'à former des perles humides sous mes yeux.
La mélodie que je jouais était triste, bien différente de celles que nous faisions d'ordinaire.
Au loin, très lointain, j'entendais les habituels passants du chemin s'étonner de l'atmosphère triste qui régnait ici.
Et enfin, je m'arrêtais, les touches glissantes sous mes larmes.
Galileo ne disait rien, il avait juste la tête baissée. Il avait comprit que ce n'était pas le moment de parler. Les passants non plus, d'ailleurs.
Car le piano pleurait.
Vous pouvez pas savoir à quel point cette histoire me touche. J'ai commencé à l'écrire il y a tellement longtemps... pourtant je ne me lasse toujours pas d'écrire la suite ou de corriger les parties en écoutant les morceaux de piano. De me replonger dans cet univers que j'ai créé. C'est vraiment une histoire qui me plaît énormément. Et j'espère tellement qu'elle vous plaît...
La prochaine fois, on passe à la partie « histoire ».
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Écoute「 BxB 」
FanficEros et Galileo, un amour transmit à travers un vieillard et un piano.